[Point de vue] Quinze milliards d’euros pour la sécurité des Français : comment la gauche va-t-elle voter ?

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Ce lundi 14 novembre, le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur est examiné au Parlement. Il prévoit d’injecter quinze milliards d’euros dans la sécurité et de recruter quelque 8.500 policiers et gendarmes, d’ici 2027.

Sans surprise, Gérald Darmanin, actuel locataire de la Place Beauvau, est évidemment à la manœuvre, tandis que l’échéance 2027, la prochaine élection présidentielle, n’en est pas non plus une, de surprise.

Sans surprise, toujours, le gouvernement ne raisonne donc qu’en matière de philosophie comptable, un peu comme les syndicats d’enseignants pour lesquels, depuis des décennies, tout n’est jamais qu'« affaire de moyens ». Comme s’il suffisait de mettre un problème de société sous perfusion financière pour qu’il se résolve tout seul comme un grand.

En effet, on aura beau mettre un képi derrière chaque citoyen, les doter d’armes de guerre et de véhicules de compétition, rien ne changera en matière d’insécurité. Car pour cela, au moins faudrait-il inverser l’actuel paradigme voulant qu’un membre des forces de l’ordre soit tenu pour suspect dès qu’il sort son arme – quitte à s’en servir – et en revenir au bon sens de naguère, tel que souvent exprimé par le criminologue Xavier Raufer, bien connu de nos lecteurs : « Les criminels ne s’arrêtent que lorsqu’on les arrête. » Nous en sommes loin.

D’autant plus loin que devant un gouvernement persistant à juger la situation de manière strictement budgétaire, son opposition mélenchoniste entend mettre en avant une tout autre philosophie. Tel le député LFI Ugo Bernalicis qui exige, nous dit Libération de ce 13 novembre, « la mise en place d’une véritable police de proximité afin de restaurer le lien de confiance entre la police et la population ». Déjà, mettre sur un pied d’égalité « police » et « population »… Comme si l’État avait vocation à se comporter tel le conseiller conjugal tentant de réconcilier monsieur et madame en cas de couple chancelant.

Mieux : les priorités d’Ugo Bernalicis, toujours selon la même source, consisteraient à instaurer « la garantie d’un meilleur accueil des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles dans les commissariats ». Même quand leurs agresseurs sont des immigrés clandestins ? Pour appuyer ses propositions, Ugo Bernalicis s’est même fendu d’un clip méritant amplement le détour, car subtil mélange entre l’humoriste Aymeric Caron et le philosophe Booba.

Mais il est vrai que sur le sujet, il y a péril en la demeure de la gauche, tel qu’en témoigne la manifestation, tenue le 19 mai 2021, devant l’Assemblée nationale, à l’appel de plusieurs syndicats de policiers, après la mort de deux de leurs collègues, l’un à Avignon et l’autre à Rambouillet. Parmi près de quarante mille manifestants, on trouvait Olivier Faure, patron du PS, Fabien Roussel et Yannick Jadot, ses homologues du PS et d’EELV. Mais pas Jean-Luc Mélenchon, celui de LFI, qui affirmait ne pas vouloir participer à une « manifestation à caractère ostensiblement factieux ». Si Faure, Roussel et Jadot sont des « factieux », voilà qui signifie que, décidément, l’insoumis en chef est un grand sensible.

Si l’on résume, il y a donc, d’un côté, les rogatons d’un Parti socialiste en déroute, dont les sénateurs ont déjà voté le texte, tandis que, de l’autre, leurs collègues du palais du Luxembourg, communistes et écologistes, votaient contre. Pourtant, ces frères ennemis semblaient s’être naguère réconciliés, à l’occasion du programme commun de la NUPES, voulant que l’IGPN (la fameuse police des polices) soit désormais remplacée par une « autorité indépendante incluant des magistrats, des universitaires, des citoyens ».

