Université : la NUPES fait tranquillement la tournée des facs… fermées à la droite

boyard

« La NUPES débarque dans ta fac. » La jeune garde du groupe parlementaire de Jean-Luc Mélenchon annonçait, le 24 octobre, lors d’une conférence de presse, le lancement d'une tournée des universités à l’invitation des associations étudiantes. Du pain bénit, en somme, puisque selon cette lapalissade, il est plus facile pour la gauche ou l’extrême gauche de s’introduire dans les milieux étudiants connivents que pour la droite patriote d’y faire entendre sa voix.

On se souvient de Jordan Bardella, persona non grata devant les étudiants de Sciences Po Bordeaux, en février dernier, empêché de s'exprimer sous les doux slogans de « La jeunesse emmerde le Front national » ou « Bardella casse-toi, Bordeaux est antifa ». En décembre 2021, Marine Le Pen est contrainte, également, d’annuler la conférence qu’elle devait donner à l’ESCP Business School face aux injonctions d’étudiants incapables de supporter la contradiction. Quelques jours auparavant, la venue d’Éric Zemmour y avait été mouvementée, alors que Sandrine Rousseau et Jean-Luc Mélenchon y avaient été accueillis sans controverse. Toujours sous la pression de la gauche, la conférence de Geoffroy Lejeune à Science Po Lille est annulée en janvier 2020. Jugez donc du caractère hautement subversif de la conférence intitulée « À droite, où en sont les idées ? » Mais le censeur syndicat SUD Solidaires étudiant·e·s de l'école avait appelé la direction à prendre ses responsabilités au motif que « nous ne pouvons pas laisser ces discours discriminants, dangereux et opposés à toutes les valeurs que l'école prétend défendre être étalés de la sorte ».

À l’inverse, la NUPES peut largement diffuser son endoctrinement dans les facultés majoritairement de gauche sans susciter le même émoi. Ainsi, Mathilde Panot, Rachel Keke, Clémence Guetté et Louis Boyard sévissaient, le 2 novembre, à l’université Paris-Est de Créteil, Alma Dufour et Louis Boyard se rendaient à l’université de Rouen, le 17 novembre, et cette fois, c’étaient Antoine Léaument et Lisa Belluco qui accompagnaient l’inlassable Louis Boyard, le 30 novembre, à Poitiers. Il faut dire que le jeune député a de quoi flatter son électorat en proposant son allocation d’autonomie de 1.102 € pour les jeunes en formation. Si, autrefois, pour obtenir un diplôme, quelle que soit sa condition sociale, il fallait travailler dur, quitte à chercher un petit job étudiant, aujourd’hui, fidèle à sa logique de lutte des classes, la NUPES estime que sans moyens financiers, un étudiant ne peut étudier. Interrogé sur France Bleu, le député du Val-de-Marne déplorait que « ce sont toujours les mêmes qui réussissent à prendre la tête des entreprises et à s'élever socialement ».

Ainsi invitée dans des amphithéâtres, l’extrême gauche distille son idéologie anticapitaliste, wokiste et immigrationniste à un auditoire conquis. Qu'elle soit majoritaire dans les facs ne date pas d'hier. Et encore aujourd'hui, malgré l’abstention chez les jeunes, la majorité des 18-34 ans a voté pour Jean-Luc Mélenchon au 1er tour des présidentielles. Une jeunesse biberonnée au discours dominant, mais qui n’accepte plus la diversité d’opinion, le débat ou la confrontation des idées…

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

29 commentaires

  1. « Autrefois », les bons étudiants pouvaient recevoir des bourses leur permettant de vivre décemment sinon confortablement, si j’en crois le témoignage que m’en a donné la directrice du CROUS à Paris IV qui me disait avoir bénéficié de ces bourses dans sa jeunesse… ce qui lui avait permis d’arriver au poste où elle était !
    Il s’agissait bien sûr de bourses au mérite ! Ce système avait plus qu’amplement fait ses preuves !

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