Pour François Ruffin, le RN, c’est du « brin », c’est-à-dire de la « merde »

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Il faut reconnaître au député Insoumis de la Somme François Ruffin un sens de la provocation ou de la publicité assez poussé. Lancer sa campagne à Flixecourt, un village au cœur de sa circonscription qui a voté à 15,46 % pour Mélenchon au premier tour quand Marine Le Pen obtenait 44,29 %, au premier abord, il fallait oser. C’était samedi dernier. Il fallait oser faire sa première réunion publique dans la salle du Chiffon rouge. Chiffon rouge que le patron des Insoumis promet d’agiter après sa défaite à l’élection présidentielle. Il fallait oser ? Pas tant que ça, finalement. Car si Flixecourt a voté à plus de 65 % pour Marine Le Pen au second tour, elle n’en élit pas moins un maire communiste depuis 1965. Et c’est à Flixecourt, en février 2017, que Ruffin lançait sa campagne pour les législatives, en pleine campagne présidentielle. Pourquoi Flixecourt ? Parce que cette commune est « le point de départ de la fortune de Bernard Arnault », expliquait alors le réalisateur du documentaire anti-Arnault Merci patron !.

Flixecourt fut le berceau de l’industrie du jute au XIXe siècle, aux mains de la famille Saint. On comptait, dans les années cinquante, plusieurs milliers d’ouvriers dans les usines Saint Frères et l’on imagine tout ce que cela faisait vivre autour comme commerces. Mais l’industrie textile française périclita dès la fin des années 70 avec les débuts de la mondialisation. Le jeune Bernard Arnault racheta, en 1984, le groupe, passé entre-temps dans les mains de Boussac. Très vite, il se sépara de la branche textile pour ne garder que la partie luxe (Dior). La suite, on la connaît : ce fut le désastre social.

Cette histoire locale, à la fois sociale et économique, François Ruffin la connaît sur le bout des doigts. La France dite périphérique en est constellée. Et si l’électorat reste, par habitude et sans doute par fidélités villageoises, attaché aux élus communistes, il semble aujourd’hui, lorsqu'il vote, se reconnaître davantage au plan national dans une Marine Le Pen que dans un Jean-Luc Mélenchon. On est donc là au cœur d’un des enjeux majeurs de notre vie politique : la conquête ou reconquête de l’électorat populaire de cette France périphérique, à mille lieues des rêves de créolisation de Mélenchon.

Certes, il faut reconnaître à François Ruffin son talent, parfois provocateur, pour porter à la tribune de l’Assemblée la voix des plus humbles. Mais celui qui se qualifie lui-même de « challenger » pour ces élections législatives qui viennent est aujourd’hui menacé. Sa réélection dans une circonscription où le vote pour Marine Le Pen n’a jamais été aussi haut est loin d’être acquise : « Il y a du boulot, une pente à remonter », admet l’Insoumis. Et il faudra sans doute plus que le renfort de Shirley et Dino pour remonter cette pente et convaincre les électeurs de cette 1re circonscription de la Somme qui a voté au premier tour de l’élection présidentielle à plus de 44 % pour Marine Le Pen, contre 18,74 % pour Macron et 15,46 % pour Mélenchon. Des électeurs qui seront ravis d’être comparés à de la merde : « On est dans un coin rouge, mais il y a du brin, comme brun, le brin, en picard, c’est la merde », a lancé Ruffin dans une salle qui comptait, selon la presse locale, mille personnes. Déguisé en M. Propre, le député sortant a d'ailleurs appelé ses militants à une authentique campagne hygiénique ou sanitaire puisqu'il s'agit pour lui de nettoyer cette couche de brin, « porte après porte, village après village, quartier après quartier, maison après maison ». Du boulot, effectivement ! Des électeurs, enfin, pour qui Ruffin devra faire preuve de beaucoup de pédagogie afin d'expliquer que la mondialisation, c’est mal lorsqu’on parle d’industrie et c’est bien lorsqu’il est question d’immigration.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Décidément dans le camp de LFI, aucun des représentants ne se distingue par la modération et l’intelligence de ses propos. Mr Ruffin , vous gagnez la timbale de la grossièreté et…de la « c…nerie » soit dit en passant.

