L’exécutif est en rase campagne. La loi Macron passée aux forceps du 49-3 est restée en travers de la gorge de son extrême gauche. La déchéance de la nationalité s’est soldée par une Bérézina qui a ébranlé les troupes les plus fidèles. Et maintenant, le couple Don Quichotte et son fidèle Sancho Pança n’a pas les pieds dégelés que le voilà en train de patauger sur un projet de loi Travail qui pourrait bien être son Waterloo.
Alors pourquoi cette inquiétude qu’on sent chez le couple à la tête de l’État ?
Selon la presse, et en dépit de la pluie, la manifestation (28.000 à 30.000 manifestants à Paris, ce qui n’est pas la fin du monde, on a vu mieux) s’est déroulée dans un climat « tendu » (traduisez : avec des heurts violents avec les forces de l’ordre). Et les mêmes promettent de recommencer jusqu’au retrait de la loi. Pourtant, ladite loi a été vidée de l’essentiel de son contenu. Alors, pourquoi une telle hargne ? Et pourquoi une telle peur de la part de l’Élysée et de Matignon ?
Décryptage.
Pour ces derniers, la loi Travail devait être, avec la déchéance de la nationalité, les faits marquants, le testament du quinquennat. Patatras, après le 49-3 de la loi Macron, la débâcle du projet de modification de la Constitution, la loi Travail a du plomb dans l’aile, du moins pour ce qu’il en reste. Son abandon sonnerait le glas d’un quinquennat, bien terne au demeurant, et éventuellement l’obligation d’une élection présidentielle anticipée dans les pires conditions. Et ça, c’est sérieux. Ils ont la peur au ventre.
Mais pour les premiers, leur résistance est étonnante. N’ont-ils pas eu gain de cause sur l’essentiel ? Ceux qui manifestent ne sont-ils pas les moins concernés par cette loi ? Ne sont-ils pas fonctionnaires ou militants syndicaux ? Ou en passe de le devenir (UNEF, réservoir inépuisable des cadres de la gauche et de l’extrême gauche) ?
Justement, si la loi passe, ils ont la trouille d’être dans la première charrette, car dans leurs entreprises présentes ou futures, ils sont ou seront les moins productifs et les catalyseurs des grèves et autres mouvements sociaux. Autant dire que se séparer de ces salariés ne sera pas une perte pour la majorité de ces entreprises et, pour ces personnes, qui n’ont jamais ou presque jamais travaillé, trouver un job sera mission impossible, d’autant que leur qualification n’est peut-être pas la plus recherchée.
Voilà pourquoi ces apparatchiks présents ou futurs battent le pavé et ne veulent pas entendre d’une loi qui mettrait indirectement fin à leurs privilèges. Travailler ? Quelle horreur ! Si ce projet échoue, ce sera la victoire des anti-travail. C’est la raison de ce mariage contre nature de toutes les gauches unies contre la gauche. "Non au retour à Germinal, oui à la grève générale", « Il faut exécuter l’exécutif », etc.
Ainsi, le bateau France s’enfonce un peu plus tous les jours et l’orchestre, au lieu de chanter « Allons enfants de la patrie », joue le « Ça ira, ça ira, ça ira, » sous la baguette du docteur Coué.
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :