Ainsi, avant de s’envoler pour l’Allemagne où se tient le G7, Emmanuel Macron a confié les clés du camion à Élisabeth Borne avec une feuille de route très claire : former, pour début juillet, un « nouveau gouvernement d’action ». Des fois qu’on aurait eu l’idée saugrenue de former un gouvernement d’inaction ! Exit, le gouvernement d’union nationale.

On se doutait bien, d’ailleurs, que cette idée d'union nationale avait été balancée en l’air, comme ça, histoire de voir comment cela réagirait dans l’opposition et de se donner le beau rôle qu'Emmanuel Macron joue à merveille. Personne, d’ailleurs, n’y a jamais cru, à ce gouvernement d’unité nationale, d’autant que, stricto sensu, cela aurait impliqué d’y associer les partis de la NUPES et le RN. Comme, par ailleurs, Emmanuel Macron ne veut pas donner l’impression qu’il tapine pour trouver cette fichue trentaine (si l’on en croit son allocution de la semaine dernière) de députés qui lui manquent pour avoir la majorité absolue, il faut bien trouver un nouveau concept, une nouvelle expression pour habiller correctement cette entreprise de racolage. C'est le truc de la Macronie, son côté marketing. D’où le « gouvernement d’action ». L'art de recycler les vieilles pubs sur la lessive des années 80.

Quels sont les critères pour en être ? Le chef de l’État les a donnés dans une interview accordée à l’AFP. À travers ce passage, on les devine : « J’ai confiance dans notre capacité collective à y arriver. J’ai confiance dans la capacité de la première ministre (sic) à les faire émerger. J’ai confiance dans l’esprit de responsabilité des forces de gouvernement. » « Les forces de gouvernement », c’est-à-dire ? C’est-à-dire tout le monde, « des communistes aux LR », a-t-il affirmé. Sauf ceux qui ne font pas partie des « milieux autorisés ». La France insoumise et le Rassemblement national, bien évidemment, que le chef de l’État renvoie dos à dos et, en même temps, qu’il se refuse à mettre dans le même sac : « Les Français ont accordé une légitimité aux députés RN et LFI et ces partis ont une formation politique. Je ne confonds pas les extrêmes [se ménager La France insoumise, idiot utile de la Macronie] mais par leur expression, leur positionnement – j’ai toujours été clair sur ce sujet –, ces formations ne s’inscrivent pas comme des partis de gouvernement. »

Donc, c’est Emmanuel Macron qui décerne les brevets de respectabilité et décide qui a le droit de monter ou pas dans les carrosses de la République. « Ils sont bien gentils, tous ces Français qui ont voté RN. Ils ont leurs 89 députés, maintenant, la fête est finie, on va laisser travailler les professionnels. » En gros, c’est ce que ça veut dire. On serait, d’ailleurs, curieux de connaître les critères pour faire partie de ce club apparemment très sélect des « forces de gouvernement ». Échouer depuis quarante ans (cinq ans suffiraient même, semble-t-il...) en matière d’emploi, d’endettement, de désindustrialisation, de déficit commercial, d’insécurité, d’immigration, de relégation de la France dans le concert des nations est un plus indéniable pour participer au monôme républicain. Être les héritiers d’une idéologie qui a asservi et ruiné la moitié de l’Europe pendant près d’un demi-siècle vous donne droit aussi au ticket. « J’aurais dû faire communiste », se dit peut-être Marine Le Pen !

Avantage de cette prise de position présidentielle : on saura très vite qui sont les véritables opposants à Emmanuel Macron et, en conséquence, qui aura vocation à préparer l’alternance.

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26 juin 2022 à 20:49

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61 commentaires

  1. Puisque ce triste sire, se refuse à écouter le peuple, il rompt avec le pacte républicain. A t’on de fait le devoir, à notre tour de l’écouter. Entrons en résistance, refusons toutes les mesures ineptes qui vont à l’encontre de notre bien et on verra qui finira par gagner. Maintenant, il est sur que si le 24 avril dernier les électeurs n’avaient pas obéi aux sirènes de la bien-pensance, nous n’en serions pas là.

