Ursula nous lance un pourboire de 7,4 milliards d’euros au titre du Plan de relance : un vrai marché de dupes !

Ursula von der Leyen

Avant le démarrage officiel de la campagne d’Emmanuel Macron, et alors que la France vient de prendre la présidence de l’Union européenne, c’est l’heure bruxelloise de la distribution des bons points. Ursula von der Leyen, dans une vidéo glaçante et artificielle, sur un ton d’une condescendance inouïe, explique dans un français teinté d’accent allemand que la France a été sage et que Macron s’est comporté comme un brave commis – ou petit soldat, comme on veut - de l’Union européenne. Il sera donc accordé à la France un pourboire de 7,4 milliards d’euros, après le versement de 5,1 milliards d’euros du mois d’août dernier.

Rappelons que la France est contributeur net du budget de l’Union européenne, qu’elle en assure 18 % du budget total, soit la deuxième plus grosse contribution après l’Allemagne. À ce titre, la contribution budgétaire de France à l’Union européenne, en 2021, a été de 28,8 milliards d’euros. 26,4 milliards d’euros sont prévus en 2022, selon le Projet de loi de finances 2022. La contribution des années suivantes devrait être du même ordre. Ajoutons que, sur le plan de relance français de 100 milliards d’euros, 40 milliards seront versés par l’Union européenne, échelonnés jusqu’en 2026. Il ne faut pas être un as des mathématiques pour comprendre que ce paiement accordé aujourd’hui par l’Union européenne à la France, présenté comme un royal présent par Ursula, a tout d’une aumône - et que c’est un drôle de marché de dupes.

D'autant que ces versements se font sous conditions : « 37 % des dépenses doivent être alloués aux objectifs environnementaux européens, dont la neutralité carbone à horizon 2050. 20 % doivent, quant à eux, être destinés à la numérisation de l’économie. Des exigences auxquelles Paris a répondu en consacrant respectivement 46 % et 21 % des montants de son PNRR, composé de 91 mesures (21 réformes et 70 projets d’investissement) », explique Toute l’Europe.

Comme le détaille l’économiste Frédéric Farah, dans les colonnes de Marianne, ce PNRR « s’appelle improprement plan de relance, car dans l'imaginaire collectif, il renvoie à la relance keynésienne, traditionnelle. Mais ici, on a plutôt affaire à un plan de transformation des économies, avec le fait d’implanter des réformes structurelles. L'objectif est d’investir dans le numérique, dans la transition écologique, de digitaliser la société, et de soutenir la formation professionnelle. »

Quels sont, en effet, les mots d’Ursula ? « Aujourd’hui, consent-elle à nous dire, j’ai une bonne nouvelle pour la France ! Nous estimons que la France a fait un pas majeur pour recevoir un paiement important sur notre plan de relance européen Next Generation UE. Car la France a effectivement fait des progrès rapides […]. La France recevra, en tout, près de 40 milliards d’euros au titre de Next Generation UE. Alors ce premier paiement est, j’en suis sûre, le début d’un succès français soutenu par l’Europe. »

Alors, quand Ursula von der Leyen, dans une scène digne d’une dystopie, s’adresse ainsi aux gueux français, on comprend que le nouveau monde qui nous est imposé à marche forcée, un monde où la gouvernance remplace la vision politique, ressemblera à une boucherie sociale. Et provoquera un bouleversement de nos modèles économiques, de nos modes de vie et, in fine, de nos racines. C’est le double effet pervers du plan de relance européen : on reçoit bien moins qu’on ne donne et cela ne servira en rien à relancer l’économie française après le massacre des mesures de confinement à géométrie variable. L’« urgence sanitaire » a vraiment été une belle occasion !

Cette prise de parole de la présidente de la Commission européenne est aussi - et ce n’est pas le moindre des motifs d’indignation - un soutien de poids à la candidature d’Emmanuel Macron.

Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Quand on pense que c’est ce type de personnage qui occupe un poste clé dans l’U.E….
    Décidément, il est urgent de faire appel à une grande entreprise de nettoyage.

