[Livre] L’épopée de SOS Calvaires : un voyage dans cette « France de l’envers »

CALVAIRE

L’actualité nous donne assez peu d’occasions de sourire ou d’espérer. Convenons donc que le week-end est l’occasion rêvée de s’évader un peu. Les Éditions Salvator viennent de sortir Que la croix demeure, un livre consacré à l’association SOS Calvaires, que les lecteurs de BV connaissent peut-être, et écrit par son fondateur, Alexandre Caillé. Le titre du livre est évidemment un clin d’œil à la devise des Chartreux, Tsat crux dum volvitur orbis (« La croix demeure tandis que le monde tourne »), et c’est d’ailleurs « un chartreux » (humble admirable anonymat de ces moines de l’extrême) qui signe la préface.

Alexandre Caillé est un homme de son temps : il a commencé par travailler dans la finance et a vécu dans un monde « hors-sol », à la surface des choses. Et puis la grâce, dit-il, a fait son boulot et il a tout quitté pour travailler au relèvement des calvaires français en montant cette association. À travers des histoires vraies, les histoires des croix qu’il a remises en place, le président de SOS Calvaires emmène son lecteur en voyage dans une « France de l’envers », comme il existe un Japon de l’envers dans les manuels scolaires, une France loin des villes et des magasins, loin de l’agitation, loin de la superficialité aussi. On traverse de petits villages, on grimpe sur des rochers escarpés, on se tient devant les flots ou même, de temps en temps, au milieu des villes. On croise des frères chrétiens à la piété simple et émouvante. Certaines histoires (presque toutes, en réalité) serrent la gorge, en faisant ressortir l’étrange paradoxe de la croix : sa simplicité, son caractère familier et même dérisoire dans un monde qui l’a oubliée - et, dans le même regard, son poids écrasant qui nous rend si petits, si pauvres devant son mystère.

Persac, Ardentes, La Bénite-Fontaine… les croix poussent dans des endroits envahis d’herbes folles, ignorés des hommes qui vivent en surface. Pour fabriquer de si beaux calvaires, il faut des artisans remarquables, dont Alexandre Caillé fait le portrait, tout en nuances, avec amitié et délicatesse (le charpentier, l’arpette et le tailleur de pierre). On doit avouer que l’on en croit à peine ses yeux : est-il vraiment possible, aujourd’hui, en France, de rencontrer des gens qui se remettent à croire, qui ne veulent pas mourir sans avoir restauré le calvaire de leur village, qui fondent en larmes en regardant la figure suppliciée du Christ s’élever en l’air ? Il semble bien que oui. Cette France de l’envers est probablement bien plus « à l’endroit » que la France tourbillonnante et superficielle que l’on voit à la télévision. Et elle existe encore, même quand elle s’incarne dans une cité de Bondy où la croix du Christ se dresse au milieu d’une cité. La preuve : les ouvriers, des Gitans, cassent à coups de masse le banc sur lequel les guetteurs surveillent les points de deal pour que les gravats servent de remblais au calvaire.

On referme ce livre avec émotion, gratitude et une paix intérieure que l’on n’attendait pas. La croix demeure. Elle demeurera toujours. Et c’est en soi une raison de se réjouir.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Merci pour cet article et merci à tous ces amoureux de la France soucieux de défendre son magnifique patrimoine judéo chrétien !

  2. « la France tourbillonnante et superficielle que l’on voit à la télévision », surtout quand le gouvernement occupe le petit écran.

  3. Ceci m’inspire le fait que nous devrions être plus humbles devant la singularité des êtres au lieu de faire des raccourci faciles et décréter des vérités qui ne sont pas premières . C’est ce monde médiatisé à outrance qui cré cette confusion dans les esprit en voulant imposer des codes et des normes pour tout le monde .Que l’on suive des lois pour vivre en société, mais il faut garder une certaine lucidité sur le reste qui n’est que mode et manipulaitons et donc est appelé à disparaitre . Il y a des gens qui vivent une passion pour des choses qui ne relèvent pas du mercantilisme, ni de la politique, mais de la foi , sans l’imposer à qui que ce soit . C’est eux qui auront raison à la fin .

  4. Magnifique ! Merveilleux ! Il faut y croire, et croire en l’esprit saint descendu sur cette belle jeunesse exempte de la perversion ambiante et pleine de force, courage et droiture.

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