[Point de vue] Mouvement « national-populiste » : écume ou lame de fond ?

GIORGIA MELONI

Luc de Barochez, rédacteur en chef du service « Monde » du Point, signe un éditorial titré « Du nord au sud de l’Europe, la banalisation du national-populisme », sous-titré « Les nationalistes exploitent avec succès la complaisance des partis établis face à l’immigration illégale et à l’islamisme ». Le parti des Démocrates de Suède, classé à l’extrême droite et allié à la « droite classique », vient en effet d’arriver en deuxième position aux élections législatives et, en Italie, le parti Fratelli d’Italia, dirigé par Giorgia Meloni, est donné en tête des sondages des élections législatives qui auront lieu dimanche 25 septembre.

On n’en sort pas : d’un côté, l’extrême droite surferait sur les peurs pour prospérer et, de l’autre, les « partis établis » (au passage, qu’est-ce, aujourd’hui, qu'un parti établi ?) surferaient sur la peur de la supposée extrême droite pour, non pas prospérer, mais pour se maintenir au pouvoir ou dans une alternance de l’entre-soi. Ajoutons à cela le fameux argument miroir que l’on se balance entre « partis établis », notamment à l’occasion des campagnes électorales : « Vous faites le jeu des extrêmes ! » En fait, ce mouvement « national-populiste », pour reprendre l’expression de Barochez, relève plus de la lame de fond que de l'écume et ne se contente pas d’« exploiter » les faiblesses des « partis établis » mais tente de s’affirmer peu à peu comme une véritable alternance. C’est le cas, notamment en France, avec le Rassemblement national qui, à la suite de ses universités d’été à Agde, reprend l’alternance comme slogan.

Une lame de fond car les peuples sont sans doute en train de réaliser que si lesdits « partis établis » sont complaisants face à l’immigration et à l’islamisme, ce n’est pas par paresse, négligence, incompétence, manque de lucidité ou de courage. Certes, il y a sans doute un peu de tout cela à des degrés et nuances divers, mais c’est d’abord, essentiellement, parce que ces « partis établis » obéissent à une idéologie. On amuse un peu la galerie avec un Darmanin qui chasse l’Iquioussen comme d’autres le dahu, mais au fond, il faut dérouler la feuille de route de cette idéologie incarnée par les Leyen, Macron et consorts. Celle d’un néolibéralisme qui considère que tout, finalement, n’est que marché. Les fameuses « valeurs » de l’Union européenne se résument, en fait, à la liberté de circulation des personnes, des biens et des capitaux. Le Royaume-Uni voulait bien de la liberté de circulation des biens et des capitaux, moins de celle des personnes. Mais pour l’Union européenne, le « package » était à prendre ou à laisser. D’où le Brexit. Avec cette idéologie, la frontière, c’est mal. Il n’y a plus de nations, il y a un vaste marché. Il faut des bras pour faire tourner l’économie. On en manque ? Alors faisons venir des bras d’ailleurs ! Peu importe le coût « sociétal », voire civilisationnel.

Tant pis si les cohésions nationales doivent en pâtir. De toute façon, à terme, on en viendra à bout, de ces nations ! L’économie est tout. Lorsque Macron déclare que la politique d’immigration est « absurde, inefficace et inhumaine », il faut bien comprendre qu’il n’a nullement l’intention de mettre fin à l’immigration. Pas un mot, d’ailleurs, sur le risque de perte d’identité. Non, on reste dans la gestion des stocks et flux pour faire tourner la machine. Le souci d’humanité, c’est le côté bonne conscience, genre commerce équitable. D’ailleurs, lorsque Macron « propose » de répartir les immigrés dans nos campagnes, on ne manque pas de mettre en avant les avantages économiques : maintien des commerces de proximité, par exemple. Vous verrez que cela passera par le chantage aux subventions… Peu importe si, « à terme », la boucherie-charcuterie du village sera remplacée par une boucherie halal ou un kebab ! Si ça correspond aux besoins de « la population du territoire », on ne voit pas où est le problème !

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Très bonne analyse. Mais réjouissons-nous : la pilule va être remboursée à 100 % sans conditions ! N’y aura-t-il que les musulmans pour refuser ce « progrès » ?

  2. Il faut voir et revoir l’interview de BHL sur la RAI. Et se souvenir que les services secrets américains avaient affirmé que la Russie agissait pour influencer le vote des Italiens le 25/09. Qui se moque de qui ? Qui s’assoit sur les Peuples et la Démocratie ? BHL, Biden, von der Layen, Macron & Cie sont des va t en guerre de l’impérialisme américain qui se pare de vertus et de droits qu’il n’a fait que bafouer : Viet Nam, Irak, Afghanistan, etc …. Les Peuples se rebiffent. En Suède, en Hongrie, c’est fait. Réponse mardi prochain en Italie. Et puis il y a aura les mid terms : Ne croyez pas que les Américains, une majorité, ne sont pas très conscients de ce qui se passe. Le retournement de ce côté de l’Atlantique pourrait être plus que spectaculaire. Violent. La bascule massive des opinions européennes arrive. Cet hiver, nous aurons froid, mais Macron sera politiquement congelé.

  3. Excellent résumé .Et surtout pas de viande hallal pour moi cet abattage est intolérable et le silence des sociétés de protection des animaux me sidèrent .

  4. Le gouvernement est laxiste, tout le monde le sait, à part l’extrême-droite, tous les partis sont pour l’immigration débridée. Donc, je considère que c’est aux français de savoir ce qu’ils désirent: que la France devienne dans peu de temps islamiste ou bien qu’ils se débrouillent pour faire changer les choses, qu’ils se bougent et réagissent pour faire comprendre aux élus de France ce que souhaitent véritablement les français d’origine. Ai-je besoin de vous détailler la marche à suivre ?

  5. J’attends avec impatience un PNP (Parti-National-Populaire) qui engloberait toute la Drrroite comme dit Mathieu Bock-Coté . Rien que le nom flanquerait la trouille aux pastèques

  6. J’adore les termes employés par le rédacteur en chef du Point, pour parler de mouvements d’opposition au mondialisme bienheureux que l’on veut nous imposer de toutes les façons possibles, même les plus liberticides ! En les affublant de national populisme , il fait délibérément allusion au national-socialisme . Le reductio ad hitlerum est la rhétorique habituelle employée par une partie des médias pour désigner toute personne réfractaire à ce paradigme mondialiste . Est-ce que le terme employé n’est-il pas lui-même beaucoup plus extrémiste que les mouvements qui en sont affublés ? Parce que cette désignation calomnieuse émanant d’un hebdomadaire réputé sérieux , légitimerait à priori les agressions, insultes , crachats et bastonnades, telles que l’on subit à la libération des personnes qui étaient soupçonnées de collaboration avec les nazis à l’encontre de toute personne défendant le retour à leur souveraineté. Cela dans le contexte actuel d’un pays aussi fracturé que la France , avec des communautés hostiles au pays qui les accueillent et des gens qui raisonnent de façon complètement manichéenne ! Toutes ces personnes bien pensantes , ne perdent-elles pas les pédales, devant la tournure des évènements qui ne vont plus nécessairement dans leur sens ?

  7. Comme le disent François Asselineau et bien d’autres, si des partis populistes sont médiatisés, c’est parce qu’ils ne remettent pas en cause les fondamentaux des progressistes. Il existe aussi une « droite populiste » non médiatisée, et harcelée judiciairement : ce sont eux qui peuvent changer les choses en profondeur.

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