Fort de ses 120.000 adhérents rassemblés « en quatre mois, ce qui est unique dans l'histoire de la Ve république », Reconquête représente désormais le premier parti du pays. Au terme d'une campagne qu'il a menée tambour battant et à quatre jours de l'échéance, Éric Zemmour se prête, au micro de Gabrielle Cluzel et Marc Baudriller, à la question des « quatre » : quatre meilleurs moments, quatre surprises, quatre regrets, quatre premières mesures s'il est élu, etc.

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Les meilleurs moments de cette campagne ?
D’abord Villepinte, avec la découverte de tout ce peuple qui vient vers nous, qui s’enthousiasme, c’était la première rencontre. Puis la naissance, dans la foulée, du parti Reconquête.
Le deuxième grand moment fut sans doute Cannes, avec le matin le marché populaire, chaleureux et puis le soir le meeting avec les premiers ralliements venus de LR et du RN. On a commencé à voir les contours de la réconciliation des droites que je proposais depuis des mois. Ensuite le Mont Saint-Michel, un endroit magnifique où on a parlé pour l’histoire. On a même évoqué une certaine spiritualité, j’étais assez fier d’être là, devant ce site sublime. Et puis le Trocadéro, où il y avait un enthousiasme incroyable, une ferveur une chaleur avec 100 000 personnes. Ce meeting du Trocadéro a été l’événement de cette campagne. Personne n’a fait mieux et personne ne fera mieux d’ici là.

Les surprises de la campagne ?
La première, nous avons créé le parti Reconquête le soir de Villepinte et en quatre mois nous avions 120 000 adhérents. Je pense que c’est unique dans la dans l’histoire de la Ve République. Nous sommes aujourd’hui le premier parti de France, le Rassemblement national a 20 000 adhérents et encore pas tous à jour de cotisation, LR doit être à 80 000. Vraiment c’est une surprise extraordinaire. Depuis le début, il y a une rencontre entre ce que je dis et ce que ressentent les Français depuis des années. Avant même d’être candidat, les gens venaient à mes rencontres littéraires et me disaient « Sauvez nous, on est en danger de mort ». Comme si ce que je disais faisait écho à ce que des centaines de milliers et de millions de personnes pensaient. Certains me disaient que j’étais le candidat qu’ils attendaient depuis 40 ans. Cette ferveur, et à la fois ce désespoir de millions de Français qui pensent que la France peut mourir. Cette rencontre est une surprise qui dépasse nos petites vies et la campagne. Ensuite, une jeunesse qui se mobilise, qui veut y croire et qui comprend que l’on se bat pour elle. L’avenir de la France c’est elle, et si la France n’a pas d’avenir, la jeunesse va souffrir. Et il y a une jeunesse qui comprend cet enjeu majeur. Il y a également les autres générations, on l’a bien vu au Trocadéro, par rapport au meeting des autres candidats comme Pécresse ou Macron où il n’y a quasiment que des gens âgés. Là, il y a toutes les générations : des jeunes, des gens âgés, des gens de 40 ans, des parents, des grands-parents, des petits-enfants. C’est la belle surprise de cette campagne. Il y a également l’écho que rencontre mon message, à la fois à la campagne et à la ville. Désormais, on a l’habitude d’électorats très ciblés sociologiquement. On voit bien l’électorat de Marine Le Pen, l’électorat de LR. Quand je parle de la France aux Français, cela touche tout le monde dans les métropoles, dans les zones rurales, à Londres où on est allé au début, à Genève, à Bruxelles. Les expatriés étaient touchés. Toutes les conditions sociales, tous les modes de vie, tous les gens de toutes catégories et de tous âges étaient touchés.

Des regrets ?
Le premier, c’est cette histoire injuste et stupide, cette polémique imbécile et cruelle sur les handicapés. J’ai mis plusieurs jours à faire comprendre aux gens que je ne les avais pas ni insultés, ni menacés. Beaucoup ont compris après plusieurs jours que lorsque je critiquais l’inclusion à tout prix, je ne voulais pas chasser leurs enfants handicapés des établissements ordinaires, mais au contraire permettre à ceux qui ne pouvaient pas suivre d’aller dans des établissements spécialisés. Le deuxième regret, est de ne pas avoir pu parler partout avec les gens. Lorsqu’on était harcelé par les anti fa à Marseille ou dans d’autres endroits, on ne pouvait pas discuter, démocratiquement converser. C’est assez pénible. On nous accuse de violence, alors que la violence est toujours contre nous. Les militants GZ ou les militants de ma campagne se font agresser par des types d’extrême-gauche. Cette violence est en permanence contre nous, alors qu’elle nous est attribuée. C’est injuste et agaçant. Il y a des sujets que l’on a pas assez abordé : j’aurais aimé parler plus d’école car il nous faut restaurer notre école qui s’est effondrée depuis 40 ans. Les jeunes générations le payent cruellement. On n'a pas pu montrer que nous avions un grand plan de restauration de l’école avec les le retour des méthodes traditionnelles, avec l’amour de la France, du roman national, des grands textes littéraires, et du lire écrire compter, de la transmission des savoirs.

