Surenchère : pour Mélenchon, l’extrême droite va… jusqu’au CRIF !

mélenchon

La vieillesse est un naufrage, dit-on. C'est tout de même de moins en moins vrai : on trouve, dans notre XXIe siècle qui a la mort en horreur et vénère la jeunesse, pléthore de vieillards dynamiques et de vieilles dames sautillantes. Il n'empêche que, de temps à autre, comme une exception qui confirme la règle, on trouve de ces gens qui éructent dans la rue des obscénités et des absurdités. C'est le cas, de plus en plus souvent, de Jean-Luc Mélenchon.

On ne sait pas où il veut en venir ni quelle ligne défend son parti : ses députés « insoumis », qui portent assez mal leur nom, font des selfies avec des racailles (Louis Boyard), quand ils ne sont pas directement envoyés par les dealers pour négocier avec les policiers (Antoine Léaument). Moitié braillards, moitié dhimmis, ils tentent un rapprochement communautaire périlleux destiné à capter les votes musulmans en habillant ce racolage d'un discours woke destiné, lui, à une poignée de folles et fous éco-anxieux.se.s et déconstruit.e.s.

Pour garder ce funeste équilibre, il faut donner des gages. L'un des points de convergence entre les gauchistes et les islamistes est la haine des Juifs et de l'État d'Israël : ce sont des voix facilement gagnées. Alors, parmi d'autres exemples, la députée LFI Ersilia Soudais a parlé de « déportation » pour évoquer l'expulsion hors d'Israël d'un militant palestinien. Cette formulation, entre autres, a provoqué la colère de Yonathan Arfi, président du CRIF, qui s'exprimait, dimanche 16 juillet, journée de commémoration des crimes racistes et antisémites de l'État français, mais aussi journée des Justes. Accusant Mélenchon de se compromettre « loin du pacte républicain », Arfi a bien cerné en quoi le jeu dangereux du vieux tribun n'allait pas dans le sens de l'apaisement. Et le président du CRIF de déclarer, lors de son discours : « Les porte-voix de La France insoumise font davantage partie du problème que de la solution. »

Mélenchon allait-il sacrifier à la surenchère ou se soumettre, comme le font généralement les hommes politiques, à la parole du CRIF ? Il ne s'est pas fait prier : « Le président du #CRIF utilise la cérémonie à la mémoire des victimes de la rafle des juifs par la police française pour me prendre à partie. Abject. L'extrême droite n'a plus de limite », a-t-il répondu sur Twitter. On note deux choses : d'abord, c'est encore la faute de la police française (que « tout le monde déteste », bien sûr). Ensuite, quiconque s'en prend à Jean-Luc Mélenchon est d'extrême droite et « abject ». Et puis c'est tout.

Le leader de la NUPES a maladroitement tenté de corriger le tir.

Sans succès. Traiter un Juif de facho, en 2023, ce n'est pas nouveau : voyez comment la presse a traîné Éric Zemmour dans la boue. En revanche, accuser le président du CRIF, pourtant connu pour son centrisme politique, d'être d'extrême droite, c'est plutôt osé. Jean-Luc Mélenchon a osé. On doit l'applaudir, dans les « quartiers », parce qu'il a été désagréable avec le patron du CRIF. Ailleurs, on ne peut qu'être consterné. Yonathan Arfi disait, avant cet échange d'amabilités, que le comportement de Jean-Luc Mélenchon faisait le jeu de « l'extrême droite ». Il ferait bien de s'en réjouir car, dans un monde mélenchonisé, il n'y aurait pas beaucoup d'avenir pour le CRIF.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

12 commentaires

  1. Ce monsieur relève de la psychanalyse de toute évidence, à son âge avancée il lui serait utile de consulter.

  2. Comment peut ont transmettre les paroles de ce personnage qui mérite cent fois la prison. Hé bien c’est tout simple, ce monsieur que nous nous souvenons fort bien ses propos d’il y a quelques années, manifestement oublié en ces jours, mais actualisé vers un électorat nouveau venus d’ailleurs. Ose il se regarder encore dans une glace quant il se rase.