  2. Une chose est claire avec ce « dit président de tous les Français » (-1) c’est qu’il nous mène à la catastrophe économique en s’alignant sur les va-t-en-guerre contre la Russie

  3. N’y aurait il pas dans les propos de celui qui est censé rassembler les Français une incitation à la haine ? De graves discriminations ? Que dit la loi ? Certains ont été condamnés pour moins que ça en France …

  4. C’est à ces décisions, précédé de tels déclarations que nous ne sommes pas dans la démocratie prétendue. Renier, lutter contre des parties politiques élus par le peuple c’est éliminer une grande partie du peuple électeurs alors où est la souveraineté du peuple prôné par la démocratie.

  5. Que Macron le veuille ou non, des citoyens ont voté NUPES et RN et il faudra bien compter 1/ avec leurs électeurs 2/ avec les députés issus de ces élections. On n’a pas multiplié par 11, par exemple, le nombre de députés RN pour les voir faire de la figuration et l’ouvrir seulement quand Macron leur dit de le faire. Il a un curieux sens de la démocratie, celui-là, mais quand la Roche Tarpéienne est si proche du Capitole…

  6. Donc cet emmerdeur continue de mépriser les Français ? Là ce ne sont plus seulement les non vaccinés, mais 42 % du peuple qui a voté RN ? Mais pour qui se prend il donc ? Oublié t’il qu’il vit aussi aux crochets de ces Français là ?

  7. Depuis plusieurs décennies, tous ont eu la même attitude désinvolte : le peuple est malade, ils cassent le thermomètre. Aujourd’hui macron s’en prend au thermomètre RN.

  8. casser la Nupes ,pour récupérer des socialistes et quelques communistes en isolant LFI .,unité nationale sans le RN .vaste programme ! (surtout pour l’intérêt de la nation !!) et pour compléter les références « Coluchiennes » (la pub lessive années 80 , »les milieux autorisés  » ) « c’est l’histoire d’un mec … » (Manu)

  9. ce type mal élu comme premier serviteur de l’état s’arroge le droit de dire qui est ou n’est pas démocrate et républicain ce monsieur qui se prend pour louis XIV il n’est qu’un français parmis 60 millions

  10. Ce n’est pas à Macron de dire si le RN est où n’est pas un parti de gouvernement c’est le peuple qui décide et rien que le peuple, il est dans le déni total il ne sait pas où ne veut pas se remettre en question.

  11. S’il y en a un qui soit indigne de sa fonction, c’est bien lui. Il nous l’a démontré pendant 5ans. Mais il a été réélu. Même s’il nous mène à grands pas vers le chaos, c’est ainsi. Et nous pouvons être assurés qu’il ne reculera devant aucun coup tordu pour discréditer les députés patriotes, et pour les mettre hors du jeu politique. Il n’est pas possible de le considérer comme le président de tous les Français, puisqu’il hait et méprise ceux qui ont voté pour le camp patriote.

    1. Il hait les Français, OUI, mais il ne se rend pas compte à quel point les Français le haïssent.

  12. Donc si LFI et L.R. ne lui conviennent pas, ça fait bien plus de 5 millions de citoyen(en)s qu’il a envie d’emmerder ! ! !
    L’alternance est « en marche » avec le rapprochement L.R. et R.N. et sans doute d’autres qui en ont marre de cette « Présidence » comme jamais aussi pire depuis 50 ans aux ordres des étrangers…que cette alternance arrive vite, mais toujours avec Zemmour présent sur les Ondes pour bien contrôler (informer), les dérapages, les trahisons, les gros mensonges, etc….

  13. Face à son gouvernement d’action, il risque un solide groupe de réaction à l’assemblée et bonhomme risque la chute.

  14. Cette manière de traiter le RN et ce mépris envers ses électeurs qui ont pourtant toujours jouer le jeu des règles électorales sans jamais descendre dans la rue et joue la violence est inadmissible et devrait valoir une destitution à ce Président indigne.

    1. Il est bien content de vivre aux crochets des Français, y compris ceux du RN. Mais lui, est dans la vraie vie!

  15. L’extrémisme est à voir dans Renaissance, terme qu’il faut comprendre comme « faire table rase du passé ». Autrement dit, la révolution ripolinée pour ne pas effrayer les foules.
    Quant à l’action, la présenter comme un objectur relève d’une singulière confusion entre la fin et les moyens.

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