Qu’ils soient de droite ou de gauche, les voyous ont largement de quoi se frotter les mains devant d’aussi viriles propositions. L’impunité leur était déjà garantie dans les faits. Elle pourrait bien être tôt gravée dans le marbre de la loi. Et ces quinze milliards d’euros n’y pourront rien changer.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

14 commentaires

  1. Il fut un temps où l’agent de ville se déplaçait seul à pieds ou à bicyclette (les fameux Hirondelles) et personne ne se serait avisé à s’en prendre à lui. Aujourd’hui ils sont à trois, voire quatre par voiture et sont agressés dans certains quartiers qui s’étendent inexorablement. Lors des mesures aberrantes du Covid, des forces de l’ordre en hélicoptères ont même traqué le promeneur qui s’aventurait en dehors de sa frontière, mais les zones de non-droits n’étaient pas concernées. Ce n’est donc pas une question de moyen, mais d’utilisation des moyens qui est à revoir. Le citoyen honnête a droit à la sécurité, le voyou doit être soustrait à la société et ce quelque soit sa place dans la hiérarchie.

  2. La sécurité dans nos villes de France ne se règle pas à coup de pognon, mais avec des actes, et une Justice en renfort de ces actes. A quoi sert d’armer des policiers, s’ils ne peuvent en faire usage sans risquer un procès à tout bout de champ?

  3. Inutile de blablater, de ratiociner c’est du pipeau! La source, l’immigration, n’étant pas tarie les milliards déversés rempliront le tonneau des Danaïdes.

  4. Je soupçonne fort que cette augmentation de policiers ne soit pas utilisée à la protection des Français, mais à plus de contrôles (routiers, CT, etc) et à la protection du gouvernement. Les ravages de l’inflation faisant, quelques milliers de flics en supplément pourraient être bien utiles. Quant à la protection des Français, elle ne semble pas être un soucis trop présent, car si c’était le cas, les bons ordres seraient donnés aux bons moments, autant à la police qu’à la magistrature. Bref, enfumage en vue.

  5. Encore de l’argent mis à la poubelle ,la solution c’et ce débarrasser de cette vermine qui est chez nous et le renvoyer de force dans leurs pays .
    Il n’y a pas d’autres solution

  6. Grace au covid, la macronie déjà à bout de souffle a mis en place la politique du carnet de chèques (en bois) et depuis le grand tobogan a été savonné…
    Plus rien n’a de valeur : le travail, le respect de la loi et d’autrui (voyez les vélos et trotinettes qui ne respectent rien, etc…), la santé comme lenseignement où plus personne ne veut s’investir… un chèque magique et hop affaire classée !
    Non, un pays ne se dirige pas à coup de chèques et de galipettes…

  7. Toujours plus de policiers , toujours plus de moyens et dans le même temps on laisse déferler sur notre territoire des vagues déferlantes de migrants qui pour le moment ne représentent qu’une strate de ces invasions à venir , alors va t-on mettre toujours plus de moyens pour un si piètre résultat.

  8. La sécurité des Français ne passe pas par une soit disant police qui tue mais par l’interdiction systématique de tout groupes qui créent du désordre publique. Peut être la définition de ces groupes n’est pas chose si aisé mais certaines actualités nous les désignent très aisément. Un tout petit exemple non limitatif, en dernière date la dispute du député La France insoumise Louis Boyard avec le présentateur Cyril Hanouna que tout le monde n’est passé à côté dans les médiats et dont le déroulement nous voyons bien qui a fait le désordre publique.

  9. Bonjour
    Einstein disait que la folie c’était de se comporter de la même manière en espérant avoir un résultat différent, toujours plus de toujours plus Quand il y a une inondation dans la maison la première chose urgente à faire est de fermer le robinet immédiatement

  10. Comment la gauche va-t-elle voter ? Mal, assurément. Mais là n’est pas vraiment la question. Tant qu’on aura une immense majorité de juges de gauche, un ministre de la justice et de l’intérieur lamentables et un « pouvoir » aux ordres de Bruxelles, l’insécurité ne fera que grandir en France et les milliards ne changerons rien.

  11. Du fric toujours du fric ,que nous n’avons plus d’ailleurs et on ne sait pas qui va rembourser mais j’ai ma petite idée la dessus . Non il faut faire respecter les lois , appliquer les peines , se montrer ferme avec les délinquants , reconduire aux frontières ceux qui ne respectent pas nos lois , donner les moyens aux forces de l’ordre au lieu de les punir quand ils essaient d’arrêter les délinquants .Bref il faut commencer par appliquer les lois et sévir les méfaits avec fermeté et pour cela nul besoin d’argent juste de la volonté , ne pas se comporter comme des lâches mais en homme digne . Macron ne sera jamais capable de se faire respecter par les petites racailles .Et là est tout le problème parce qu’un clown reste un clown , un lâche reste un lâche .

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