Femmes et familles, je vous hais !

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Le gouvernement Borne n'aime ni les femmes ni les familles. Les mères encore moins. Preuve à l'appui avec cette réforme des retraites qui vient. Leurs efforts pour élever les actifs de demain ne seront pas récompensés. Mieux : les mères sont punies. Condamnées à quitter le marché du travail plus tard que les hommes et privées de la hausse du minimum de pension, si elles ont le malheur d'interrompre leur carrière pour s'occuper des futurs petits cotisants. Avec Élisabeth Borne, ce sera l'inégalité aggravée et assumée entre les hommes et les femmes. Et l'impasse totale sur la nécessaire relance de la natalité. Le malheur programmé de la nation.

Un mépris qui n'est pas nouveau. On l'a dit et redit, mais François Hollande aura définitivement enterré tout espoir de redressement de la natalité française et privé, du même coup, une population vieillissante de futurs actifs. En décidant de fixer un plafond des ressources pour la perception des allocations, en diminuant le quotient familial et en réformant le congé parental, les familles moyennes et aisées auront été découragées ; les courbes parlent d'elles-même puisqu'entre 2010 et 2020, les naissances ont diminué de 11 %. Seules les familles à revenu modeste (et, à proportion, celles d'origine étrangère) trouvent avantage à procréer...

Des mesures catastrophiques pour l'avenir des Français mais un désamour continu et sous-jacent qui perdure depuis des décennies et qu'on pourrait faire remonter à Valéry Giscard d'Estaing, « l'homme du Grand Remplacement ». En votant simultanément le regroupement familial et la légalisation de l'avortement, il a préféré installer des familles nombreuses d'origine étrangère plutôt qu'inciter les femmes enceintes à ne pas avorter. Sujet difficile à évoquer, mais les chiffres sont là, implacables : depuis 1975 et la loi Veil, il manque plus de 200.000 naissances par an. Un chiffre à rapprocher de ces 40 à 50.000 naissances tant regrettées par François Bayrou pour sauver notre système de retraite. Le haut-commissaire au Plan n'en démord plus depuis quelques jours : « Nous sommes le seul pays au monde où les retraites dépendent autant de notre démographie. Si la France ne se pose pas cette question, elle est gravement coupable envers elle-même. »

Un appel réaliste que devrait entendre un gouvernement acculé. Mais ce serait sans compter les lois du marché qui, elles, ont tout intérêt à maintenir la pression sur les femmes pour qu'elles taisent leur désir d'enfant et restent au travail à une époque de leur vie où, plus rentables pour l'entreprise, elles sont pourtant les plus à même de procréer. La crise économique et l'angoisse du lendemain font le reste. Cette étude de l'UNAF (mars 2022) mettant en avant « ce désir d'enfant qui reste toujours aussi fort en France » ne dit pas autre chose : « Si le nombre moyen d'enfants que les individus veulent ou auraient voulu avoir est de 2,39, (sans évolution depuis 2011), alors que la fécondité est bien inférieure, et baisse sur la même période, passant de 2 enfants par femme en 2011, à 1,8 en 2020 », ce sont bien les inquiétudes concernant la stabilité financière et professionnelle qui freinent les ménages. On peine à comprendre pourquoi aucune proposition n'est faite pour renverser la vapeur, faire plaisir aux familles, quitte à aller dans le sens de l'amélioration du futur des retraités...

Pire. Car si plus des deux tiers (67 %) des personnes « ayant eu un enfant en voudraient ou en auraient voulu au moins un de plus », reste ces « 30 % des femmes en âge de procréer qui, elles, n'en veulent tout simplement pas ». Celles -ci (qui se sont confiées au magazine Elle à l'origine du sondage) se proclament « libres, féministes et préoccupées par les enjeux écologiques et la crainte de la surpopulation ». Et surtout « éco-anxieuses » et bien naïvement soumises à une construction idéologie woke, a-t-on envie d'ajouter. Une idéologie qui vient finalement à bout de celles qui échappaient à l'angoisse de la crise économique...

À croire que dirigeants et idéologues ont en commun cette même haine de ce qui fait pourtant le terreau d'une nation : les femmes et les familles. Jusqu'à tuer définitivement la poule aux œufs d'or, le désir naturel des femmes et leur envie d'avoir des enfants. Époque bien triste où la réforme des retraites pourra se vanter d'avoir planté le dernier clou dans le cercueil de la civilisation et du bonheur des femmes...

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Le plan d’action de la diaspora Rockfeller se met en place. Simone Veil en a été, en France, le bras armé. Tant qu’on n’aura pas compris et dénoncé largement cet état de fait, la tendance ne s’inversera pas.

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