  2. Notre roi se vantera ti’l, comme d’habitude, de cet aumône ? A genou devant l’Europe, il veut nous faire croire qu’il fera peur à Poutine ! Ce serait juste risible s’il ne jouait pas avec l’argent des Français et la crédibilité de noter Pays !

  3. Ah que voilà un message sans ambiguité.
    Ursula, souriante comme rarement, nous dit: Macron a tout bien fait comme il fallait, il est bien lancé pour continuer, alors, chers Franzosen, votez pour lui, l’UE vous en est d’avance reconnaissante.
    Il paraît que nous sommes nombreux â ne plus vouloir de l’UE.
    C’est le moment de le clamer haut et fort dans l’urne au printemps prochain.

    • Du moins pas l’Europe telle qu’elle est organisée actuellement, Mais pas étonnant qu’Ursula V.D.L. soit satisfaite d’Emmanuel M.

    • Un jour on m’a demandé : « qui paiera nos retraites si nous sortons de l’UE ? « .
      Gros soupir !!!

  4. Au-delà des mesures et des annonces, est-ce que le temps de parole d’Ursula sera décompté du temps d’Emmanuel?
    Dans sa forme, celà me fait penser à la « formidable » croissance de 7% pour 2021, en oubliant les -7.9% de 2020.

    • a cela il serait souhaitable d’ajouter, une croissance de plus de 7% des prix des produits de base (farine…) !

  5. Obama avait tenté lui aussi de soutenir la candidature travailliste en G.B.
    mais comme disait Tatcher : » I want my monnay back ».

  6. Enfin de compte elle nous redonne ce qu’elle nous a pris d’une main alors que si nous avions géré nous même nous ne serions pas pris au piège progressiste de L’UERSS.

  7. Madame der Leyen ferait mieux de se taire et de se rappeler qu’elle n’est qu’une fonctionnaire et comme telle n’est pas là pour prendre des décisions mais pour appliquer les décisions des politiques, et je pense que l’expression de son mépris des gueux que nous sommes fera perdre plus de voix à Macron qu’il n’en fera gagner, c’est un coup de pied de l’âne.

  8. Von Leyden et Macron même combat, tuer la nation française et ce qui reste de ses propres entreprises.

  9. Ursula, ce n’est pas celle dont le mari est directeur médical de la société de biotechnologie américaine Orgenesis spécialisée dans les thérapies cellulaires et géniques, thérapie utilisée dans le vaccin du Covid19 ? (Wikipédia Heiko von der Leyen)

  10. L’Europe de Bruxelles n’est pas là pour faire des cadeaux… Mais pour en recevoir ! Par contre toi et ton fiston URSULA, vous en avez fait de somptueux à Pfizer et consort, on est content pour eux, merci encore. (sourire). Cordialement.

  11. Je n’ai pas de mot pour qualifier la dérive de cette UE qui se prend pour notre maitre. Nous devons donc obéir et demain sans doute marcher à genoux. Voilà le fameux dessein de cette Europe! Pour ce qui est de l’obéissance, on a eu Macron en répétition générale avec le covid (autre nom donné au rhume) pour nous préparer à celle de l’UE. Mais les français, je sais , sont attaché à l’UE même si on doit en crever. Mes objectif : la quitter le plus tôt possible!

    • C’est pour cela, qu’il faut la réformer, cette UE, qui ne ressemble maintenant qu’à une espèce de gigantesque pieuvre, la réformer pour retrouver notre souveraineté et que les décisions nationales soient prises sans la bénêt_diction des brusselocrates !

    • A mon avis on s’occupe déjà du problème de l’émigration en disant zut aux objections de l’U.E. et ensuite si les prérogatives de cette dernière ne nous permettent pas de revenir à une Europe des Nations, on entame la procédure de sortie. Et il faudra s’armer de patience car notre cas sera encore plus difficile que celui de la G.B. qui, elle, avait le privilège de ne pas être dans la zone Euro.

  12. Elle peut garder cette aumône , en quittant l’Europe on sera beaucoup plus riche et maître de nos décisions , on ne veut plus de ce bouffe fric .Retrouver notre autonomie, réindustrialiser le pays , reprendre la gestion de nos frontières etc ,sans les sangsues .

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