Ron DeSantis, le gouverneur anti-woke qui pourrait bientôt éclipser Donald Trump

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Ron DeSantis. Un nom encore peu connu dans l’Hexagone mais qui marque d’ores et déjà l’actualité outre-Atlantique. Avec près de 60 % des suffrages, Ronald DeSantis – dit plus communément Ron – conserve son fauteuil de gouverneur de Floride. Son éclatante victoire, ce 8 novembre, et sa popularité grandissante au sein du camp républicain font de lui un concurrent sérieux pour Donald Trump sur la route vers 2024.

Un gouverneur résolument conservateur

« Pour moi, le combat ne fait que commencer. » Au soir de sa réélection, devant des militants exaltés, Ron DeSantis ne cache pas sa joie. Avec près de 60 % des voix, il devance de plus de vingt points son adversaire démocrate. « C’est une victoire éclatante », commente Nicolas Conquer, porte-parole du Republican Overseas France (ROF, antenne du Parti républicain en France). Il est vrai qu’en quatre ans, DeSantis a connu une progression fulgurante. Alors qu’il accédait au poste de gouverneur avec seulement une courte tête d’avance (0,4 %) en 2018, le voilà largement confirmé, au soir du 8 novembre 2022. Au-delà de sa victoire personnelle, c’est aussi une belle victoire pour le camp républicain. « La Floride ne fait désormais plus partie des États pivots [désigne les États qui peuvent changer de camp d’un scrutin à l’autre, NDLR] », analyse Nicolas Conquer. Avant d’ajouter : « Les deux sénateurs de Floride sont républicains, tout comme la majorité des représentants. La réélection de DeSantis vient confirmer un mouvement de fond en faveur du Parti républicain. »


« Nous ne céderons jamais à l’hystérie woke. » Ce 8 novembre, Ron DeSantis confirme sa volonté de poursuivre son combat contre le wokisme. Depuis sa prise de fonction en 2018, ce vétéran de l’armée américaine s’est illustré de nombreuses fois par son soutien résolu à des projets conservateurs. Après avoir appuyé la loi interdisant d’enseigner aux enfants des sujets en lien avec l’idéologie du genre et l’orientation sexuelle, le gouverneur de Floride est parti en croisade contre le géant du divertissement Walt Disney, connu pour ses positions progressistes. Ainsi, en avril dernier, il signait un texte – qui entrera en vigueur en juin 2023 – pour mettre fin au statut d’exception dont bénéficie le parc d’attractions Disney World. Quelques jours plus tard, DeSantis lançait une autre révolution conservatrice. Annoncé en décembre 2021, il fait adopter le Stop W.O.K.E. Act pour interdire l’enseignement de l’histoire des États-Unis par le prisme de l’antiracisme. « Aucun argent du contribuable ne doit être utilisé pour apprendre à nos enfants à détester notre pays », justifie-t-il. Malgré la volonté du gouverneur, ce projet se retrouvera bloqué, quelques semaines plus tard, par un juge floridien. Loin de se décourager, DeSantis promet de continuer à choisir l’éducation « plutôt que l’endoctrinement ». Sur le terrain de l’immigration, ce père de famille montre la même détermination. Récemment encore, il faisait la une de l’actualité pour avoir envoyé des migrants sur l’île huppée de Martha's Vineyard, dans l'État démocrate du Massachusetts.

Concurrent sérieux de Trump

« DeSantis s’inscrit totalement dans la ligne "America First" que Donald Trump a réussi à imposer au sein du Parti républicain », explique Nicolas Conquer. Malgré cette filiation idéologique, Ron DeSantis pourrait bien se retourner contre son maître. Nombre de commentateurs voient en lui l’un des concurrents les plus sérieux pour l’ancien président. Face à la « menace DeSantis », Donald Trump n’entend pas se laisser faire. « Je pense que s’il se lance dans la course à la présidentielle, il pourrait se blesser. Je ne pense pas que cela serait une bonne idée pour le parti », lance le magnat de l’immobilier. Avant d’avertir : « Je connais des choses sur lui qui sont peu flatteuses. » Le combat s’annonce donc rude entre les deux hommes. Si Donald Trump reste en tête des sondages auprès des adhérents, Ron DeSantis peut compter sur un soutien grandissant au sein du parti. À cela s’ajoute une méthode moins tumultueuse et sans doute plus à même de gouverner dans la durée.

Mais « pour le moment, aucun d’eux n’a encore déclaré sa candidature », tempère Nicolas Conquer contre ceux qui imaginent déjà une guerre fratricide.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 14/11/2022 à 11:45.
Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

