[TRIBUNE] Sécurité des JO, le risque zéro n’existe pas… surtout avec la menace terroriste

JO 2024

Dans quelques semaines, le 26 juillet prochain précisément, débuteront à Paris et en France, sur 35 sites différents, les XXXIIIe Jeux olympiques. Cet événement sportif, le plus grand jamais organisé par la France, s’étalera sur 19 jours. Par ses dimensions hors normes, il représente un défi sécuritaire sans précédent.

35 lieux de compétitions, d’entraînements et de résidences répartis sur l’ensemble du territoire national. 10.500 athlètes à protéger, sécuriser et transporter. 45.000 volontaires à gérer quotidiennement. Et, surtout, près de 10 millions de spectateurs attendus qu’il faudra surveiller et filtrer avec, pour eux, le moins de désagréments possible. Ce rassemblement inédit de sportifs et de spectateurs aurait déjà suffi à le qualifier en lui-même d’exceptionnel. Mais une autre dimension est venue s’ajouter : celle d’une menace terroriste sans précédent.

Il n’aura échappé à personne, que la situation en matière de menace d’attentats terroristes dans notre pays est aujourd’hui majeure. Depuis le 22 mars dernier et l’attentat survenu à Moscou, le Premier ministre a élevé le niveau de vigilance au maximum, puisque le plan Vigipirate se trouve désormais au niveau « urgence attentat », soit le plus élevé.

Le cas délicat des fichés FSRPT

C’est dans ce contexte que Gérald Darmanin a annoncé les dispositions qui seront mises en œuvre à l’occasion des JO. Parmi celles-ci, un dispositif particulièrement offensif visant à contrer la menace que représentent potentiellement les personnes radicalisées susceptibles de passer à l’acte lors des compétitions. Ainsi, les 5.000 personnes inscrites au FSPRT feront-elles l’objet d’un suivi tout particulier. Et même si près de la moitié d’entre elles est soit incarcérée soit hors du territoire, les autres éléments, considérés comme éventuellement dangereux, feront l’objet, de la part des forces de l’ordre, d’un traitement spécifique. C’est ainsi que l’on apprend notamment que chaque possible incident mettant en cause l’un des fichés pour terrorisme fera l’objet de l’ouverture d’une enquête chapeautée par le parquet national antiterroriste. Ou bien, encore, que les préfets ont reçu pour instruction de multiplier les mesures administratives de prévention. Les « visites domiciliaires » seront ainsi largement mobilisées. Cette dernière disposition signifie que les policiers et les gendarmes vont multiplier les contrôles chez les personnes qui figurent au fichier. Les déplacements de ces personnes pendant la durée des Jeux olympiques pourront également faire l’objet de restrictions particulières.

Le diable est dans les détails

45.000 membres des forces de l’ordre auront pour mission de sécuriser cet événement majeur qui concerne divers sites en France et qui, avec plusieurs milliards de téléspectateurs attendus, aura un retentissement planétaire. Près de 2.000 policiers ou militaires étrangers seront associés à ce dispositif hors normes. Pourtant, malgré toutes les précautions et mesures prises, le risque « zéro » n’existe pas. Bien plus : au-delà de la menace terroriste, c’est tout un panel d’accidents et d’incidents qui doivent être envisagé. Ceux liés à la gestion de foules qui, pour certaines occasions comme la cérémonie d’ouverture, pourront être extrêmement importantes. Ceux liés à la gestion classique de l’ordre public. Des mouvements sociaux de contestation restent parfaitement envisageables. Mais surtout, et c’est certainement la hantise des responsables de la sécurité, l’intervention criminelle d’un individu isolé qui aura pu ou su passer « sous les radars » de la prévention.

Un événement mondial d’une telle ampleur nécessite une préparation sans faille et d’une extrême minutie. Gageons que tous les acteurs concernés seront à la hauteur de l’enjeu. Pour une France déjà fortement affaiblie au niveau international, tout « accident » aurait des conséquences désastreuses pour son image. Winston Churchill disait : « La chance n’existe pas ; ce que vous appelez chance, c’est l’attention aux détails. » Souhaitons alors qu’aucun détail n’ait été laissé au hasard.

Olivier Damien
Olivier Damien
Conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, Commissaire divisionnaire honoraire

Vos commentaires

26 commentaires

  1. J’aurai la grande joie d’être de l’autre côté de l’Atlantique le 27 juillet, pour ne revenir que le 20 août.

    Je ne suivrai donc nullement la pétaudière que sera cet évènement. Ça ne me manquera pas du tout.

    A part, naturellement, si quelque catastrophe, relayée par les médias, est à déplorer, du genre couteaux déséquilibrés, élan festifs de notre belle diversité tant enviée, etc.

    Ce qui pourrait contribuer à accélérer la chute du locataire et de sa clique. Là, ça me va tout à fait.

  2. Ce n’est pas sur le lieu des épreuves qu’il faut craindre un attentat mais dans des lieux recevant du publique comme les Halles, la place de la république au moment d’une manifestation, dans une rame de métro ou de RER comme a Saint Michel.

  3. Je suis inquiet pour les spectateurs, les forces de police et la Nation (car déjà que cela va nous coûter très cher) cela risque de faire des dégâts, en vie, en vol et autres agressions en tout genre et je souhaite que tout se passe bien mais j’ai des doutes d’énormes doutes….

  4. Les JO , une minorité de petits malins s’en mettent plein les poches , et les contribuables paient la facture des infrastructures construites , et du cout de la sécurité . Des économistes et des journalistes à la solde du pouvoir , vont bien sur nous démontrer le contraire .

  5. Il faut certes prendre des précautions en espérant que nous ne rejoueront pas la ligne Maginot. Solide défense qu’il a suffi d’ignorer pour s’assurer la victoire… C’est trop grand la France pour être entièrement surveillée.

  6. Les trop nombreuses attaques au couteau sont faites par des individus non fichés, ils vont donc pouvoir continuer en toute quiétude (pour eux). Le comité olympique devrait être conscient du danger et annuler ces jeux, il est préférable d’éviter des tueries tant du côté des athlètes que du côté de la population et des visiteurs. La France n’est plus du tout la France qu’aimait le monde entier.

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