Quand Olivier Faure attaque « la tyrannie du mérite ». On se pince…

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C’est une tirade comme on les aime à gauche. Une tirade pleine de ce souffle tiède et destructeur, ventilé depuis quarante ans par le PS, notamment sur l’école. Dans le rôle du souffleur, Olivier Faure, reconduit non sans peine à la tête du PS. Ce 29 janvier, lors du discours de clôture du congrès de son parti, Olivier Faure tente de chauffer la salle d'une voix lasse. Derrière lui, deux drapeaux, celui de la France et celui de l’institution qui détruit la France, l’Union européenne. Habituel. Il est lancé, Olivier Faure. Il s’en prend au « mythe de l’égalité des chances qui ne peut masquer les déterminismes culturels, économiques et sociaux ». Comme si aucun enfant d’origine modeste n’avait jamais réussi à l’école, dans la longue histoire de l’enseignement de ce pays.

Alors que Macron a définitivement détruit les écoles d’élite publiques parisiennes, comme Louis-le-Grand, Faure veut défaire ce qui tient encore : il entend « contraindre les établissements privés et publics à respecter une carte scolaire et à accueillir tous les publics ». En clair, il impose aux établissements privés déjà bardés de règlements et de handicaps de nouveaux boulets, ceux de la carte scolaire et de la diversité des publics, donc des niveaux. Le rêve : abaisser le niveau du privé à celui du public. Tant pis pour les bons élèves qui patineront sans l’avoir mérité. Tant pis pour le pays qui perdra les élites dont il a besoin. Le Parti socialiste n’est pas à une destruction près. Car c’est là que le Premier secrétaire révèle le fond de sa pensée. Son but ? « Engager la rupture avec la tyrannie du mérite, voilà ce qui nous porte », lance-t-il. On se frotte les yeux, on regarde à nouveau la vidéo : Olivier Faure a bien prononcé ces mots. Le Premier secrétaire du PS part donc en guerre contre « la tyrannie du mérite ».


Interrogé sur le sens du mot « mérite », le Larousse en ligne indique : c'est « ce qui rend quelqu'un (ou sa conduite) digne d'estime, de récompense, eu égard aux difficultés surmontées ». C’est aussi « l’ensemble des qualités intellectuelles et morales particulièrement dignes d'estime ». Enfin, il s’agit d’une « qualité louable de quelqu'un ». L’éducation qui menait un individu vers l’estime de ses contemporains ou vers un comportement louable est donc rejetée dans les ténèbres extérieures comme une forme de dictature autoritaire. « Contre nous de la tyrannie », chante le PS lorsqu’il entonne « La Marseillaise ». Il ajoutera peut-être un jour « de la tyrannie du mérite ». C'était jusqu'ici une valeur, le mérite, une qualité cardinale de la France honnête et travailleuse depuis des siècles.

Il faut aller au bout de cette aberration. Le PS jette donc aux poubelles de l’Histoire cette « tyrannie du mérite » pour promouvoir l’inverse, c’est-à-dire la liberté du jeanfoutre, du paresseux, du mauvais, du tout cuit, du subventionné, du jamais content, de l’éternel manifestant hargneux, jaloux, quémandeur et querelleur, du fonctionnaire révolutionnaire aux frais de l’État, la garantie de l’emploi en sautoir, jamais aussi autoritaire que lorsqu’il réclame pour lui et ses semblables l’argent des milliardaires.

Il veut, Olivier Faure, « contraindre les établissements privés et publics à respecter la carte scolaire et accueillir tous les publics ». Que l’effondrement du niveau scolaire ne profite à personne mais nuise à tous ne l’effleure pas. Pas plus que le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye dont l’agenda révèle les vraies priorités… Restif de La Bretonne disait que « le mérite produit une inégalité juste ». Olivier Faure lui préfère l'égalité injuste.

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Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Au risque être hors sujet et avec la triste époque que nous traversons il faut se souvenir des paroles de gens ayant vécu les pires instants des drames humains du 20eme siècle en particulier les camps d’extermination nazis. Ils vous diront d’aimer votre famille et vos meilleurs amis et ils ajouteront que la société est pour eux une horreur, une bête immonde. Soyons prudents car avec ce qui se dessine et le manque de clairvoyance des populations tout cela pourrait revenir plus vite que prévu.

  2. Juste comme ça, rappelez nous les scores du PS aux présidentielles? Qui écoute encore ces gens? A part eux mêmes…

  3. Ah !Olivier Faure….on sent bien depuis qu’il rame, que l’idée lumineuse de destruction des socles de la raison auprès d’un public de + en + cossard, qu’il espère ramener à lui en encourageant l’oisiveté, est le dernier souffle de sa carrière terne. Un sans grade à bout de souffle !

  4. Il est évident que quand on a trahi, volé, collaboré, la notion du mérite doit sembler bien étrange.

  5. Et pendant que se poursuit la destruction de la France et de ses institutions, la Russie crée des centres comme Artek en Crimée où se retrouve l’élite de la jeunesse, afin de conforter la solidarité, le patriotisme et le souci de l’excellence et surtout du mérite. En cas d’affrontement avec ces gens-là, on enverra des drag-queens et des décérébrés woke pétris de déconstructionnisme ?
    Pas sûr que nous ayons le dessus.

    • L’immigration massive nous apportera de nombreux combattants, soldats, qui défendront leur pays d’adoption, leur nouvelle patrie.

  6. C’est toujours la même chanson gauchistes : « le nivellement par le bas », la solution de facilité.

  7. Résultat, il y aura encore plus inégalité.
    Selon les milieux sociaux, les parents se débrouilleront pour apporter un gros complément à la fois de culture, d’instruction et de savoir vivre , et les autres non.

  8. Ce qui est dramatique pour la france c’est que tous ces gens qui ne représentent rien ou presque sont ceux qui conduisent la machine infernale du déclin , le nivellement par le bas ! Nous avons tellement besoin du contraire !

  9. L’exemple type de personnage qui n’a pas pris assez de fessées lorsqu’il était gamin.
    De plus, toujours un membre de cette « Nupes » qui nous gonfle au plus haut point.

  10. La maladie portée par la Rousseau est contagieuse. Qui plus est, Nupes et Renaissance, bonnet blanc et blanc bonnet. Les deux travaillent à la déconstruction de la France. La recherche du nivellement pas le bas devient une obsession et une confirmation de l’objectif. Avec Mitterand, on savait à qui l’ont s’adressait, à un promoteur du savoir, du mieux. Aujourd’hui ces déstructeurs ne pensent qu’égalité vers le plus bas de l’échelle, dans la paresse. Ils espèrent créer des concordes, des airbus, des smartphones avec cette élite du bas. Nous progressons dans la réflexion et dans la subversion par le premier venu.

  11. Les éléments de langage assaisonnés à la mayonnaise Terranova sont formatés , usés , et se sont révélés contre productifs dans leur application au sein de l’école … Il apparait nettement qu’ Olivier Faure ne croit même pas à ce qu’il dit , on aurait presque de la peine pour lui , mais ce serait lui faire trop d’honneur …

  12. ‘Et puis comme plus tard j’veux dev’nir ministre
    moins je s’rai calé plus j’aurai d’valeur. »
    Vous aurez reconnu les paroles …

  13. Qui c’est Olivier Faure ? Ah ! Le chef d’un petit parti à 1,75% ! On s’en fiche de ce qu’il raconte.

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