Jean-Yves Le Gallou : « L’engouement pour Greta Thunberg, c’est de la propagande et de l’enfumage ! »

Jean-Yves Le Gallou

À l'heure où la jeune militante écologiste Greta Thunberg est reçue à l'Assemblée nationale, Jean-Yves Le Gallou réagit au micro de Boulevard Voltaire et dénonce un discours visant à « la culpabilisation des Européens ».


À l’heure où nous parlons, Greta Thunberg, la militante suédoise, est interrogée par des membres éminents de l’Assemblée nationale.
Que pensez-vous de cet engouement mondial pour la jeune Suédoise ?

Il y a plusieurs éléments dans cet engouement mondial. Le premier est un élément de propagande. Le second est un élément de diversion et d’enfumage.
Le dernier élément est un élément de déconstruction parce qu’il sert la propagande mondialiste. On pose un problème censé être planétaire. On nous propose donc des réponses mondialistes. C’est très bien pour les gens de Davos et les multinationales.
Il est évident que cette jeune fille ne doit pas être une rebelle sinon, elle ne serait pas reçue par tous les chefs d’État et par deux cents caméras. C’est donc une opération de propagande mondiale des grandes multinationales, des forces mondialistes et de ceux qui entendent faire du business vert.
Sa famille est d’ailleurs une famille très investie dans les entreprises vivant de l’économie verte. On fait peur aux gens, mais à la fin c’est pour faire des profits.


On voit une jeune fille de seize ans interviewée avec un mélange de déférence et de naïveté comme si elle incarnait une espèce de déesse raison tel qu’on pouvait le voir en France il y a deux siècles...

Oui, peut-être. C’est aussi une prophétesse de l’apocalypse. Elle fait aussi penser à Philippulus, ce personnage de l’étoile mystérieuse dans Tintin qui annonce la fin du monde et le grand châtiment. Cela s’inscrit aussi dans la grande culpabilisation. Les Européens sont responsables de tous les malheurs du monde. La Shoah, la colonisation, l’esclavage et maintenant le réchauffement climatique... Sauf qu’il est peut-être aussi naturel par les variations du rayonnement solaire. Peu importe, il faut culpabiliser et tout ramener à une cause unique, la culpabilisation de l’homme européen.

Pendant que Greta Thunberg est auditionnée par l’Assemblée nationale, le CETA est en phase d’être ratifié. Peut-on défendre la planète et être pour le CETA ?

Le réchauffement climatique anthropique est dû au rejet de gaz carbonique dans l’atmosphère.
Premièrement, si on croit en cette thèse officielle du réchauffement climatique, certaines mesures sont nécessaires. Parmi les mesures à prendre, il faut limiter le libre échange. Ce dernier augmente le coût carbone des produits échangés, car ils viennent de plus en plus loin.
Si on considère que les rejets de carbone sont graves, alors il faut en revenir au localisme, c’est-à-dire mettre un terme au libre échange. Ce n’est pas ce que l’on fait.
Après avoir ratifié un traité Mercosur avec l’Amérique latine, on va ratifier un traité avec le Canada.
Deuxièmement, il faut mettre un terme à l’immigration. Cette dernière consiste à déplacer des hommes de pays relativement faibles en parlant de carbone, vers des pays à plus forte consommation et à plus forte empreinte carbone.
Troisièmement, il faut garder et développer l’énergie nucléaire qui permet de produire de l’électricité avec le moins de rejet carboné.
Si la thèse officielle est vraie, tout ce que l’on fait ne va pas dans la bonne direction. On encourage l’immigration, le libre échange et la dénucléarisation.
Je crois qu’on est dans le leurre absolu. Le gouvernement a programmé la venue de Greta Thunberg en même temps que la ratification du traité CETA précisément pour faire disparaître le débat sur le traité CETA.

Certains disent « c’est la jeunesse, il faut l’écouter » et d’autres disent « c’est parce qu’elle est jeune que certaines voix la traitent de menteuse ».
Quel est ce conflit générationnel ?

Dans l’opération de Greta Thunberg, il y a une opération de déconstruction. On a opéré cette opération en opposant les hommes aux femmes, en opposant les minorités aux majorités ethniques et en opposant les minorités sexuelles à la majorité. Et maintenant, on est contraint de faire un nouveau pied de biche et d’opposer les jeunes générations qui arrivent, les millennials. Ils seraient plus conscients que les adultes qui les ont précédés. C’est une nouvelle opération de dislocation qui se déroule sous nos yeux.

Jean-Yves Le Gallou
Jean-Yves Le Gallou
Ancien député européen, essayiste - Président de Polémia.

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