Vos ambitions pour la France ?
Évidemment, arrêter le grand remplacement, arrêter l’immigration, sauver l’identité de la France et rétablir la sécurité. La deuxième ambition, c’est arrêter le grand appauvrissement des Français en réduisant massivement les taxes, les impôts. Nous sommes le pays le plus taxé au monde. Lorsqu’on parle de pouvoir d’achat, les autres candidats promettent des aides. Je pense qu’il faut baisser les impôts massivement. On a prévu un plan de baisse d’impôts de 28 milliards par an. Ensuite, arrêter le grand déclassement dû à l’effondrement de l’école et à la désindustrialisation. Il faut rétablir une école digne de ce nom, et une industrie qui permettra de payer mieux les gens et de produire nous-mêmes des produits qu’on ne fabrique plus en France. Ma grande ambition est d’instaurer un rêve français et que la France reste la France.

Les qualités d’un bon président ?
Le courage, la vision de la France dans 10 ans, 20 ans qui se fonde sur une connaissance intime de l’histoire de France. On ne voit l’avenir que si on connaît bien le passé car il y a des constantes dans l’histoire de France, et si on ne la connaît pas, on ne voit pas venir les événements et on ne peut pas prévoir. Ensuite, la proximité charnelle avec la France, ses paysages, ses habitants, son esprit, son mode de vie. Stendhal disait « Etre français, ce n’est pas être dupe ». Cette volonté de jouer avec les événements, de comprendre à demi-mot ce qu’il se dit. Être en phase charnellement avec la France.

Macron : quels échecs ?
D’abord, l’immigration. Le côté obscur de sa pensée ne comprend pas ce sujet. L’identité de la France est pour lui quelque chose qui n’existe pas, qu’il ignore. Pour lui, les êtres humains sont interchangeables, il n’y a pas de peuple. Il n’y a que des producteurs et des consommateurs sur un grand marché. Il ne comprend pas le danger du grand remplacement : 2 millions d’étrangers de plus au bout de son quinquennat. Ça va continuer ensuite et il n’a rien prévu pour arrêter cela. Deuxièmement, l’insécurité. Il y a aujourd’hui 1800 agressions par jour et 130 agressions au couteau. J’ai parlé du cas de Jérémy Cohen qui a fui les racailles qui l’agressaient et qui s’est fait percuter par un tramway, le vigile de La Défense qui s’est fait tabasser par un Congolais en situation irrégulière. On peut parler aussi de cet agriculteur de la Charente qui s’est défendu et a tué un de ses agresseurs serbes. Face à cela, Emmanuel Macron dit qu’il est contre la légitime défense et que ce n’est pas le Far-West ici. Il se moque des Français, il n’en a rien à faire. Il fait semblant ou il ignore que la légitime défense existe en droit français. Je veux la renforcer avec des mesures de défense excusable et de présomption de légitime défense pour les policiers. Le troisième échec est la compétitivité de la France. En 2021, on arrive à 87 milliards de déficit commercial, la France n’est pas compétitive. Nous avons un problème, nous importons tellement plus que ce que nous exportons. Le chiffre de la position extérieure nette est à - 695 milliards d’euros. On rachète nos entreprises, nos immeubles, nos hôtels particuliers, nos vignobles…. Pour l’Allemagne, ce chiffre est de 2700 milliards en positif. Le quatrième échec, c’est le nucléaire. Il a mis cinq ans à comprendre l’importance du nucléaire et se réveille maintenant. Il reprend ce que j’ai dit mais n’abolit pas sa mesure de 2018 fermant 12 réacteurs nucléaires. Il ne bloque pas le plan d’éoliennes. Les éoliennes sont une catastrophe esthétique et écologique. Quand il n’y a pas de vent, on va chercher le gaz ou le charbon.

Comment survit-on à une campagne ?
C’était un sacré rythme ! Je savais que ça allait être ainsi. En tant que journaliste politique, j’avais suivi des sacrés candidats, comme Jacques Chirac. Je savais que ça serait physique, je m’étais préparé. J’ai toujours fait beaucoup de sport, j’ai continué à nager tous les matins et à jouer au tennis une fois par semaine. Par ailleurs j’ai essayé d’avoir une hygiène de vie en dormant avant minuit et en faisant une sieste lorsque j’avais une émission le soir.

