Livre : Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde, de Philippe de Villiers

gaulois réfractaires

Dans son dernier livre, intitulé Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde (Fayard), dans lequel il analyse les événements liés à la crise sanitaire, Philippe de Villiers établit les erreurs et les mensonges des membres de ce gouvernement marqué par l’incompétence.

Nous nous en tiendrons, dans ce billet, aux conclusions les moins liées à l’actualité, lesquelles sont aussi les plus importantes. Ainsi, l’auteur pense que tout ce qui structure la modernité depuis le XVIIIe siècle, c'est-à-dire la philosophie des Lumières et l’idéologie de la Révolution française, qui en est le prolongement, est en train de mourir. Ce courant philosophico-politique est habité par le mythe du progrès, lequel affirme que l’humanité, armée de la raison et débarrassée de toutes les croyances du passé, pourrait accéder à un monde merveilleux qui ne connaîtrait plus ni conflits ni misère ; un monde dans lequel il n’y aurait plus ni frontières ni limites d’aucune sorte. Dans ce monde-là, peuplé d’individus affranchis de tous les enfermements naturels et communautaires (famille, sexe, nation...), tout deviendrait possible moyennant l’utilisation de la raison et de la science qui permettrait, à terme, de se « reconstruire » à volonté et même de devenir immortel.

Mais la fable progressiste a été démentie par la crise sanitaire et l’idée d’une pacification totale de l’humanité, d’une fin de l’Histoire, est démentie par le retour des tensions géopolitiques et l’apparition de nouvelles sources de conflit. Le monde reste dangereux, l’existence des humains est toujours aussi tragique et le discours progressiste est de moins en moins crédible : « La fin de l’histoire est un mensonge, le progrès une promesse non tenue. Les Lumières ne nous envoient plus qu’un semblant de clarté qui vacille » (page 144).

Philippe de Villiers fait une mise au point intéressante sur le conservatisme auquel il oppose la tradition, laquelle serait vraiment le contraire du progressisme. Il a raison de souligner que l’important n’est pas de conserver des institutions, des mœurs, des traditions, un type d’organisation économique… qui seraient maintenus perpétuellement inchangés mais d’en conserver l’essentiel, c'est-à-dire l’esprit. C’est ce que pensait Paul Valéry, que l’auteur cite : « La véritable tradition n’est pas de refaire ce que les autres ont fait mais de trouver l’esprit qui a fait ces grandes choses et qui en ferait de toutes autres en d’autres temps. »

À son avis, le « Nouveau Monde », celui des progressistes mondialistes et individualistes, « est en train de mourir du coronavirus. Les cliniciens de la parousie post-historique feront mine, quelque temps encore, de ne pas le voir, de ne pas le croire. Ils disent déjà que tout va revenir comme avant… Hélas, pour eux et pour leurs disciples du « No Borders », l’Histoire est passée. On a changé de monde. L’Ancien Monde est de retour : l’idée des nations protectrices a refait surface. La barrière se retrouve parée d’anciennes vertus, elle vient de faire ses preuves. Et puis, c’est le grand retour des États, de l’autonomie stratégique ; on reparle des « intérêts vitaux », de l’autorité régalienne et, bien sûr, de la souveraineté » (page 151).

Pour Philippe de Villiers, il est évident que le Nouveau Monde, dont l’apothéose devait être marquée par la création d’un gouvernement mondial, est une idée épuisée : « Cours camarade, le Nouveau Monde est derrière toi ! »

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