Notre Président a, depuis deux mois, un nouveau conseiller spécial en communication et stratégie – Frédéric Michel – dont la lettre de mission, disent les mauvaises langue, est d’« inscrire le macronisme dans l’Histoire ».

C’est à lui qu’on doit « L’Événement », à savoir l’interview du Président sur France2, début octobre ; à lui, aussi, la mise en scène du coup de fil ridicule à Lula ; à lui, sans doute, encore, la dernière série comique sur YouTube : Macron vous répond.

Episode n° 1 : « Je réponds à vos (premières) questions sur l’écologie. »

Le Président y apparaît pâlot, le regard vaguement éteint, le front barré par les rides. Il a tombé la veste. Nous sommes entre nous, dans l’intimité de son bureau.

« Bonjour z’à toutes z’et tous, dit le chef de l’État. Il y a quelques jours, je vous ai proposé de me poser des questions sur l’écologie. J’ai eu plein de questions, je vous en remercie, d’interpellations plus ou moins précises et plus ou moins sympathiques. Je vais essayer de répondre à tout. »

Donc, pendant que ses ministres insultaient l’Italie, Emmanuel Macron collectait les questions sur Twitter afin d’éclairer les Français sur sa politique en matière d’écologie. « Je vais commencer aujourd’hui et je vais continuer dans les prochains jours, en fonction de l’actualité, des déplacements… », dit-il.

On commence avec Marie-Ange : « Pourquoi faut-il attendre la catastrophe pour agir ? » Très bonne question, Marie-Ange. Le Président est tout heureux, il explique qu’on n’a pas attendu du tout, qu’il a tout fait et très bien fait. Ce qu’il faut, « c’est changer nos manières de produire notre électricité, changer nos manières de nous déplacer, changer nos manières de produire dans l’industrie, changer nos manières de produire dans l’agriculture, rénover les bâtiments d’un point de vue thermique pour qu’ils émettent moins et gaspillent moins d’énergie, etc. » Il compte sur ses doigts tout ce qu’il faut changer. On dirait qu’il s’adresse à une classe de CP.

Puis vient une question de Melvak, sur Twitter : « Comment peux-t-on (sic) se faire condamner deux fois pour inaction climatique tout en ayant l’audace de faire croire qu’on peux (resic) se justifier sur Twitter ? »

« Alors moi, Melvak, j’utilise les réseaux tout comme vous, dit le Président en secouant son smartphone, mais les réseaux ne doivent pas nous empêcher de vérifier les faits et la vérité. » Gare aux « fèqueniouzes », parce que les condamnations et tout ça, c’est la faute de ses prédécesseurs : « Donc, vous êtes très sympathique, Melvak, d’essayer de m’en coller une (sic) sur Twitter, mais la condamnation pour inaction climatique, c’est plutôt pour la période d’avant, pas pour ma pomme. » Les preuves clignotent en gros chiffres sur l’écran : « Durant le quinquennat 2017-2022, on a réduit deux fois plus vite nos émissions qu’on ne l’avait fait dans les cinq années passées. On a beaucoup de défis, on a beaucoup de travail, mais évitons de dire des bêtises et de nous accuser mutuellement. »

Qu’il se le tienne pour dit, Melvak, le Président n’aime pas qu’on le chatouille. T’vas voir ta gueule à la récré, allô Brigitte bobo, etc. Après arrive Timick, puis Bonpote. Et puis c’est le tour de Guillaume qui lui a collé les nattes de Greta. Le président nous montre l’image sur son smartphone… Waouh, c’est pas gentil…

Ça dure un petit quart d’heure comme ça, entre niaiseries et autopromotion, puis le Président prend congé : « Je vais y aller maintenant, parce que je vais devoir filer au G20 puis au Sommet de la paix et, donc, continuer la bataille pour ne pas qu’on perdre de temps. Merci beaucoup et à très vite. »

Le 9 novembre, sur Europe1, Franz-Olivier Giesbert disait à Sonia Mabrouk : « On a élu un danseur de claquettes. » Plutôt un amuseur pour noces et banquets.

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14 novembre 2022 à 18:43

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42 commentaires

  1. « un nouveau conseiller spécial en communication et stratégie ». c’est juste ce qui nous manquait. Utilité : zéro. Fiche de paye combien?

  2. Récemment, le film Juke était rediffusé. Le clown parce qu’il ne fait pas rire devient fou jusqu’à assassiner en direct l’animateur d’une émission de grande écoute où les échanges volent aussi haut que dans celles de nos grands médias. Si certains ne l’avaient pas encore vu, du moins ceux qui l’ont réélu, il serait plus que temps d’ouvrir les yeux sur le danger qui nous menace. Mais le notre fait parti de tous ces manipulateurs qui se sont emparés du pouvoir et il est à parier, avec les affaires qui vont s’ouvrir aux USA suite au changement de majorité à la Chambre des représentants et les déclarations tenues à la Commission Européenne que tout devrait s’effondrer très vite. Et pour s’en convaincre, il suffit de voir leur durcissement de ton et le traitement qu’ils réservent à ceux qui ont eu le courage de ne pas les suivre.

  3. Je vais y aller maintenant, parce que je vais devoir filer au G20…. Ben oui… En jet, alors qu’il serait tellement plus simple et moins coûteux de faire des vidéos conférences. Comme tous les chefs d’états qui veulent nous faire changer nos façons de se déplacer, eux ne changent pas. Après ça on nous demande d’aller au boulot à pieds et de mettre un col roulé en hiver… Tout ça pour aller faire les clowns, se gaver, signer des promesses qu’ils ne tiendront pas, et bien sûr, au final, nous compliquer la vie !

    1. oh la vous en avez de bonne, visio conférence pour le G20, impossible le petit chef ne pourra pas faire son numéro de charme et d’enfumage au monde. et après il y a l’europe qui m’attend, qui n’attend que moi voyons.

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