Elle était confortablement calée dans un anonymat dont la France s’accommodait le mieux du monde et puis patatras ! Il aura suffi que notre ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (des emmerdements) nomme ce qu’elle avait sous les yeux pour faire la une ! « Islamo-gauchisme »… et puis quoi, encore ? Pourquoi pas « insécurité », pendant qu’elle y est, ou adhérer tout de suite à Génération identitaire ?

L’occasion était trop belle pour tous les chats-fourrés sorbonicoles, ou investigateurs subventionnés de l’intersectionnalité porno-gyro-tringloïdale en données corrigées des variations saisonnières, de lui tomber dessus et de donner le signal de la curée par une tribune pieusement recueillie par Le Monde : « Nous, universitaires et chercheurs, demandons avec force la démission de Frédérique Vidal. »

Force est de reconnaître que même chez ses amis politiques, ceux qui connaissent les effets des mots-muletas concèdent que cette intervention n’était pas d’une suprême habileté, d’autant que depuis un an les étudiants n’ont pas la vie facile sur bien des plans et que leur ministre ne semblait pas beaucoup s’en émouvoir.

Il était donc urgent de sauver le soldat Vidal par une initiative marquante, décisive et d’une hardiesse propre à retourner la situation à son avantage, et on a trouvé : les protections périodiques seront gratuites à la rentrée prochaine pour les étudiantes !

Sans préciser si cela vaudra aussi pour les transgenres (ce serait du chipotage), mais on nous l’assure, ces protections seront « respectueuses de l'environnement ». En chachlik mercerisé ou en satinette de Maubeuge, on ne sait, mais sûrement pas à partir de déchets de plastique au bisphénol importées de Chine, nous voici rassurés.

Belle avancée sociale, propre à conquérir un électorat trop tenté par l’abstention mais qui, bêtement, aurait peut-être préféré des salles de TD plus spacieuses et mieux équipées ou des bibliothèques plus grandes et plus longtemps accessibles.

Les cotons-tiges, le dentifrice ou le papier hygiénique gratuits pour les étudiants, ce sera sans doute pour la prochaine loi de finances. Il faut faire les choses… dans les règles !

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24 février 2021 à 21:16

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