Quelques lycées parisiens ont été bloqués, le mardi 19 avril, pour protester contre le second tour de l'élection présidentielle qui oppose Marine Le Pen à Emmanuel Macron et alerter sur les questions écologiques et sociales. On n'en aurait guère parlé si deux lycées prestigieux du Ve arrondissement, le lycée Henri-IV et le lycée Louis-le-Grand, n'avaient été concernés. Il faut cependant remettre ces troubles à leur juste place : une contestation menée par quelques militants politiques, qui ne représentent en rien la jeunesse.

Les slogans qu'on a pu entendre illustrent les motivations des lycéens, à supposer qu'ils le soient tous. Selon l'AFP, devant le lycée Louis-le-Grand, rue Saint-Jacques, des jeunes, juchés sur des poubelles, criaient « Justice sociale, justice climatique », « À bas l'État, les flics et les fachos » ou encore « La jeunesse emmerde le FN ». Juché sur une poubelle, avec un mégaphone, un lycéen de 15 ans explique les raisons de sa présence : « On est là contre Marine Le Pen, contre le fascisme, pour le climat et contre le capitalisme. » Sûr d'entraîner les foules avec des paroles aussi nuancées et profondes !

Il ne faut guère les accabler. Ces lycéens ne font que répéter ce qu'ils ont entendu lorsque la Sorbonne voisine a été occupée, dans le sillage de présidents d'université qui appellent à voter Macron pour faire rempart contre l'extrême droite. Que des universitaires, qui n'ont pas l'excuse de leur jeunesse, en viennent à exercer de telles pressions morales sans que leur ministre ne les appelle à la modération en dit long sur l'idéologie dominante qui règne dans ce milieu, où la propagande remplace le débat intellectuel.

Ce que la presse n'a pas dit, c'est que les élèves qui manifestaient devant Henri-IV ou Louis-le-Grand sont loin d'être représentatifs de la jeunesse, ni même de leur lycée. Ils ne peuvent pas se plaindre du niveau de l'enseignement, puisque ces établissements sont attractifs et réputés. Le ministère veut d'ailleurs réviser la procédure d'affectation en seconde pour « renforcer la mixité sociale » et « lisser le niveau des lycées parisiens ». Apparemment, il est plus facile de niveler que de chercher à tirer vers le haut.

De plus, ces lycées sont surtout connus pour l'excellence de leurs classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), qui envoient nombre de leurs étudiants dans les établissements les plus prestigieux : École normale supérieure, HEC et Polytechnique. Ces étudiants, qui, eux, ont l'âge de voter, ne bloquaient pas le lycée mais se préoccupaient de réussir leurs concours. Ils rappellent cette évidence, qui se perd, que les établissements scolaires sont faits pour enseigner et les élèves pour s'instruire. Il est vrai que lorsque des adultes, jusqu'au sommet de l'État, leur donnent le mauvais exemple de la partialité et du sectarisme, ils ont des circonstances atténuantes.

Les élèves contestataires, plutôt que de répéter des slogans éculés, feraient bien d'apprendre le discernement. Pour se limiter au domaine de l'enseignement, qu'ils consultent le programme de Marine Le Pen. Il y liraient, dès l'introduction, que les Français « considèrent que [l'école] doit être le lieu de l’acquisition des connaissances, de la préparation à la vie d’adulte et à la vie professionnelle » et que « beaucoup de parents lui confient leurs espoirs de promotion sociale pour leurs enfants ». Remettre l'instruction au centre du système éducatif, c'est la première mesure à mettre en œuvre pour redresser l'enseignement.

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20 avril 2022 à 12:15

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15 commentaires

  1. J’ai vu l’occupation et la vandalisation de la Sorbonne en mai 68. J’ai quitté la France en 1969. Revenu à Paris pour quelques jours, avec mon épouse Finlandaise, elle a pu assister en direct le 15 avril à la revandalisation de la Sorbonne, avec les mêmes slogans débiles.

  2. cette jeunesse qui s’émeut à jouer la révolution est toujours attendrissante

    j’aurai plaisir à voir leurs mines déconfites quand leurs prestigieux établissement s’ouvriront à plus de mixité sociale et de vivre ensemble et surtout, devront en subir les conséquences.

