[Satire à vue] Sur France Culture, deux hommes veulent se délivrer du mâle

homme fenêtre

France Culture alerte ses auditeurs. Il est, en ce bas monde, des hommes qui ne parviennent pas à se déconstruire malgré l'immense bonne volonté dont ils font preuve. Pour témoigner de cette souffrance, Paul et Sébastien sont venus avouer leur difficulté à se débarrasser de leurs réflexes machistes et patriarcaux. L'heure est grave. Les auditeurs sont catastrophés. Aucun traitement n'est encore disponible sur le marché, malgré les recherches en laboratoire de Sandrine Rousseau. Mais comment parviennent-ils à vivre au quotidien avec ce handicap ? Ont-ils une carte qui leur donne accès aux caisses prioritaires des grandes surfaces ? Tant de questions méritent examen.

La mort dans l'âme, Paul décrit les symptôme qui ravagent sa vie de couple. Malgré toutes ses qualités - 25 ans, mûr, stable, indépendant financièrement -, il est « incapable d'anticiper ce qu'il va se cuisiner le soir en rentrant ». Boîte de sardines ou de maquereaux ? L'homme capitule devant ce choix cornélien. Mais il y a plus grave encore : « Il y a des forces transcendantes que je ne comprends pas qui font que je passe à côté du linge sec. » La voix étreinte par l'émotion, Paul avoue son indifférence à la détresse des slips et chaussettes tout juste sortis du sèche-linge : il ne pense pas à les plier ! « Ce n'est pas que je prends la décision de ne pas le plier puisque j'ai la flemme et qu'elle va s'en occuper, c'est que je ne vois même pas qu’il y a du linge sec. » Un exorciste fut appelé sur les lieux du drame. Rien n'y fit. Les forces transcendantes du machisme patriarcotisant habitaient ce corps. Dans une ultime tentative de déconstruction, Paul organisa une réunion Tupperware. En vain.

Alors que la consultation touche à sa fin, le mari en phase terminale de sexisme annonce sa capitulation face à la maladie : « Je suis dans une perspective de déconstruction où je n'apprécie pas le fait d'être un homme. Je n'ai pas forcément envie d'être une femme, mais ce qu'il y a de masculin en moi, au sens toxique du terme, j'ai envie de le supprimer. » Un coup de feu retentit dans le studio... Le temps est venu de passer au patient suivant.

Le dénommé Sébastien. 54 ans. « Je suis un homme, je suis hétéro, je suis blanc, je suis bourgeois, donc je représente la classe dans laquelle se retrouvent toutes les mécaniques d'oppression. » Le cas est tout aussi inquiétant. Le désespéré se prend à regarder des femmes dans la rue. D'autres hommes en font de même ! Qui le délivrera du mâle ? Comment sortir du troupeau de concupiscents qui dévisagent les femmes puis - ô malédiction - les envisagent ? Se promener dans le centre-ville en regardant les bordures de trottoir est le but suprême de Sébastien. Dans un livre, il tente de rallier ses semblables à sa cause. Le vilain bonhomme ne voit pas d'autre issue à son mal-être masculin. Il se démontera jusqu'au dernier boulon. Totalement désintégré, il arpentera les rues de la ville sous les regards admiratifs des féministes. Lors d'une prochaine émission de France Culture, Sébastien viendra expliquer comment pécho des meufs sans se fatiguer. Machos et sexistes attendent la date de diffusion avec grande impatience.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Ces imbéciles déshonorent le masculin, de la même façon que les juifs se désolaient d’être juifs et se suicidaient, de la même façon que l’Arabe qui a tiré sur une terrasse de café fréquentée par des Arabes. Cette intériorisation du racisme et du sexisme est quelque chose de terrifiant. Honte à ces hommes, honte à ces certaines femmes.

  2. Moi, j’en suis resté à la devise du Mexicain : »Chez moi, quand les hommes parlent, les gonzesses se taillent ! ». Surtout quand on sait pour qui il dit çà !…… ;-) . C’est vrai que, des hommes, y’en a de moins en moins ! quand on voit tous ceux qui s’embrassent pour se dire bonjour (interdit à mon époque sauf en famille) et tous ceux qui maintenant pissent assis !!!… et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là

  3. Même si l’humour reste urgent et vital, il ne peut suffire face à un bouleversement civilisationnel (psychologique, intellectuel, culturel et politique) remontant aux années postmodernes et destructives (1960 – fin du XXème siècle)… Celles qui ont vu en Occident, surtout en Europe et particulièrement en France, la mise en cause des identités nationales, sociales et familiales. Ledit bouleversement, devenu hypermoderne et catastrophique, est relayée et valorisée par nos élites et nos gouvernants ; il est servi et protégé par une inaction et une asthénie globales qui étonnent ou écœurent, dans le monde, nombre de nos anciens admirateurs ; il inverse les fondamentaux, le bon sens, la loi naturelle. Inutile d’énumérer les tares et les perversions enseignées ou imposées tous azimuts, qui marquent la jeunesse et compromettent un avenir… d’ailleurs promis au transhumanisme.

    • <<>>. C’est davantage la grosse caisse d’une propagande assourdissante et incessante, tous médias confondus. C’est juste le contraire d’une inaction et d’une asthénie, c’est un acte volontaire et agressif, mais qui laisse un espoir : son intensité même est contre-productive, entraînant davantage un ras-le-bol global qu’une adhésion volontaire.

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