Les fiertés françaises valent bien une marche

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Dix ans qu’elle a disparu ! Peut-être est-elle repartie vers ses terres nordiques à la recherche de la reine des neiges remisée dans l’armoire à glace de l’ambassade des pôles ? Étonnant comme les pays scandinaves ont toujours su nous exporter des sirènes aux chants désopilants, à l’image de sainte Greta qui pleurnichait « Vous m’avez volé mon avenir » alors qu’on pourrait lui répondre qu’elle nous a pourri la vie, ici et maintenant. Ô combien Eva Joly, son accent chuintant et ses idées démentes nous manquent ! On n’a pas l’occasion de rigoler tous les jours, même si ses successeurs, aussi talentueux aujourd’hui qu’elle put l’être naguère, ont su prendre le relais en s’envoyant la pastèque givrée... avec virtuosité. Cela fait des lustres que les descendants des Vikings, ayant déposé les armes, ne boivent plus l’aquavit dans les cranes des vaincus. O tempora O mores !

Le 14 juillet 2011, la candidate d'Europe Écologie Les Verts à la présidentielle déclarait : « Ce défilé militaire correspond à la période de la France guerrière... J'ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d'être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent. » Autrement dit, un défilé des associations prônant le vivre ensemble à la mode déconstruite, réunissant dans une ragougnasse post-nationale la Gay Pride, les embryons de Black Lives Matter et les prémices des ligues LGBTQR+++... et plus si affinités.

Utiliser le mot pride pour fierté devait faire contrepoint au mot shame pour honte. Pourtant, en cette époque et en notre terre de France, rares étaient ceux qui balançaient des cailloux sur ceux qui vivaient en marge de la norme commune. En revanche, la honte imposée maintenant à la majorité d’entre nous est bien réelle. Elle s’étend à la France entière, à son Histoire, à sa culture et à tous ses habitants de souche. Alors, pour faire la nique à tous ces comiques tragiques, il s’agit de les contrer sur le terrain qu’ils considèrent être leur monopole : la manifestation !

Imaginons ce que pourrait être une Marche de la Fierté française ! Et qu’on ne parle pas de « French Pride ». Laissons les anglicismes aux minorités agissantes. Quelle pourrait-être sa date ? De la bataille de Tolbiac au soleil d’Austerlitz, nos pierres blanches ne manquent pas, tout au long des bordures de notre chemin millénaire... à l’exception du 14 Juillet, réservé à nos troupes militaires.

Pas de majorettes, de pom-pom girls ou de jongleurs de rue... mais, pour ouvrir le cortège, un bagad en Bretagne, des chants polyphoniques en Corse, des bandas en Occitanie... Valoriser les identités locales n’est pas remettre en cause l’intégrité nationale, l’union ayant été accomplie, acceptée et consolidée depuis longtemps. Pourraient suivre les corporations des artisans en tenues d’usage menées par les lauréats des concours des Meilleurs Ouvriers de France, puis les Compagnons de toutes obédiences transportant leurs chefs-d’œuvre telles des reliques antiques et, enfin, les confréries culinaires en grand apparat, si typiques de la diversité de nos spécialités régionales. Ainsi, le savoir-faire français et ses qualités d’excellence encore mondialement reconnues pourraient redorer leurs blasons en recouvrant leurs lettres de noblesse ainsi que leur attrait pour les jeunes en errance professionnelle. Les mauvais plis des cols bleus ont besoin d’être repassés pour leur redonner leur fier lustre d’antan.

Et, comme il se doit pour les héritiers - d’où qu’ils viennent - de nos ancêtres les Gaulois, la fête s’achèverait par un grand banquet véritablement citoyen agrémenté d’un bal musette réellement populaire... à condition que les bardes iconoclastes soient bâillonnés sous les vieux chênes.

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