Présidentielles 2022
Enseignant en sociologie électorale, Christophe Bentz analyse pour BV le vote du second tour. De quoi méditer en attendant la bataille des élections législatives…
Le match Macron-Le Pen est en réalité moins déséquilibré que ce que les partisans d’Emmanuel Macron auraient souhaité.
La France insoumise a largement contribué à la réélection d’Emmanuel Macron, transformant sa posture « insoumise » en raisonnables arrangements de soumission.
L’air de Jacques Brel me hante, ne cherchez pas pourquoi. « T’as voulu voir Vierzon et on a vu Vierzon. T’as voulu voir Vesoul et on a vu Vesoul… » On a voulu Macron, et on a eu Macron.
Le score réalisé par Emmanuel Macron au soir de ce second tour est plus que jamais la concrétisation de la fracture béante qui divise la France en deux.
Les castors bâtisseurs de barrages contre la haine semblent faire comme si le danger qu’ils dénonçaient n’avait jamais été. Comme si, finalement, Marine Le Pen n’était pas si mauvaise fille que ça.
Alors Marine Le Pen a perdu, mais cette présidentielle signe surtout l’absolue défaite de la pluralité de la presse.
Le seul à avoir saisi l’essentiel, c’est Gérald Darmanin. Il commentait en ces termes, jeudi matin, sur Europe 1, le débat de la veille : « On a vu le choix entre deux types de France. » Tout est là.
Éric Zemmour, c’est Napoléon Ier, tandis que Marine Le Pen, c’est la tentative du bonapartisme de Napoléon III, avec l’attachement aux questions sociales. Pour ce qui est du premier tour en 2022, l’insécurité économique et sociale est apparue plus prégnante que l’insécurité identitaire et culturelle.
Ce que la presse n’a pas dit, c’est que les élèves qui manifestaient devant Henri-IV ou Louis-le-Grand sont loin d’être représentatifs de la jeunesse, ni même de leur lycée.
Marine Le Pen qualifiée au second tour face à Emmanuel Macron, le « front républicain » pour « faire barrage » au Rassemblement national a
Le septennat pourrait donner un peu plus de temps à un gouvernant courageux pour redresser la France.
Les cotisations vieillesse servent à entretenir les retraités, il faut être dépourvu de bon sens pour s’imaginer qu’elles préparent les futures pensions de ceux qui les versent : leur fonctionnement est basé sur un contresens, sur une méconnaissance du fonctionnement réel des retraites – à savoir, comme le disait Sauvy, « nous ne préparons pas nos retraites par nos cotisations, mais par nos enfants »
Pour se consoler, il pourra se dire qu’il a sans doute été traîné à terre affectueusement. Et ça change tout, n’est-ce pas ?
On peut présumer que le vote des musulmans se reportera sans difficulté sur Macron dans la mesure où, en 2017, ils avaient été 92 % à se prononcer en sa faveur.
Pour qui ont voté les 70.000 détenus que compte la France, dont 22 % à 24,5 % d’étrangers.
La poutre va donc continuer à travailler et le second tour du 24 avril constituera une nouvelle étape de la recomposition politique. Certainement pas la dernière.
Dans cette toute dernière ligne droite avant le premier tour, Eric Zemmour décrit ses meilleurs souvenirs, ses regrets, ses secrets pour survivre à un rythme effréné, mais aussi les premières mesures qu’il prendra…
Au second tour, l’écart avec Macron se resserre à 53 % d’intentions de vote, contre 47 % dans le sondage CNews de ce 4 avril. C’est 13 points de plus que ses scores d’il y a cinq ans.
Marine serait le dernier espoir pour certains là où Zemmour porterait un nouvel espoir pour d’autres.
Le choix électoral semble large, de l’extrême droite à l’extrême gauche, et il est curieux que tant de Français ne trouvent pas un seul candidat pour qui voter. Les électeurs ne sont-ils pas perdus aussi car le classique rangement droite/gauche est mal fait ?
La gauche hors Fabien Roussel, en ne faisant même pas le voyage à Besançon, peine à masquer le désintérêt profond qu’elle éprouve pour nos agriculteurs.
L’état-major de Marine Le Pen se sent pousser des ailes : il considère l’accès au deuxième tour comme acquis et travaille désormais sur l’entre-deux-tours. Dans le viseur, la revanche de 2017.
Sous réserve d’une évolution particulièrement sensible de l’opinion, il apparaît donc qu’Emmanuel Macron reste en tête des intentions de vote, bien devant Marine Le Pen suivie par Jean-Luc Mélenchon tandis qu’Éric Zemmour et Valérie Pécresse peinent à rester dans la course.
Cela dit, on aura eu un candidat-Président faisant une campagne service minimum. On ne voit pas pourquoi on n’aurait pas aussi une soirée électorale service minimum.
« Nous ne sommes plus en démocratie, ce sont les médias qui choisissent ceux qui ont le droit de parler »
À cette altitude de responsabilité diplomatique, tout homme d’État est en apesanteur. L’homme est trop haut dans le ciel ukrainien pour se sentir concerné par les enjeux mesquins d’une élection bêtement nationale.
Si l’on était plus chrétien, on allumerait des cierges pour Valérie Pécresse partie, pleins phares et pied au plancher, droit dans le mur. Seulement voilà, il y a un temps pour tout : la prière et le rire ; voire même la réflexion.
