Inaugurée en 1999, la Journée internationale de la bisexualité s’est agrémentée, mercredi, d’une marche dans la capitale organisée par plusieurs associations LGBT, qui trouvent sans doute là un moyen de justifier leur utilité et, par extension, celle des subventions qui les perfusent. Que les bisexuels soient la cible de discriminations est indéniable : ils sont perçus avec méfiance, voire mépris, aussi bien par les hétéros, qui les jugent dépravés et frivoles, que par les homos qui leur reprochent de ne pas s’assumer et d’être incapables de choisir leur camp.

Peut-on croire une seule seconde qu’une journée dédiée bousculera d’un iota les positions ? Non. En revanche, elle permet une fois de plus à des lobbies bobo-compatibles de phagocyter l’espace médiatique avec la bénédiction de la mairie de , qui ne va pas laisser filer une si belle occasion de racoler les dernières franges de la population soutenant encore la gauche. La capitale devient ainsi, peu à peu, la vitrine culturelle officielle des minorités, un bric-à-brac idéologique sans queue ni tête où s’entrechoquent l’émancipation sexuelle des uns et l’obscurantisme voilé des autres. Qu’importent les incohérences, dès lors qu’elles rassasient les urnes.

Le « droit à la différence » qui s’exprimait autrefois s’est mué en une quête insatiable de normalité, débouchant sur une dictature de la tolérance, à grands matraquages de revendications et de doléances plus ou moins justifiées. S’imaginer banaliser des mœurs par définition minoritaires en les faisant descendre dans la rue et en remettant régulièrement en cause les modèles traditionnels est un trompe-l’œil fugace. Sortir des clous est une chose, vouloir les changer de place en est une autre. Est-ce un des innombrables effets pervers de l’égalitarisme que d’avoir besoin d’être considéré comme « normal » ou « légitime » à tout prix ?

Gay Pride, Journée de l’orgasme ou de la bisexualité sont autant de jalons traçant une société du narcissisme, où l’on fait étalage de ses performances, de ses orientations, où l’on exhibe son intimité sur les réseaux sociaux, dans les émissions de télé-réalité et les talk-shows, où la sphère privée se déporte sans vergogne sur la voie publique. Un monde où l’impudeur devient un moyen d’exister, où l’on raconte jusqu’à saturation sa vie et celle des autres, où l’on affiche ses préférences sexuelles et ses habitudes comme si elles revêtaient un intérêt vital pour le commun des mortels. La discrétion est-elle devenue à ce point surannée ?

Taxer d’homophobie toute hostilité à ces manifestations labellisées LGBT est l’éternel subterfuge culpabilisateur de militants nombrilistes et superficiels, qui n’ont peut-être pas réalisé que la planète ne tourne pas autour de leurs problèmes, et que la principale des souffrances, la pire des exclusions, la plus violente des marginalités, dans le monde d’aujourd’hui, est la pauvreté. Celle qu’on n’entend pas et qui ne se met pas en scène.

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24 septembre 2015

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