Quelles seront vos premières mesures si vous êtes élu ?
Il faut des mesures symboliques. Je recevrai le père et la famille de ce pauvre Jérémy Cohen pour montrer que la sécurité sera au cœur de mon projet. Je me rendrai sur le chantier de Notre-Dame de Paris pour montrer mon attachement à cette tradition chrétienne qui a fait la France et rappeler qu’il faut reconstruire à l'identique. J'irai aux Invalides pour me recueillir sur la tombe du grand Napoléon. Il y a également les grands serviteurs de l'armée et de l'épée : Foch, Vauban. En France, il y a l’épée et il y a la plume, donc je réunirai l’Institut de France pour rappeler mon attachement à la langue française, un trésor de notre pays. Je lutterai contre le jargon, les anglicismes, l’écriture inclusive qui entachent notre belle langue française. Ce sont des beaux symboles, des belles visites qui marquent tout ce à quoi je suis attaché.

Vos premières alliances politiques ?
Je suis le candidat qui fera la réconciliation des droites. Je vais briser le cordon sanitaire, j’ai déjà commencé avec les ralliements de gens de LR comme Guillaume Peltier, ou du RN comme Marion Maréchal, Stéphane Ravier, Nicolas Bay et Jérôme Rivière, ainsi que Philippe de Villiers qui était ministre de Jacques Chirac. Ensuite il y a les gens qui ont annoncé appeler à voter pour moi si j’étais au second tour comme François-Xavier Bellamy ou Éric Ciotti. D’autres comme Nadine Morano le feront je suppose. Si Laurent Wauquiez le fait,  je lui tendrai volontiers la main. Au RN, je ferai la même chose avec Jordan Bardella. Je suis le seul à pouvoir faire cette réconciliation, ce rassemblement des droites. Marine Le Pen ne le peut pas. Aucun élu LR n’appellera à voter pour elle au soir du premier tour, si elle est au second tour. Valérie Pécresse ne le veut pas car elle est dans la lignée chiraquienne du cordon sanitaire et de la séparation avec cet électorat du RN ostracisé injustement.

Quelles lois allez-vous défaire ?
Depuis 2012, il n’y a plus de délit pour les clandestins, je le rétablirai. Je rétablirai la politique familiale universelle sans tenir compte des revenus. Je doublerai le plafond du quotient familial, j’interdirai les allocations sociales aux étrangers. J’arrêterai la PMA pour les couples de femmes.

Quels chefs d’État seront vos amis ?
Je pense que les chefs d’État étrangers doivent être considérés, peu m’importe les idéologies. La France ne doit pas s’attacher aux régimes, elle doit s’attacher aux relations entre états, peu importe les idéologies sinon on ne parlerait à pas grand monde. Je ne me sens pas proche spécialement de tel ou tel chef d’État. Je me sens proche de chefs d’État français dans le passé que j’admire : le général De Gaulle, Napoléon, les grands ministres de la monarchie comme Richelieu et Colbert. D’autres présidents comme Georges Pompidou qui s’est avéré un très grand président. Ensuite il y a des opinions plus partagées : il y a des choses que j’ai beaucoup aimé chez Nicolas Sarkozy, Valérie Giscard d’Estaing et même chez François Mitterrand et d’autres que je n’ai pas aimé, par exemple le goût pour la littérature, le respect de la longue tradition française millénaire.

Si vous êtes élu, qui allez-vous remercier ?
Je remercierai d’abord mes électeurs, les gens qui m’ont suivi, et toutes mes équipes. En quelques mois, on a des centaines de personnes qui se battent pour nous, qui ont travaillé des jours et des nuits. Je remercierai les gens qui sont proches de moi, tous les politiques qui m’ont rejoint et peut-être mes parents qui sans le dire m’ont soutenu de là-haut.

 

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05 avril 2022 à 21:00

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77 commentaires

  1. Dimanche soir: je ne comprends pas les résultats. Que les Français ne viennent pas se plaindre des conséquences de leur vote. Le foutriquet va se croire tout permis. Ce sera peut-être la révolution. Il faut donc se rendre à l’évidence: les Français sont masochistes.

  2. Bien sûr ce sera difficile, mais nous serons sur le bon chemin, nous sommes confiants et déterminés. Que ceux qui hésitent encore fassent le bon choix, c’est pour lui qu’il faut voter si nous aimons nos enfants et nos petits enfants !