    Le département de la Somme va sûrement réagir comme il convient à votre croisade de la NULLITE EN POLITIQUE.

  2. J avais quelques sympathies pour ce monsieur mais  » porte après porte, village après village, quartier après quartier, maison après maison » dans sa chasse aux mal pensants nous voila revenu aux beaux temps du vrai fascisme , de l’hitlérisme et du stalinisme et tout cela au non de la DEMOCRATIE.

  3. Il faut savoir changer de niveau et se mettre à la portée des autres. Alors descendons au même niveau que Ruffin: en voyant son portrait, on voit une crotte de mouche sur une vitre. Il ne vaut pas grand chose, mais il est dans le champ de vision de tout le monde, et ça agace de le voir là. Mais finalement ça ne vaut rien. Bon, il faudrait passer un coup d’éponge.

  4. Ruffin nous traite de « brin » alors que le « brin » n’est autre que lui même !
    Le seul qui forme des terroristes c’est son parti avec les blacks blocs !et il dit défendre les français et la France !!!
    Le seul parti qui souhaite un islam politique , c’est le sien !!!

  5. Que dire de ce type et de son commentaire , comme le disait en son temps Jean Pierre Coffe  » C’est de la merde « , Ce petit bonhomme devrait commencer par balayer devant sa porte , quand on est dans un parti dont le chef est un admirateur de Castro et de Chavez , deux démocrates bien connus , et qu’on défile à coté islamistes qui haïssent la France, c’est sûr on peut donner des leçons !

  6. Kärcher pour les racailles ou pour le RN. Voilà le choix qui est proposé par monsieur Ruffin et qui lui semble évident . A nous de savoir ce que l’on préfère.

  7. Évidemment, quand on est in islamogauchiste de l’acabit de Mr Ruffin et de ses acolytes, on ne peut avoir d’argument très pertinent pour combattre un adversaire politique. On utilise alors un moyen dans lequel on excelle : l’insulte, enrobée dans un papier de vulgarité. Et comme on est islamogauchiste, on se sait à l’abri de toute campagne médiatique, de toute poursuite, de toute réprobation. C’est la France d’aujourd’hui. En état de décomposition avancée.

  8. Ces islamo gauchistes sont aussi arrogants et méprisants que Machiavel ! Pas étonnant que ce soit grâce au soutien et à l’appel de ces traîtres, que les pauvres Français honnêtes vont souffrir de 5 ans de plus de macronie …

  9. Il y a le « brin » qui sera précieusement conservé pour alimenter l’engrais.
    Et puis, il y a celui qu’on pousse du bout du pied dans le caniveau…
    Choisis ton camp camarade ! ! !

  10. Comment être en 2022 encore stalinien ? C’est une grande aberration et la preuve de l’aliénation mentale et intellectuelle de cet individu qui ne représente plus rien, qui ne fait rien, qui n’est rien sauf qu’un baton plein de brin…

    • quoi qu’ils s’en défendent, les dirigeant de gauche sont volontiers Staliniens….à condition d’être Staline eux-mêmes !!

  11. Du côté de cette extrême-gauche LFI il y a les idéalistes et les pragmatiques. Ruffin fait partie de la 1ère catégorie, pour autant qu’il n’en soit pas le seul représentant. Tous les autres ne sont que des opportunistes et arrivistes médiocres qui courent à la gamelle par réflexe pavlovien. Finalement, Ruffin n’est que la caution sociale de ce parti, l’arbre qui cache la forêt, le seul « idéaliste pur » parmi les ambitieux, les serviles et les soumis. Une sorte de Lassalle à sa façon, un OVNI.

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