Enseignement : avec la réélection de Macron, le pire est à venir

professeur

Il paraît, selon le journal Libération, que les professeurs qui, de moins en moins nombreux, votent encore à gauche, ont « la gueule de bois », après la réélection de Macron. Ils redouteraient notamment une nouvelle nomination de Jean-Michel Blanquer, qu’ils considéreraient comme une « déclaration de guerre ». Vous me direz qu'ils n'avaient qu'à pas voter pour le Président sortant sous prétexte de faire barrage à sa concurrente, surtout qu'entre les deux, en matière d'enseignement, il n'y a pas photo : le programme de Marine Le Pen est beaucoup plus « républicain » que ce que l'on connaît du projet macronien.

Que ces « profs à cran » qui, d'après Libération, pensent qu'ils « [vont] morfler » se rassurent ! Ils ne subiront pas un nouveau ministère de Jean-Michel Blanquer qui, après avoir été l'un des chouchous du gouvernement, est progressivement tombé en disgrâce. Ils devraient plutôt relire l'anecdote, souvent citée par les historiens romains, de cette vieille femme qui pleurait la mort d'un tyran car elle se doutait que le suivant serait pire. Si Jean-Michel Blanquer a dérapé quand il s'est mis à faire de la politique, son bilan pour l'enseignement est beaucoup moins mauvais que ce qui pourrait advenir sous le prochain quinquennat.

Les annonces de Macron sont, en effet, inquiétantes et rappellent les vieilles lunes qui ont fait tant de mal à l'enseignement français. Le « changement de méthode » qu'il promet, le « pacte nouveau pour les enseignants », l'approche différente de leur métier, une plus grande autonomie des établissements, sous un enrobement vague et passe-partout dont il est coutumier, ne sont qu'un recyclage d'idées anciennes, exposées dans les rapports qui ont pullulé, ces dernières décennies, et que les acteurs les plus lucides du système éducatif ont à juste titre critiqués. C'est, notamment, le cas du rapport Thélot, publié en 2004, avec lequel Macron semble renouer.

La rumeur a même couru, avant d'être démentie, que le concours du CAPES pourrait être supprimé et le métier de professeur contractualisé. Ballon d'essai, geste de complaisance à l'égard de l'Europe où ce mode de recrutement est une exception française ? Quoi qu'il en soit, la suppression des concours de recrutement porterait atteinte aux principes fondamentaux de la République, notamment à l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, en vertu duquel « tous les citoyens étant égaux [aux] yeux [de la loi] sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ». Sans compter qu'une telle mesure ne réglerait en rien la crise du recrutement, bien au contraire, et n'offrirait aucune garantie sur la qualité des professeurs recrutés.

Recommandons aux professeurs qui votent encore à gauche et s'inquiètent du renouvellement du mandat de Macron, auquel beaucoup d'entre eux ont contribué, de s'attaquer aux vrais problèmes. Qu'ils lisent sans prévention le programme de Marine Le Pen ou d'Éric Zemmour. Ils s'apercevront, s'ils sont de bonne foi, que tous deux défendent un enseignement républicain, qui ne confond pas l'égalité des chances avec l'égalitarisme, croit encore aux vertus de l'effort, de l'exigence et du savoir transmis, et veut faire revivre la méritocratie. C'est trop tard pour l'élection présidentielle, mais c'est une bonne raison de voter pour leurs candidats aux prochaines législatives.

Philippe Kerlouan
Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

Vos commentaires

41 commentaires

  1. Certes, Blanquer a été un ministre fainéant qui n’a RIEN fait pour enrayer l’effondrement de l’Education nationale. Mais on peut lui savoir gré de n’avoir pas imposé le vaccin obligatoire aux enseignants et d’avoir gardé les écoles ouvertes après le premier confinement. On peut s’attendre à bien pire que Blanquer ! Le seul remède à la catastrophe eût été le programme de Marine ou d’Eric. Le thème de l’éducation, pourtant crucial, a été occulté par la campagne . Pas un mot dans LE débat.

  2. Il est plus facile de crier des slogans que de travailler les sujets. D’ailleurs, on les tellement prévenus contre la « preste brune » qu’ils ont perdu l’élémentaire liberté d’aller lire dans le texte ce que proposent EZ ou MLP…

  3. ces imbéciles pensent plus a leurs vacances en camping car qu’a l’enseignement !!

  4. N’oublions pas l’adage :Les gens sont ce qu’ils font …. Ca ne sert à rien de pleurnicher après le vote si l’on n’est pas content du résultat .

  5. Blanquer aurait pu faire de très bonnes réformes. Malheureusement trop conservateur pour les gaucho- wokistes, il a été évincé.