  3. Je ne sais pas quelles sont les limites de la tartuferie de mélanchon, mais il semblerait qu’il n’y en ait pas. Pauvre type. Le plus grave c’est qu’il y a des « bas du front » pour le suivre.

  4. En fait Mélenchon est comme Macron : lui seul détient la vérité et les deux sont bien un danger pour la France

  5. Démocratie en déshérence et justice en goguette ! Pour un quidam quelconque, dire des choses factuelles du genre « la classe de son fils c’est 3 blancs pour 20 noirs », ça vaut 18 mois de prison avec sursis et 4 chiffres d’amende à la clé, mais pour un Mélenchon, tête de gondole d’un parti et vedette d’un pays tout entier, dire que le président du Crif est d’extrême-droite, c’est-à-dire fasciste, c’est-à-dire nazi, là ça passe crème, à tel point que le discriminé ne portera probablement même pas plainte en diffamation !
    Si j’ai bien compris, quand on a un mandat électif, on peut donc dire ouvertement et impunément tout ce qu’on veut, et insulter sans vergogne et sans risque.
    Mais alors, c’est quoi la nouvelle définition du mot « égalité » de la devise nationale ?

    • Le regretté Coluche l’avait dit: « il y en a qui seront plus égaux que d’autres », c’est exactement ça avec la « justice » actuelle, vérolée par les juges du syndicat de la magistrature qui font peur aux autres magistrats et détricotent les lois faites par les législateurs, seuls habilités à les voter et à les modifier, mais avec cette ineptie qu’est la jurisprudence, en réalité ce sont les juges rouges, pastèque ou woke, qui font les lois. Il faudra faire comme dans d’autres pays, élire les juges, qu’ils soient responsables de leurs décisions, révocables et condamnables comme toute personne, s’ils ont failli dans leur mission de fonction élective.

  6. Ce type devient dangereux et devrait à minima être enfermé. N’importe quel autre homme politique qui aurait proféré autant d’insanités, d’accusations gratuites et infondées, éructant sa haine et appelant à la haine, aurait déjà été soit jgé, soit enfermé. Si on l’enfermait quelques temps, peut-être que ce sinistre personnage aurait le temps d’étudier l’histoire de l’extrême gôôôôche, les crimes odieux proférés par ces régimes qu’il adore et qui ont engendré des millions de morts, comme son ami Staline. Comment notre justice peut-être ne pas réagir à ces appels à la haines devenus routiniers ? Encore et toujours le 2 poids 2 mesures ?

  7. Je trouve que Yonathan Arfi, président du CRIF, dans sa diatribe contre Mélenchon a tout de même était un tantinet trop loin en traitant le RN comme si l’apocalypse allait survenir si ce parti arrivait un jour au pouvoir. Celui que nous avons en ce moment est le pire qu’il pouvait arriver à la France et à son peuple.

    • Comme vous j’ai été surpris mais à la réflexion opportuniste. choisissant sont camps, l’un est beaucoup moins dangereux pour la France, çà n’a sans doute pas échappé à ce monsieur du CRIF.

  8. Ce type est devenu complètement fou ! Il faut lui mettre la camisole de force ! Pour lui, tout e qui n’est pas LFI, est d’êtrême droaaaate !

  9. On attend toujours les remarques sur les tags racistes traces sur le musée de la déportation lors de ces émeutes … aucunes condamnations des médias ni des politiques …

  10. Mélenchon veut être cohérent avec son électorat, donc il doit être antisémite.
    Si il poste une vidéo de lui posant des fleurs sur la tombe de mohamed merat, il consolidera son noyau dur électoral.
    Plus fort que ses illustres ancêtres qui brûlaient des livres, Mélenchon soutien carrément ceux qui brûlent des écoles.
    Si avec lui, tout passe à la vitesse supérieure de la sorte, il y aura plus de monde dans les camps que dans la rue.

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