18 commentaires

  1. Retour sur la réalité, résultats des mid-terms après les phantasmes de « Red Wave » : les démocrates auront la majorité au Sénat, et au mieux les républicains n’auront qu’une majorité infime à la chambre. Autant pour le supposé « mojo » de Trump qui de fait est devenu toxique pour pas mal de candidats ayant cru profitable de revendiquer d’avoir été adoubé par lui. Liste non exhaustive des dégommés cruciaux : pour le Sénat, le transfuge Oz en Pennsylvanie, Laxalt au Nevada, Bolduc au new Hampshire, Masters en Arizona, et bientôt Walker en Géorgie. Tous devant des candidats battables. La supposée « Red Wave » n’est donc plus qu’une petite flaque, et ceci même avec l’impopularité très réelle de l’administration Biden (inflation, criminalité, débâcle en Afghanistan, immigration clandestine massive, etc)
    Comme exemple ce ce qui rebute tellement d’électeurs, les indépendants et même pas mal de républicains, un extrait des prouesses oratoires du « Donald » lors d’un rassemblement au Texas :
    « Vous prenez l’auteur et/ou l’éditeur du journal… et vous dites « Qui est la personne qui fuit? La sécurité nationale … Et ils disent : « Nous n’allons pas vous le dire. Ils disent : « Ça va, vous allez en prison. » Et lorsque cette personne se rendra compte qu’elle sera très bientôt l’épouse d’un autre prisonnier, il dira : « J’aimerais beaucoup vous dire exactement qui est cette personne qui fuit! »
    Donc, il s’amuse avec la perspective du viol en prison pour les auteurs de fuites. Et dans l’assistance MAGA, ça en fait rire pas mal.
    Pour la supposée connivence entre Trump et DeSantis, j’attends de voir la suite. Les politiques, tentatives, accomplissements (ou leur absence) de Trump, on peut en débattre. Mais l’impopularité croissante des attitudes souvent abjectes du personnage est rédhibitoire et actée. Il peut toujours essayer de se représenter si ça l’amuse de faire perdre les républicains une quatrième fois consécutive…

  2. je fais peu de cas de la forme, mais du fond . Ce qui me plait chez Trump, c’est le fait que tout ce qui constitue son personnage aurait dû l’amener à être un mondialiste pur et dur . Il est là où il n’aurait pas dû être ! Il a pris à contre-pied tout le monde ! Un richissime homme d’affaire attentif à son peuple et sa nation c’est plutôt rassurant . On est tellement habitué, au contraire, à des démocrates va-t’en guerre là où on les attendait sur le social!

  3. Dire qu’il y en a encore dans cette France pourrie qui croient encore ce que les médias racontent. En France on sait tout sur tout aux US idem pour la Russie.
    Nos petits généraux de m..de qui pérorent sur les plateaux télé alors qu’ils ne savent rien (et fort heureusement) car avec de telles pipes pas étonnant que nous ayons tout perdu.

  4. En fait s’il peut détruire aussi bien le NOM que le ferait Trump c’est excellent pour la planète et cela permettra à Trump d ele rejoindre…Comme au final on aura une alliance Reconquête-RN sinon la gauche aura encore beaucoup de chance en France.

  5. Notre cher E. Macron Président à l’Elysée, plutôt qu’en Californie, c’est en Floride qu’il devrait aller faire un long stage, auprès de Ron De Santis. La Floride c’est important en U S A.

  6.  » Malgré la volonté du gouverneur, ce projet se retrouvera bloqué, quelques semaines plus tard, par un juge floridien. » Il n’y a pas qu’en France que les juges se prennent pour des législateurs. Je pense que c’est là le danger principal, mortel, pour toute démocratie : un pouvoir considérable, reposant sur la violence d’Etat, subtilisé par des magistrats toujours irresponsables. Même aux USA où ils sont élus.

  7. C’est bizarre, j’habite à Miami, à deux pas de Palm Beach et jamais je n’ai entendu que ces deux hommes étaient en compétition ! DT, au contraire, a tout fait pour soutenir Ron et vice-versa ; ici, on sait tous que l’idée est que Ron soit le vice-président de DT et ensuite Président. Les floridiens adorent Ron DeSantis et même le County de Miami Dade, démocrate depuis 30 ans, est passé républicain en adoubant Marco Rubio, un autre poulain de DT et ce, grâce aux mères latines qui ne supportent pas qu’on touche à leur progéniture. La culture woke n’est pas leur tasse de thé et les classes de genre dictées par des trans dans les petites classes encore moins et ce n’est pas demain la veille que les démocrates reprennent la Floride ! Nous savons aussi que les deux hommes s’amusent à confondre les MSM en leur laissant croire qu’ils sont rivaux alors qu’ils sont les doigts d’une même main.

  8. « Je connais des choses sur lui qui sont peu flatteuses » dixit Trump aux multiples casseroles. Si Donald Trump aime vraiment son pays il ferait bien de les garder pour lui et laisser la jeune génération prendre la relève. Une guerre fratricide serait un très mauvais coup pour les Républicains. Et puis ce petit jeune a l’air très bien. J’adore Donald Trump mais ce serait un beau geste de sa part qui grandirait le parti.
    Mais de quoi je me mêle au fond ?

  9. Il est à espérer que Donald Trump et Ron DeSantis détromperont les médias dominants qui souhaitent que leurs divergences servent les Démocrates et envoient ainsi un signal fort à notre droite nationale.

  10. Menacer De Santis de révélations déplaisantes n’est ni très flatteur, ni très malin de la part de Trump, car on peut logiquement supposer, compte tenu de ce que l’on peut savoir de Trump, que De Santis en a surement autant à son service ; je te tiens, tu me tiens par la barbichette, un point partout, la balle au centre.

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