Une idée fait son chemin en Europe : supprimer toutes les allocations (bourses, RSA, prestations familiales, minimum vieillesse, aides au logement, allocation chômage, etc.) et verser à tous une pension permettant éventuellement de vivre sans travailler.
Utopique ? Plus vraiment ! La Finlande va lancer une expérimentation dans une de ses provinces. On parle d’attribuer 1.000 € par mois et par habitant de cette région, une somme donc conséquente. Mais les autres aides, sans aucune exception, seront supprimées. Pire, les retraites le seront également ! Le Premier ministre finlandais n’est pas, comme on pourrait s’y attendre, de gauche mais libéral. Son gouvernement est soutenu par le parti des Vrais Finlandais dont les positions sont proches de celles du FN. Ces propositions vont au-delà de celles des socialistes locaux, qui préconisaient 800 €, et des Verts, qui suggéraient 400 €.
Travailler deviendra un choix en Finlande. Si on souhaite passer sa vie a ne rien faire, cela sera possible ! En bon libéral, Le Premier ministre finlandais estime que le désir d’améliorer l’ordinaire incitera ses compatriotes à prendre un emploi. Son raisonnement se tient si travailler rapporte réellement plus !
En effet, faisons des calculs pour la France. Comment introduire cette réforme sans augmenter d’un centime d’euro notre déficit abyssal ?
En modulant l’allocation pour les couples et les enfants de moins de 18 ans (250 € par mineur, 1.500 € par couple), la facture s’élèverait à 550 milliards d’euros. Le montant total des aides est actuellement de 120 milliards. Il manque donc 430 milliards à l’appel.
Si on ne supprime pas comme en Finlande les retraites, cela reviendrait à ponctionner 950 euros par mois sur chaque revenu (actifs et retraités confondus) si le prélèvement est le même pour tous ! Le résultat serait alors neutre, voire négatif pour les couples qui ont un revenu. Si on choisit un prélèvement proportionnel au revenu, il monterait à 55 % du salaire ou de la pension. On perdrait donc de l’argent à partir de 1.800 € par mois ! Un couple gagnant 4.000 € par mois à 2 perdait 700 € ! Or, si cette allocation transcende les frontières politiques, gauche et droite divergent sur la philosophie du prélèvement. Les libéraux sont partisans d’un montant unique. Les socialistes préféreront - et de loin - la proportionnalité, voire la progressivité : les classes moyennes et aisées seront alors ponctionnées bien au-delà de ce qu’elles toucheront. De plus, la gauche voudra bien entendu offrir ce revenu sans distinction de nationalité. Il suffira qu’un immigré obtienne ses papiers pour y avoir droit. Je vous laisse imaginer la dérive. On viendra du monde entier pour toucher le pactole.
Cette idée peut sembler réaliste, juste et efficace, mais elle dérivera malheureusement très vite et se révélera être une catastrophe. Et, encore une fois, les Français moyens paieront les pots cassés.
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