Selon Marlène Schiappa, Jean-Marie Bigard serait victime des ravages de l’alcool

Marlène Schiappa

 

 

 

Jean-Marie Bigard était-il en état d'ébriété lors de la manifestation anti-vaccin au cours de laquelle il a proféré des insultes à l'égard d'Agnès Buzyn et Olivier Véran ? Marlène Schiappa en est convaincue, cet homme boit : « Si le gouvernement doit s'exprimer à chaque fois que Jean-Marie Bigard boit un coup de trop et prononce des insultes et des menaces... », déclare-t-elle, le 26 mai, sur France Info.

 

Parfaitement légitime dans la dénonciation des propos outranciers du comique, le ministre ignore - ou fait mine d'ignorer – la personnalité de l'artiste en question. Celui qui se qualifie de « comique vulgaire » a basé sa carrière sur l'outrance. Un professionnel du dérapage. Macho caricatural, sexiste à l'extrême, blagues de camionneurs... De toute évidence, le sketch « Le Lâcher de salopes » n'a jamais résonné dans les couloirs du secrétariat d'État à l'Égalité femmes-hommes qu'elle occupait jadis. Une oie blanche découvre Bigard.

 

« Cela montre les ravages de l'alcoolisme », ajoute-t-elle. L'accusation a le mérite d'évacuer rapidement les motivations - pertinentes ou non - des manifestants. Par ses insultes inadmissibles, et autre assimilation du pass sanitaire à l'étoile jaune, Bigard a jeté le discrédit sur le mouvement auquel il était venu apporter son soutien. Chapeau, l'artiste !

 

Profitant de la voie royale qui lui est offerte, Marlène Schiappa s'en donne à cœur joie. Après inventaire des anathèmes déjà lancés sur les voix discordantes, le ministre se rend à l'évidence : « populiste » et « complotiste » présentent quelques signes d'usure. Il lui faut aller sur le terrain du pathologique : l'alcoolisme. Disons « les alcoolistes ». La macronienne esquisse les contours d'une nouvelle tendance : l'opposition radicale assimilée aux délires du pilier de bistrot. L'opinion ne saurait tenir compte de quelques olibrius éméchés. L'occasion était trop belle. Le scénario lui tendait les bras.

 

Excepté cet exercice de mauvaise foi, sur le terrain de l'insulte faite aux personnages publics, Marlène Schiappa effectue un sans-faute. Son absence de parti pris qui va jusqu'à dénoncer le traitement fait à Marine Le Pen dans une chanson du rappeur Youssoufa l'honore. Épatés par tant d'honnêteté intellectuelle, les complotistes se sont resservis un verre.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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