Il y a quelque chose d’un peu vertigineux dans l’examen de l’agenda de notre ministre de l’Éducation nationale envoyé cette semaine, comme toutes les semaines, à la presse. Alors que les établissements sont submergés par la violence, la dyslexie, les trafics, le mal-être des élèves et des professeurs, les difficultés de recrutement et on en passe, alors que les niveaux de langue sont désastreux, que le niveau de maths et de français s'effondre, Pap Ndiaye a d’autres priorités. Il se consacre aux obsessions macronistes.

Tenez, ce lundi 30 janvier au matin, il accompagnait le Premier ministre Élisabeth Borne à l’Institut du monde arabe à Paris où elle présentera son Plan national contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine. Une obligation, sans doute. Mardi 31 janvier, à 12 h 15, Pap Ndiaye échange avec le député des Français d’Amérique du Nord. Il y a sûrement là-bas quelques lycées français à court de financements. À 17 h 30, notre ministre est à l’Assemblée nationale, indispensable là encore pour l’audition de la délégation aux droits de l’enfant. Bien. Mais le niveau des élèves ? Il attendra car, mercredi matin, le ministre est pris : il officie pour l’introduction du Programme national de formation consacré à la prévention des LGBTphobies en milieu scolaire. Après le Conseil des ministres à l’Élysée et les questions au gouvernement au Sénat où il abordera peut-être ces sujets vraiment très récurrents, il préside à la remise du rapport de deux sénatrices sur le harcèlement scolaire et le cyber-harcèlement. Et puis il enchaîne sur un échange avec Raymond Domenech. Oui, le vrai Raymond Domenech, celui de la Coupe du monde ratée, ressort comme un diable de sa boîte pour rencontrer Pap Ndiaye. Domenech porte le dossard de président de l’Union nationale des cadres techniques professionnels du football. Ce professeur d’efficacité à la carrière sans nuages le sait bien : il faut toujours un peu de sport pour une journée réussie... Jeudi soir, Pap Ndiaye remet le prix Anne et Charles Corrin pour l’enseignement de l’histoire de la Shoah. Bon, vous vous dites que le vendredi, il va attaquer les vrais dossiers, que notre ministre va cesser ses pérégrinations politiquement correctes pour s’atteler au désastre de l’Éducation nationale ? Pas vraiment. À 11 h 30 vendredi, donc, échange avec Sophie Elizeon, déléguée interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT. On l’avait oubliée, cette déléguée interministérielle. À 15 h, échange avec le président de la Fondation de la Résistance. Dès 8 h 30, il a commencé sa journée avec le président du Musée-mémorial du terrorisme. Dans la classe France, les élèves abandonnés attendent toujours...

Notre ministre a encore du temps, cette semaine, pour parler des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence et du prix des Écotubeurs. Tenez, il parvient même à consacrer quelques heures à l’école : jeudi, il préside l’introduction de la séance plénière du Conseil national de la vie lycéenne. Structurant et urgent, ça va de soi. Avec Macron et son protégé Pap Ndiaye, on sent tout de suite que le niveau scolaire va monter en flèche.

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31 janvier 2023 à 0:30

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43 commentaires

  1. Ses gosses bénéficient d’un enseignement comme les autres devraient bénéficier. Mais, hélas, il n’est pas là pour cela.

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