  3. E. Z. est le seul à parler avec sincérité, honnêteté et clairement de tous les problèmes qui rongent le pays depuis des décennies, comment ne pas LUI faire confiance à 100 % comme à son équipe qui est de la même trempe que LUI. Il sera celui que les Français souhaitent comme Chef d’Etat dès le 10 Avril prochain et s’il est ELU, Il sera le meilleur Chef d’Etat que nous n’aurons jamais eu depuis des décennies. Et de plus, il saura sortir la FRANCE du grave péril dans lequel elle se trouve.

  4. Juste un précision que certains semble ne pas connaître:

    La mesure sur les prénoms n’est pas dans le programme d’Éric Zemmour. Elle sera soumise à referendum et les français auront donc le choix de ne pas la voter si Éric Zemmour est élu.

    Éric Zemmour est le seul qui puisse changer les choses, de l’emprise morale bienpensante. Marine Le Pen ne ferait rien sinon perpétuer le status quo, et (presque tous) ceux qui voteront pour elle s’en mordront les doigts dans quelques années.

  5. Je lis les nombreux commentaires si élogieux à l’égard d’Eric Zemmour et je comprends que bon nombre de leurs auteurs viennent en effet d’une droite classique. Il ne connaissent pas Marine Le Pen, ni ses idées, ni son programme. Ils ont d’elle et son parti l’image diabolique qui lui a été collée par tous depuis 30 ans. Pensez que Z débute en politique et que c’est un clone de Marine

    1. J’ai voté Marine Le Pen, y compris en 2017, mais elle a lâché sur bien des points de 2017 à 2020 et en a repris quelques uns pour ne pas être trop à la traine derrière Zemmour, mais que peut on espérer de quelqu’un qui a un discours qui varie en fonction du vent; Ne voyez-vous pas qu’elle est bien vue des médias qui espèrent la voir au second tour face à Macron de façon à voir ce dernier gagner. Bien sûr que je voterai pour elle dans ce cas, mais ça ne sera pas mon meilleur choix. Réfléchissez b

  6. Ce qu’Eric Zemmour ne voit pas ou ne veut pas voir c’est que sa fonction de chroniqueur lui a laissé la possibilité de dire aux français tout ce que le monde politique et les médias condamnaient dès que Marine Le Pen ouvrait la bouche…Croit il être le seul à être malmené partout et par tous? Marine n’a jamais pu être élue car diabolisée à mort…Depuis elle du apprendre à policer son langage si elle voulait être élue. Ca ne veut pas dire qu’elle en pense moins…

    1. Ce que vous ne voyez pas est que Marine Le Pen se plie à la bienpensance et ne ferait rien.

      Elle n’a jamais dit la vérité. Et aujourd’hui on voit bien son cynisme et ses mensonges -notamment sur Éric Zemmour et ses soutiens.

      Éric Zemmour a fait évoluer les mentalités depuis 7 mois, il a fait le travail dont profite Marine Le Pen, et elle continue à l’écraser. Elle a une attitude honteuse.

      Lui est un homme bon et le seul capable de résister à la bienpensance, donc de changer les choses.

    2. Le fait qu’elle ne soit plus la femme à abattre ne vous met-il pas la puce à l’oreille ? C’est seulement dans le but de la mettre en face de Macron au second tour pour que celui-ci soit réélu. Réfléchissez bien avant de mettre votre bulletin dans l’urne. Merci par avance.

  7. Un président doit l’ être pour TOUS les français donc sans parti politique ainsi que ses ministres Travailler pour la France n’est ne de gauche ni de droite, c’est le pays
    Depuis De Gaulle nous sommes dirigé par des partis politiques nous en payons le résultat
    Le RN est le seul parti que depuis bien avant EZ ne s’ est jamais accoquiné avec d’ autres Chaque élection il subit les foudres de toute la crapulerie de France preuve de leur peur de perdre sinécure

    1. Vous vous contredisez, si vous ne voulez pas d’un  » Politicard » à la tête de l’Etat, c’est pour Zemmour qu’il faut voter. Le fait qu’elle ne soit plus diabolisée par le système médiatique prouve qu’elle fait moins peur aux gouvernants en place et que, comme ils le souhaitent, elle se trouve face à Macron, et nous serons repartis pour 5 ans avec le même.

  8. Plus que 4 jours.

    Ce dimanche prochain ne sera pas un dimanche comme les autres. J’espère les suivants jamais plus comme les autres.

    Reconquérez Mr Zemmour, pour notre salut.

    A dimanche, dans l’isoloir, qui ne sera pas le même, lui non plus.

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