Les professeurs de primaire peuvent le dire, dès la maternelle on peut repérer les enfants qui auront des difficultés scolaires. Comme l'a montré Alain Bentolila, moins un enfant a de vocabulaire à l'entrée en CP, plus difficile sera son apprentissage de la lecture, difficulté qui se répercutera sur l'ensemble de sa scolarité. Et cette richesse de vocabulaire est corrélée à la classe sociale des parents. Si l'on veut lutter contre l'échec scolaire, si l'on veut combattre les inégalités sociales, soucis affichés de la gauche, il faudrait donc faire de l'acquisition d'un vocabulaire riche pour tous les élèves de maternelle une priorité. Ce ne semble pas être la principale préoccupation de madame Vallaud-Belkacem.
Après avoir « passé en revue » les manuels scolaires pour vérifier qu'ils passaient pas sous silence l'orientation « LGBT » des grands hommes, voilà qu'elle veut lutter contre les violences et les stéréotypes sexistes dès la maternelle. Nous approuvons bien entendu le souci de notre ministre des droits des femmes de lutter contre les violences faites aux femmes. Mais il ne nous a pas semblé qu'il y ait beaucoup de violence sexiste entre enfants de petite section ni de grande section. Certes, nous savons bien que ce qui ressemble le plus à l'état de nature selon Hobbes est une cour de récréation. Mais la violence qui s'y déploie n'est pas particulièrement sexiste et le moyen le plus sûr d'y remédier, c'est de permettre aux enfants d'accéder au langage, donc de développer leur vocabulaire, tant il est vrai que la violence naît souvent de l'impossibilité de parler. Sans compter que c'est à cet âge que les enfants prennent conscience de la différence sexuelle. Intervenir sur ce sujet, à ce moment, avec une visée idéologique, est dangereux. Faisons confiance aux enseignants et aux parents pour gérer ces questions, ce qu'ils font depuis des décennies, avec tact et bon sens.
Quel sera le prochain combat de notre feminator ? L'abolition de l'urinoir, instrument de la domination masculine puisque les femmes ne peuvent l'utiliser? Le « passage en revue » des catalogues de vêtements pour y traquer les stéréotypes sexistes ? L'interdiction de la poupée Barbie, voire de toutes les poupées ? Une journée de la jupe pour tous, filles et garçons ?
Tout ceci est grotesque et serait risible si cette dame n'était pas ministre et ne prétendait imposer ses obsessions à nos enfants plutôt que de les traiter dans le cabinet d'un psychanalyste.
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