Enseignant en sociologie électorale, Christophe Bentz analyse pour BV le vote du second tour. De quoi méditer en attendant la bataille des élections législatives…
Le match Macron-Le Pen est en réalité moins déséquilibré que ce que les partisans d’Emmanuel Macron auraient souhaité.
La France insoumise a largement contribué à la réélection d’Emmanuel Macron, transformant sa posture « insoumise » en raisonnables arrangements de soumission.
L’air de Jacques Brel me hante, ne cherchez pas pourquoi. « T’as voulu voir Vierzon et on a vu Vierzon. T’as voulu voir Vesoul et on a vu Vesoul… » On a voulu Macron, et on a eu Macron.
Le score réalisé par Emmanuel Macron au soir de ce second tour est plus que jamais la concrétisation de la fracture béante qui divise la France en deux.
Les castors bâtisseurs de barrages contre la haine semblent faire comme si le danger qu’ils dénonçaient n’avait jamais été. Comme si, finalement, Marine Le Pen n’était pas si mauvaise fille que ça.
Alors Marine Le Pen a perdu, mais cette présidentielle signe surtout l’absolue défaite de la pluralité de la presse.
Le seul à avoir saisi l’essentiel, c’est Gérald Darmanin. Il commentait en ces termes, jeudi matin, sur Europe 1, le débat de la veille : « On a vu le choix entre deux types de France. » Tout est là.
Éric Zemmour, c’est Napoléon Ier, tandis que Marine Le Pen, c’est la tentative du bonapartisme de Napoléon III, avec l’attachement aux questions sociales. Pour ce qui est du premier tour en 2022, l’insécurité économique et sociale est apparue plus prégnante que l’insécurité identitaire et culturelle.
Ce que la presse n’a pas dit, c’est que les élèves qui manifestaient devant Henri-IV ou Louis-le-Grand sont loin d’être représentatifs de la jeunesse, ni même de leur lycée.
Marine Le Pen qualifiée au second tour face à Emmanuel Macron, le « front républicain » pour « faire barrage » au Rassemblement national a
Le septennat pourrait donner un peu plus de temps à un gouvernant courageux pour redresser la France.
Les cotisations vieillesse servent à entretenir les retraités, il faut être dépourvu de bon sens pour s’imaginer qu’elles préparent les futures pensions de ceux qui les versent : leur fonctionnement est basé sur un contresens, sur une méconnaissance du fonctionnement réel des retraites – à savoir, comme le disait Sauvy, « nous ne préparons pas nos retraites par nos cotisations, mais par nos enfants »
Pour se consoler, il pourra se dire qu’il a sans doute été traîné à terre affectueusement. Et ça change tout, n’est-ce pas ?
On peut présumer que le vote des musulmans se reportera sans difficulté sur Macron dans la mesure où, en 2017, ils avaient été 92 % à se prononcer en sa faveur.
Pour qui ont voté les 70.000 détenus que compte la France, dont 22 % à 24,5 % d’étrangers.
La poutre va donc continuer à travailler et le second tour du 24 avril constituera une nouvelle étape de la recomposition politique. Certainement pas la dernière.
Dans cette toute dernière ligne droite avant le premier tour, Eric Zemmour décrit ses meilleurs souvenirs, ses regrets, ses secrets pour survivre à un rythme effréné, mais aussi les premières mesures qu’il prendra…
Au second tour, l’écart avec Macron se resserre à 53 % d’intentions de vote, contre 47 % dans le sondage CNews de ce 4 avril. C’est 13 points de plus que ses scores d’il y a cinq ans.
Marine serait le dernier espoir pour certains là où Zemmour porterait un nouvel espoir pour d’autres.
Le choix électoral semble large, de l’extrême droite à l’extrême gauche, et il est curieux que tant de Français ne trouvent pas un seul candidat pour qui voter. Les électeurs ne sont-ils pas perdus aussi car le classique rangement droite/gauche est mal fait ?
La gauche hors Fabien Roussel, en ne faisant même pas le voyage à Besançon, peine à masquer le désintérêt profond qu’elle éprouve pour nos agriculteurs.
L’état-major de Marine Le Pen se sent pousser des ailes : il considère l’accès au deuxième tour comme acquis et travaille désormais sur l’entre-deux-tours. Dans le viseur, la revanche de 2017.
Sous réserve d’une évolution particulièrement sensible de l’opinion, il apparaît donc qu’Emmanuel Macron reste en tête des intentions de vote, bien devant Marine Le Pen suivie par Jean-Luc Mélenchon tandis qu’Éric Zemmour et Valérie Pécresse peinent à rester dans la course.
Cela dit, on aura eu un candidat-Président faisant une campagne service minimum. On ne voit pas pourquoi on n’aurait pas aussi une soirée électorale service minimum.
« Nous ne sommes plus en démocratie, ce sont les médias qui choisissent ceux qui ont le droit de parler »
À cette altitude de responsabilité diplomatique, tout homme d’État est en apesanteur. L’homme est trop haut dans le ciel ukrainien pour se sentir concerné par les enjeux mesquins d’une élection bêtement nationale.
Si l’on était plus chrétien, on allumerait des cierges pour Valérie Pécresse partie, pleins phares et pied au plancher, droit dans le mur. Seulement voilà, il y a un temps pour tout : la prière et le rire ; voire même la réflexion.