  3. Pour parler poliment, ils « n’ont rien à foutre dans la rue » et doivent préparer leurs examens.
    SAUF SI, POUR ASSURER LEUR AVENIR ils comptent plus sur le copinage que sur la qualification effective …
    . Pauvres jeunes embrigadés dans un militantisme mal ajusté à la réalité, ils s’en réveilleront tôt ou tard, dessaoûlés, et impuissants à construire une vie réussie car
    bâtie sur l’effort , la compétence, et la compréhension du monde.

    Prions pour eux

  4. En 2002, après la « divine surprise » du 21 avril (20ème anniversaire ce jour d’hui), et pendant 2 semaines, la démocratie en danger s’était défendue avec le refus chiraquien du débat du 2nd tour, assorti des cohortes de collégiens qui étaient « spontanément » descendus dans la rue pour protester contre le retour du fascisme…

  5. Si ces guignols avaient un peu de discernement, ils comprendraient que Marine Le Pen est justement contre le fascisme, le seul qui nous menace : le fascisme musulman.

  6. Cela fait trente ans que l’on bourre le crâne des jeunes avec la catastrophe climatique inéluctable. Macron est devant une impasse énergétique, Marine est plus climato-sceptique. Il faudra encore des années pour comprendre que la solution éolienne en mer et filière hydrogène ne marche pas. D’ic là, on aura peut être réussi à terminer Flamanville, à moins que l’on ne se soit résolu à racheter les technologies que nous avons cédées aux Chinois sur les EPR.

    1.  » Il faudra encore des années pour comprendre que la solution éolienne en mer et filière hydrogène ne marche pas. » sauf pour les privilégiés qui signent les contrats.

  7. Il serait temps d’arrêter de subventionner les syndicats. Quant aux élèves, il me semble qu’ils ont l’obligation d’être présents en cours, sauf motif valable. Il n’ont pas bossé ni gagné un centime dans leur petite vie et se permettent déjà de manifester, casser, donner des leçons ? Quelle belle éducation ! Plutôt que de les endoctriner, il devient urgent de leur apprendre à réfléchir et de leur donner le sens des responsabilités. On n’a rien sans rien ! Et là, que de la gueule !

  8. « On est là contre Marine Le Pen, contre le fascisme, pour le climat et contre le capitalisme. »
    En rajoutant « contre la guerre, la faim dans le monde et la maladie » le slogan de ces jeunes gens aurait été tout simplement universel.
    Bien sûr, ils sont là « contre » sans rien changer à quoi que ce soit

  9. Et que font les parents de ces ignares incapables de ganger leur vie tellement leur niveau est faible. Il devrait y avoir exclusion de ceux qui font grève et amendes pour ceux qui occupent et dégradent. Les soit disant syndicats élèves supprimés. Le droit de vote devraient être rétabli à 21 ans à l’exception de ceux qui gagnent déjà leur vie en travaillant. Peut être commenceraient ils à travailler en cours sérieusement.

  10. Qui pourrait me dire qui fournit le financement des syndicats d’esstrêmgôch qui vérolent les lycées et universités ? Tant qu’on ne sait pas qui paye, on ne comprend pas qui manipule qui. Quant aux jeunes étudiants, c’est le désoeuvrement qui les pousse à trouver une occupation et un pseudo-idéal. Pour moi, entré en apprentissage à 14ans et travaillant 43h/sem., je n’avais pas le coeur ni le temps pour de telles inepties.

  11. Ce n’est pas nouveau!
    Mais il parait que c’est « lestrêmedrouate » qui est violente et dangereuse!

  12. A 15 ans, les filles me preocupaient beaucoup plus que Trotsky ou sa bande d incapables ( on a vu les résultats à travers le monde ) ces jeunes devraient être envoyés pour étudier à piong yang, histoire de voir une dictature de près… Et avoir des points de référence pour parler facisme…

  13. Ce que je vois c’est que, finalement, Mélenchon a gagné l’élection présidentielle : les antifas bloques rues, lycées, universités; ils insultent, intimident, tabassent ceux qui sont à droite…en toute impunité. Et en plus, Macron reprend le programme de Mélenchon (1er ministre écolo, sous 1ers ministres écolos; adoucissement de sa réforme des retraite, il encense le voile. Il faut que Macron soit élu pour que ça aille encore plus mal…Peut-être qu’enfin les français ouvrirons les yeux…

  14. Que ces élèves se rassurent, Macron va continuer à nous faire dégringoler, Mélenchon sera premier ministre puisque il le demande.

    Là, on va avoir une EN de compét’

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