Après l'incident survenu, vendredi dernier, au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, la mère accompagnatrice voilée lors d'une sortie scolaire a porté plainte contre l'élu RN Julien Odoul.

Maître Gilles-William Goldnadel, revient sur les conséquences de cette affaire, « un psychodrame disproportionné et ridicule », et dénonce les propos ambivalents d'Emmanuel Macron sur la question du voile.



La dame voilée interpellée par Julien Odoul au Conseil régional a annoncé avoir porté plainte pour violence en réunion. La plainte de cette dame est-elle recevable ?

Sur quinze jours, on est passé du drame au psychodrame. On est passé du drame de la Préfecture de police de Paris au psychodrame totalement disproportionné et totalement névrotique sur le plan médiatique. C’est parti d’un incident ridicule dont on aurait d’ailleurs pu faire l’économie.
Je ne suis pas un grand défenseur de ce qu’a fait Julien Odoul, mais de là à en faire un drame national dont la durée dépasse le drame de la Préfecture… Cela montre la folie du temps !
J’avais annoncé qu’après le temps de la colère des Français viendrait le temps de la victimisation. Je veux bien croire que cette femme ait pu se sentir humiliée. C’est d’ailleurs assez inutile d’apostropher quelqu’un à titre personnel. Mais de là à expliquer le lendemain qu’ils ont gâché sa vie, et de le dire au CCIF, proche des Frères musulmans et qui a fait profession de foi de traquer la soi-disant islamophobie, la ficelle est énorme !
C’est évidemment expressément orchestré par le CCIF, mais qui sur le terrain de l’antiracisme n’ira pas loin. D’abord, elle n’a pas été visée sur le plan ethnique. De plus, beaucoup de musulmans sont contre le voile.
Je ne doute pas néanmoins que la section presse du Parquet de Paris, telle que je la connais, donnera un petit coup de main à tout cela. Ils se sont saisis il y a quelque temps, contre ma cliente Nadine Morano, d’une chose qui n’avait aucun sens. Ils ont poursuivi de leurs ardeurs Georges Bensoussan parce qu’il avait parlé d’antisémitisme islamique. Ils ont poussé l’absurdité dans cette affaire d’aller jusqu’à la Cour d’appel qui a débouté le Parquet, ce qui est tout de même ridicule.
Donc oui, c’est possible que cette plainte soit soutenue. Pour autant, je vous assure que sur le terrain de l’antiracisme, cette plainte n’a pas lieu d’être. Il n’y a pas de racisme.

Es--ce selon vous sur une polémique du niveau des foulards de Creil de 1989 ?

Cette victimisation est tellement outrancière et démentielle qu’elle en devient ratée et risible.
Regardez l’improbable affaire de ce footballeur qui compare les musulmans aux juifs sous Hitler... Incroyable !
Au-delà de cette victimisation, la question du voile est posée à nouveau. On voit là le rôle de monsieur Macron, l’ambivalent. Voilà quelqu’un qui, il y a 15 jours, appelait les Français à la vigilance. Or, cette vigilance est un chemin de crête, puisque celui qui voyait un islamiste devait presque le dénoncer. C’est un exercice difficile. Et on peut ainsi tomber dans une certaine forme de stigmatisation. Pour preuve, l’université de Cergy Pontoise, il y a deux jours, a fait un portrait robot du djihadiste salafiste avec le pantalon à mi-mollet. Voilà que le responsable de l’université dit que c’était maladroit.
Vous voyez bien que la vigilance est un art difficile et que l’on peut vite tomber dans la délation.
C’était Macron lui-même qui appelait à la vigilance, dans une posture finalement ambivalente, voire schizophrénique.


Monsieur Blanquer, ministre de l’Éducation, a été recadré par le Premier ministre montrant la difficulté de ce gouvernement à prendre position. Qu’en pensez-vous ?

Ils peinent parce que, en premier, le président de la République se partage en son milieu. Je le soupçonne de lutter contre sa tendance naturelle mondialiste, et multiculturaliste. Il le fait parce qu’il sait qu’elle ne cadre pas tout à fait, c’est le moins qu’on puisse dire, avec le désir des Français.

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17 octobre 2019 à 17:07

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