Risque de flux migratoires irréguliers : Emmanuel Le Pen ou Marine Macron !
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Que n’a pas dit Emmanuel Macron pour qu’une des figures emblématiques de la gauche comme Najat Vallaud-Belkacem sorte de sa villégiature estivale et lui tombe dessus à bras raccourcis ! « Nous devons anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants qui mettraient en danger ceux qui les empruntent et nourriraient les trafics de toute nature. »
Nous protéger, assurer la sécurité de la France et des Français : c’est le moins que l’on puisse attendre du chef de l’État. C’est même sa mission principale. Du reste, a-t-on si bien anticipé que ça ce déboulé des talibans à Kaboul en plein mois d’août ? Et, à lire et relire cette phrase, on voit bien qu’Emmanuel Macron peine à assumer pleinement, du moins en apparence, le rôle de chef de ce « monstre froid » qu’est l’État, pour reprendre l’expression de Nietzsche. S’il parle bien de « nous protéger contre des flux migratoires irréguliers », c’est pour immédiatement préciser « qui mettraient en danger ceux qui les empruntent »…
Mais qu'à cela ne tienne, Najat Vallaud-Belkacem, inamovible bonne conscience de la gauche, n’a pu s’empêcher de dégainer. « Mais enfin pourquoi ces mots ?!? [Remarque personnelle : cette double interrogation encadrant le point d’exclamation a un côté adolescent quelque peu touchant] Est-ce devenu ça la politique, l’en même temps tactique et glacial, encore et toujours, quelles sont les circonstances, bouleversantes ? » On a envie de répondre à la dame que la politique, celle des États, ça toujours été ça et que c’est peut-être lorsque des Kouchner ont commencé à inventer des concepts comme le « droit d'ingérence humanitaire » que les choses se sont drôlement (façon de parler) compliquées. « Un grand pays n’a pas d’amis. Les hommes peuvent avoir des amis, pas les hommes d’État », disait le général de Gaulle. L’Angleterre, qui y connaît un rayon en la matière, a des « >intérêts éternels et perpétuels », disait Lord Palmerston, Premier ministre au mitan du XIXe siècle et « ces intérêts, il est de notre devoir de les suivre ».
Autre bonne conscience de gauche, Audrey Pulvar n’est pas en reste. « Hier les Syriens fuyant le régime fasciste d’Assad [On notera ce raccourci saisissant faisant en quelque sorte passer Daech comme détail de l’Histoire], comparés à une "fuite d’eau" qui envahirait notre maison. Aujourd’hui, les Afghans fuyant le régime fasciste des talibans [Pratique, le mot "fasciste", ça rime avec le mot "islamiste" mais ça évite de l’employer] comparés à des "flux migratoires irréguliers" [Ce n’est pas une comparaison, mais bon…] La droite reste de droite. » Et la gauche reste de gauche !
Mais il fallait une touche de vert dans cette indignation sur commande. Celle de Julien Bayou. « Et l’asile ? Et ces enfants, ces femmes, ces hommes qui fuient l’horreur ? [Il semble que le Président n’a pas dit le contraire] La France doit prendre sa part. Il faut du concret. » Il semble que la France a largement pris sa part dans cette affaire afghane depuis vingt ans, et de manière très concrète et cruelle.
Le pompon est sans doute atteint avec la réaction de la « militante, journaliste, radio chroniqueuse et engagée contre l’islamophobie » Feïza Ben Mohamed. « La posture d’Emmanuel Macron est insupportable. Dire que l’Europe doit se "se protéger" de l’afflux migratoire provoqué par la crise en Afghanistan, tout en faisant une leçon sur l’importance des valeurs républicaines à promouvoir, c’est vraiment infecte [sic]. Emmanuel Le Pen. » Le pendant de Marine Le Pen, peut-être, pour ceux qui reprochent à la présidente du Rassemblement national d’affadir son discours ! Un pompon qui a même fait le tour de la twittosphère puisque l’ancien de la CIA et « lanceur d’alerte » Edward Snowden a repris à son compte cet « Emmanuel Le Pen ». Soit dit en passant, on aurait aimé des lanceurs d’alerte qui nous auraient permis d’anticiper cette catastrophe.