Youssoupha, Benzema : le député macronien ne recule devant aucune aberration pour défendre les choix de l’Élysée

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Sur le plateau de Jean-Marc Morandini, le député LREM Jacques Marilossian est là pour assurer le service après-vente de deux produits qui, décidément, ne fonctionnent pas : le retour de Benzema en équipe de France, d'une part, et le choix du rappeur Youssoupha pour chanter les louanges des Bleus, d'autre part. La tâche s'annonce rude.

Concernant le footballeur qui s'abstint toujours de chanter « La Marseillaise », l'avocat des causes perdues d'avance se range à l'argumentaire de son client. Le passage « qu'un sang impur abreuve nos sillons » est choquant. Lui-même est choqué et s'abstient parfois de chanter l'hymne national. S'il ne dispose pas d'un soutien psychologique, le voilà tout chiffonné pour la journée. Quant à réussir à jouer au football après une si dure épreuve... Comprenons Benzema.

S'ensuit une violente polémique sur le plateau avec Florian Philippot et Julien Odoul qui interpelle durement le parlementaire : « "La Marseillaise" fait partie de la Constitution. Démissionnez tout de suite. Dans quel pays du monde un parlementaire se dit choqué par les paroles de l'hymne de son pays ? » Conscient d'avoir poussé le bouchon un peu loin, le macroniste sort les rames pour tenter de remonter le courant qui l'emporte vers les chutes du Niagara. Il n'a pas dit qu'il ne chantait pas mais il l'a dit... enfin... lorsqu'il ne la chante pas, il l'écoute très fort. Peut-être trop, d'ailleurs. D'où une surdité aux arguments de ses interlocuteurs. Comprenons le rameur.

Puis vient le second dossier. Le plaideur des causes ingagnables se montre plus détendu. Les paroles d'une chanson de Youssoupha « Ma semence de nègre fout en cloque cette chienne de Marine Le Pen » ne le dérangent pas. Le sommet du « n'importe quoi » est atteint. Morandini est atterré, la raison enterrée. Le personnage concourt dans la catégorie « figure libre ». Du patinage verbal de haute volée : « Ce n'est pas Marine Le Pen en tant que femme, c'est Marine Le Pen en tant que leader politique » auquel s'adresse le poète. Ouf ! Dans ce cas, tout va bien. Youssoupha peut même agresser physiquement Marine Le Pen. La police comprendra qu'il s'agissait de la leader politique qui était visée et non la femme. Enfin, nous comprenons. Pour les quelques attardés qui n'auraient pas saisi l'ampleur du raisonnement, le macronien précise : « Marine Le Pen n'est pas une femme, Marine Le Pen est un leader politique. » Tout s'éclaire.

Quelque peu mis à mal par l'offensive de Florian Philippot, le Jacques Marilossian se voit contraint d'admettre qu'il ne serait pas choqué par l'expression « cette chienne de Marlène Schiappa » « ce chien de Macron », etc. Morandini se retrouve soudain animateur de 30 millions d'amis. Ne les abandonnez pas sur la route des vacances ! Et puis, quelles croquettes leur donner ? Quel chenil choisir ? Le député est prêt à tout pour défendre le rappeur de l'Élysée. Tous les noms d'oiseau, les pires insultes. L'avocat s'aligne sur l'impensable de ses clients. C'est l'ensemble du service après-vente qui ne fonctionne plus.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 25/05/2021 à 22:02.
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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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