Notre-Dame de Paris : le pape donne à Macron une leçon d’Histoire de France
On se souvient comment le Christ chassa les marchands du Temple. L'Évangile selon saint Jean raconte ainsi cet épisode : « Il jeta par terre l'argent des changeurs et renversa leurs comptoirs, puis il dit aux marchands de pigeons : “Ôtez cela d'ici ! C'est la maison de mon Père. N'en faites pas une maison de commerce”. » Ce texte pourrait bien s'appliquer à la restauration de Notre-Dame, dont des esprits élevés dans le culte du Veau d'or souhaiteraient supplanter le caractère sacré par l'attrait touristique.
Depuis les déclarations d'Emmanuel Macron et d'Anne Hidalgo, qui, avant même qu'un diagnostic fût établi, voulaient achever les travaux pour les Jeux olympiques de 2024, les projets les plus farfelus ont circulé : flèche lumineuse en carbone ou en verre, promenade sous une toiture cristalline, piscine à la place de la charpente... Voilà qui rapporterait gros ! On visiterait Notre-Dame comme on visite la tour Eiffel ou Disneyland.
Le pape François, qui ne parle pas toujours à bon escient quand il se mêle de politique ou d'immigration, vient opportunément de rappeler, par l'intermédiaire de son représentant à l'UNESCO, Mgr Follo, que « les éléments qui seront reconstruits doivent répondre à la finalité pour laquelle le bâtiment fut érigé », précisant que le chantier en cours implique de reconstituer « l'origine d'une œuvre » en retrouvant « le fait générateur qui en a créé la signifiance ».
Selon son habitude, le Vatican s'exprime en termes diplomatiques, mais il écarte tous les projets qui seraient en inadéquation avec les lieux. Le pape avait déjà souhaité, après l'incendie, que la cathédrale « puisse redevenir, grâce aux travaux de reconstruction et à la mobilisation de tous, ce bel écrin au cœur de la cité, signe de la foi de ceux qui l'ont édifiée ». Invité par notre Président à venir à Paris, il avait répondu qu'il s'y rendrait « en temps voulu ». Réponse du berger à la bergère, qui n'a pas dû plaire au « maître des horloges ».
Pour le Saint-Siège, la cathédrale appartient aux croyants, aux non-croyants et aux générations futures, dans le respect du principe selon lequel « la sauvegarde du patrimoine culturel, y compris sa fondamentale dimension religieuse, est une condition incontournable de sa valorisation ». Ce qui paraît une évidence pour tous ceux, qu'ils aient ou non la foi, qui reconnaissent que les racines de la France sont chrétiennes. Mais cette évidence historique doit donner de l'urticaire à ceux qui, lorsqu'ils entendent le mot de « christianisme », ont envie de sortir leur revolver.
Imagine-t-on, si la Grande Mosquée de Paris était en partie détruite dans un incendie, des voix réclamer qu'on la restaure en la détournant de sa vocation initiale ? Que le pape soit contraint de rappeler la dimension religieuse de Notre-Dame montre à quel point nos dirigeants ont perdu la boussole et se trouvent sans repères.
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