  6. Les profs se plaignent de tout : salaires, horaires, locaux, pas assez de vacances, parents irrespectueux et j’en passe. Le plus drôle c’est qu’ils se plaignent de ce qu’ils ont causé par leur vote constant depuis 40 ans. Et ils en ont redemandé ! Je crois qu’ils sont masos.

  7. Pour information, le métier de prof est DÉJÀ contractualisé, ( depuis peu). Et pour ce que j’en ai vu c’est pas une réussite……
    Les profs ont voulu Macron, et bien qu’ils arrêtent de se plaindre. Tant mieux si ils en bavent, ça leur remettra peut être les idées en place. Il est de toute façon trop tard pour relever le niveau, mis plus bas que terre par 40 ans de gôôôche. Seules les écoles privées ont gardé un peu de bon sens, et connaissent une augmentation des inscriptions.

  8. Cher monsieur Kerlouan, quand on connait le niveau actuel de nombre de candidats au CAPES, supprimer le concours ne changera pas grand chose, même certains jury d’agrégation laissent à désirer (voir en mathématique), non ce qu’il faut réformer c’est l’éducation nationale dans son ensemble, qu’elle retrouve autorité et transmission du savoir et non délires pédagogiques.

    • Revenir aux fondamentaux de l’éducation, et pas seulement scolaire. C’est la seule voie qui permettra à la France de sortir de l’ornière dans laquelle l’a précipité le socialisme lui-même dévoyé de ses fondamentaux.

  9. Comme disait feu Jacques Chirac, « ça m’en touche une sans remuer l’autre ».
    Ces pleurnichards professionnels n’ont que ce qu’ils méritent !

  10. Que d’espoir pourtant a soulevé la nomination de ce Recteur habile et conservateur qui a été emporté par le tsunami gauchiste qui fait table rase de tout enseignement /

  11. « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des effets dont ils chérissent les causes ». Bossuet doit se gausser de voir cette caste de pleureuses qui a aussi peu d’intelligence que Bossuet n’avait d’éloquence: ils avaient la possibilité de voter un pour un programme qui mette leur travail à l’honneur, ils ont préféré lui faire barrage: ils sont vraiment bêtes à bouffer du foin. En septembre (pas pendant les vacances!!) ils seront les premiers à manifester contre le président qu’ils ont élus.

    • Et dire que ces memes (excusez je ne suis pas arrivée à mettre l’accent circonflexe ) professeurs sont censés enseigner le savoir à nos enfants

    • Le seul aspect positif de cela c’est que lorsqu’ils font grève ils n’apprennent pas des imbécilités à nos enfants… Comme les fonctionnaires en grève qui cessent de faire des conneries ces jours là.

  12. Qu est ce qui fonctionne encore dans ce pays? Tout est larvé . Justice. Santé. Éducation nationale, administration. Dire que certains espèrent encore à un sauveur. C est depuis la crise du Covid que tout est apparu au grand jour. Mensonges,corruption ,conflits d intérêts. Des Bill Gates sont devenus des spécialistes en virologie ,des médecins de campagne rois des plateaux TV. Le big boss Pfizer vétérinaire à la base nous oblige à nous faire injecter un produit dont lui-même n en veut pas..

  13. Aucune pitié envers les profs de gauche qui ont voté Macron et qui maintenant en craignent les conséquences ! Fallait pas être stupide. Point.

      • Par exemple, j’en fais partie. Macron et Mélenchon me mettent la trouille au ventre. Sincèrement. Le problème c’est que lorsque Macron nous aura inventé je ne sais quelle énième réforme débile furieuse pour l’éducation comme il l’a fait avec son Blanquer de service et sa réforme tragique du lycée, il emportera tout le monde dans son sillage, y-compris ceux et celles, comme moi, qui se sont bien gardés de voter pour cet imposteur.

  14. Après les classes de 12 élèves dans les banlieues défavorisées au détriment des autres écoles puisqu’il n’y a pas eu de nouvelles embauches, l’enseignement de l’arabe à des enfants qui ont déja bcp de mal à parler français, un bac au rabais qui ne vaut plus rien, la tolérance de l’envahissement de la culture woke au plus sommet des universités… que va encore nous inventer le locataire de l’Elysée par l’intermédiaire du nouveau ministre de L’EN qui ne fera que répéter ce que veut Jupiter.

  15. Quid de l’enseignement supérieur ? Les universités sont la proie du wokisme. Les dérapages continuels des syndicats étudiants comme l’UNEF qui aurait dû être dissoud depuis longtemps ne sont jamais recadrés. Des groupuscules d’extrême gauche bloquent les amphis. Les professeurs et cadres unversitaires également se distinguent entre pétitions et évictions des rares qui osent relever la tête et s’opposer. La Ministre, Mme Vidal, demeure totalement invisible.

    • Il n’est pas certain qu’elle comprenne la situation dans laquelle se trouve l’éducation nationale.

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