Paris Sorbonne : une rentrée à 140 millions d’euros dans un désordre indescriptible
Qui dit nouveau campus dit étudiants comblés et cours organisés. Mais pour la Sorbonne Nouvelle (Nation, XIIe arrondissement), l’organisation autant que les cours laissent à désirer en cette rentrée 2022. Nous avons rencontré trois étudiantes, Marie, Emma et Jeanne (prénoms modifiés), qui entrent en deuxième année de licence. Confidences.
« La Sorbonne n’a de bonne réputation que le nom », déplorent les trois étudiantes d’emblée. L’organisation, notamment, laisse à désirer. Prévue le 19 septembre dernier, la rentrée a été décalée… in extremis. Deux étudiants sur trois ont été prévenus le 2 septembre qu’elle aurait finalement lieu le 1er octobre pour cause de déménagement. Ce déménagement express modifie en réalité le déroulé de l’année : le semestre commençant en retard, la fac est contrainte de retirer une semaine de vacances en janvier pour insérer dans le calendrier les partiels de fin de semestre.
L’état des bâtiments est à l’avenant… Et pourtant, pas moins de 140 millions d’euros ont été engloutis dans la rénovation du campus en huit ans, depuis 2014, pour qu’ils soient utilisables.
À ce prix, les toilettes pourraient être décorées à la feuille d’or. Une partie du campus est bien moderne et équipée, mais des salles restent… introuvables. Il manque de nombreuses salles de cours.
Pire : « les deux amphis de 500 places ne sont pas aux normes et ils sont donc inutilisables ! », constate Marie. Autre défi : les élèves ont besoin d’un bac +8 en orientation pour trouver leur salle de cours. Dans les couloirs, professeurs et élèves ironisent sur l’architecte star Christian de Portzamparc qui se serait « fait un délire », racontent Emma et Jeanne. Les nouveaux locaux comptent cinq étages, mais on accède seulement jusqu’au 3e étage. Il faut faire le tour par le bâtiment voisin pour assister aux cours.
Ce qui n’est pas sans risque. Les jeunes universitaire devront-ils s’équiper de harnais et de casque de chantier au risque de se prendre une poutre sur la tête ou bien de voir une passerelle s’écrouler ? Dans un mail aux étudiants daté du 23 septembre à 18 h 11, le président de la Sorbonne Nouvelle, Jamil Jean-Marc Dakhlia, mentionne lui-même les désagréments des habitants de l’université. « Le lundi 12 septembre dans l'amphi BR03 du campus Nation, lors d'une réunion d'accueil, un élément de corniche en bois de 1,30 m de longueur, situé au fond de l'amphi, s'est détaché et est tombé en frôlant dans sa chute une étudiante, constate-t-il. Un élément de faux plafond métallique ajouré est tombé mercredi dernier 23 septembre dans un bureau de la bibliothèque de la Sorbonne Nouvelle. »
Ces nouveaux bâtiments sont apparemment insuffisants
Ce n’est pas tout. Faute de salles, la Sorbonne Nouvelle en a loué cinq à la Défense et deux à la Cité universitaire pour un coût au semestre de 500.000 €. Pourtant, un cours sur trois est dispensé en distanciel, par des professeurs très peu présents sur place. Lors de ces cours dispensés en ligne, aucune interaction ou aucune question des étudiants ne peut être posée au professeur. Des syndicats étudiants rappellent depuis longtemps que les salles deviennent petites car le nombre d’étudiants augmente. Mais l’Éducation nationale fait visiblement la sourde oreille.
Le terme de ce parcours du combattant ne paraît pas plus assuré. « Je voulais prendre l’option UE journalisme, on m’a dit qu’elle n’existait plus, témoigne Marie. Je me suis tourné vers une formation marketing, ils l’ont supprimée. » Certains étudiants sont contraints de suivre une formation en parallèle à l’extérieur pour suivre le cursus qu’ils souhaitent. Des élèves de la Sorbonne se retrouveront-ils diplômés de marketing alors qu’ils souhaitaient enseigner l’histoire ? Encore une illustration du désastre de l’enseignement supérieur en France, plus prompt à plonger dans les délires wokistes qu’à améliorer son organisation et son efficacité.
Inès Chopard
Journaliste stagiaire à BV, étudiante en journalisme
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13 commentaires
Et si on fermait les universités pour faire des économies de chauffage ? Prenons exemple sur Strasbourg. Et cessons de recruter des étudiants au niveau Bac moins 5.
« L’Education Nationale » n’a décidément pas la lumière à tous les étages…La faute aux coupures intempestives d’électricité ? ! Je plains les étudiants d’aujourd’hui …En revanche le rationnement ne semble pas concerner les subventions bien mal utilisées !
C’est la France ! Faites les poches de toutes les personnes qui ont touché à ses 140 millions et vous en retrouverez les 2/3.
Vous avez remarqué la différence de prix hallucinantes entre les travaux de l’état et de ceux que les privés entreprennent eux-mêmes ?
Il n’y a pas de secret, demandez à Gérard Longuet comment ça marche.
Pourvu que les travaux de restauration de Notre-dame soient faits correctement.
A force de dégradation du baccalauréat, on en vient à admettre des dizaines de milliers d’étudiants incapables de réussir une dictée de Certificat d’Etudes des années 1920. Du coup, on a construit des amphis gigantesques et dénaturé l’appellation Sorbonne en l’attribuant à des établissements dignes de la Cité Radieuse ou des cités de banlieue. Triste constat de la dégradation de notre enseignement.
A tous les étages l’Enseignement (qu’on appelle Education !) peine à prodiguer quelque savoir . En Propédeutique il faut revoir les règles élémentaires de Grammaire française . Si en plus on livre la construction à un Architecte réputé au motif qu’il a fait montre d’un wookisme minimal, il semble normal que tout s’écroule de concert . Comme déjà on ouvre la Fac à toute personne titulaire d’un bac professionnel obtenu en deux ans avec rattrapage, il n’est pas étonnant que mon pays soit si mal classé dans la compétition universelle .
Ma chère Sorbonne où j’ai tant appris est morte ….
Il y a longtemps que la Sorbonne au nom célèbre et prestigieux, est devenue un immense foutoir.
Pauvre Sorbon ! La Théologie islamique sera-t’elle seulement sauvée ?
C’est beau la macronie … ça dégringole de tous les côtés. Faut-il attendre 4 ans pour être sûr que tout soit détruit. ?
Macron, destitution !
C’est un sketch?
La Sorbonne est devenue le symbole du systéme universitaire francais : c´est le refuge » d´étudiants » a qui on a donné le bac, ce qui leur permet de pantoufler a la fac en retardant le plus possible leur entrée dans la Vraie Vie : la vie active.
Ils s´apercevront vite pour une grande partie que leurs bac +x c´est de la m…, ils enchaineront stages sur stages …
La fac c´est bien pour se former au wokisme, au féminisme, a líslamo-friendly, mais, a de rares exeptions comme les filiéres scientifiques, pas pour se former a un job.
Un exemple parmi tant d’autres sur la capacité de notre pays à engager des travaux, des réformes etc… résultats de nos Énarques et têtes pensantes !!!