Trump : un come-back salué par la droite à l’international

© The White House
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[MISE A JOUR. Vladimir Poutine a félicité Donald Trump pour sa réélection, indirectement, lors du Forum de Valdaï, le 7 novembre. Qualifiant Trump d'«  homme courageux », Poutine s’est dit «  prêt à reprendre le contact  ».]

Macron, von der Leyen, Starmer… Mettons de côté les félicitations de pure forme qui saluent - bien obligées - l’élection nette du 47e président des États-Unis. Il y en a de plus significatives, et pour cause : si le trumpisme ne s’exporte pas, un succès populiste, anti-woke et anti-migratoire, a valeur d’espoir au-delà des frontières américaines.

« Le plus grand retour de l’Histoire ! », Viktor Orbán et Benyamin Netanyahou ont eu les mêmes mots pour décrire cette victoire. Un come-back « bien nécessaire pour le monde », a ajouté le Premier ministre hongrois, tandis que l’Israélien y voit « un puissant réengagement envers la grande alliance entre Israël et l’Amérique ». Une question qui sera cruciale... Le président du Kataeb, Samy Gemayel, qualifie ce retour de « remarquable » et se fait la voix des chrétiens du Liban : « Nous espérons que les États-Unis renouvelleront leur engagement envers le Liban et soutiendront sa souveraineté. »

Allègre, l’inclassable président Milei, parfois surnommé « le Trump argentin », s'engage envers son homologue américain : « Vous savez que vous pouvez compter sur l'Argentine pour mener à bien votre tâche. Succès et bénédictions. » Comme Milei, Giorgia Meloni est arrivée au pouvoir après le premier mandat de Trump, comme si cette présidence avait « décoincé » les rouages de systèmes gaucho-centrés dans d’autres pays. La présidente du Conseil italien se dit sûre de « renforcer encore davantage » le lien « stratégique » entre l’Italie et les États-Unis.

 

 

Du côté de ceux qui montent, élection après élection, vers de plus hautes responsabilités, tous saluent une victoire contre des élites qui, peut-être, hâtera la leur. « Ce n’est pas la wokiste Hollywood qui a décidé de cette élection, mais la population ouvrière américaine », dit Alice Weidel (AfD, Allemagne). « Les Américains ont réglé leurs comptes avec la politique égocentrique des élites glaciales », écrit le FPÖ (Autriche). « Contre les intérêts du système en place, contre les médias traditionnels, contre le mondialisme woke », l’Europe doit s’inspirer du modèle américain, selon André Ventura (Chega, Portugal).

Le président de Vox (Espagne), Santiago Abascal, met en relief « l’importance du vote hispanique dans cette victoire du monde libre ». En effet, Trump a obtenu dans cet électorat 45 % des suffrages (33 % en 2020 ; 28 % en 2016…). Une progression qui fait voler en éclats la doxa médiatique d’un Trump raciste, voire suprémaciste. Au Royaume-Uni, la victoire de Trump a été saluée par Nigel Farage (Reform UK) mais aussi par Kemi Badenoch, récemment élue à la tête des conservateurs, aux prises de position anti-woke et anti-gender sans ambiguïté.

 

 

Le retour, un modèle pour Bolsonaro et Salvini

Dans le passé, seul le démocrate Grover Cleveland a eu deux mandats présidentiels non consécutifs aux États-Unis. La comparaison avec Donald Trump s’arrête là, car Cleveland n’eut pas à affronter la haine de l’establishment. De quoi donner de l’espoir à Matteo Salvini et Jair Bolsonaro ? Ayant remercié Dieu et posté un verset de psaume, Bolsonaro a salué « la résurgence d'un véritable guerrier. Un homme qui, même après avoir fait face à un processus électoral brutal en 2020 et à des persécutions judiciaires injustifiables, s’est relevé, comme peu de gens ont pu le faire dans l’Histoire […] Peut-être que bientôt Dieu nous accordera aussi la chance d'accomplir dignement notre mission. »

Et du côté de la Russie ? « Je ne sais rien d'un projet du président russe de féliciter Trump pour l’élection », a sèchement déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. La Russie fut trumpiste en 2016, elle l’est beaucoup moins en 2024. Une donnée négligée par les médias occidentaux qui ont beaucoup fantasmé sur les liens « étroits » entre Poutine et Trump… avec huit ans de retard.

C’était un lieu commun journalistique, durant le premier mandat de Trump : il était « isolé sur la scène internationale » ou bien il « isolait les États-Unis du reste du monde ». Outre que ces approches étaient partiales, les messages qui saluent aujourd'hui sa réélection montrent qu’iconoclasme et crédibilité peuvent aller de pair.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/11/2024 à 17:29.
Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

7 commentaires

  1. « Trump raciste, voire suprémaciste » – en français : suprématie => suprématiste !
    Maciste = un sous-Hercule de la Cine Cita

  2. En se retirant trop brusquement des problèmes européens il risque de fracturer l’occident et en particulier de la guerre en Ukraine, alors qu’elle profite grandement à l’industrie de l’armement US et de laisser l’Europe à la merci de l’impérialisme russe. L’Europe ne pourra pas d’un claquement de doigts se réarmer que les russes vont pouvoir mettre à leur profit. De l’occident il ne restera alors plus le que les Etats-Unis. Il lui manquera alors un maillon important, en l’occurence l’Europe.

    • Je crois que le fantasmes de croire que la Russie d’aujourd’hui est la même que l’URSS sous le prétexte que Poutine était officier du KGB est bien mal connaître la mentalité du « russe blanc » qu’il est et que les russes sont en général.
      A tort ou à raison, la volonté de Poutine a toujours été de récupérer les régions russophones mais pas plus. Si les accords de 2012 avaient été appliqués il n’y aurait pas eu cette guerre dévastatrice pour l’Ukraine dont le président n’a aucune parole en bon homme politique qu’il est devenu dès le lendemain de son élection.
      Croire que Poutine voudrait envahir l’Europe n’est même pas digne d’un mauvais scénario …

      • Le sort de l’Ukraine avait bien été réglé en 1998 par l’indépendance, laquelle a été reconnue par de nombreux pays, par l’ONU et même par la Russie. Il n’y avait donc aucune raison de la remettre en cause. Minsk1 et Minsk2 n’auraient jamais du avoir lieu.

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