Dégringolade de la maison Disney : comme quoi la cancel culture peut coûter cher…

blanche neige

Le 11 mai dernier, on pouvait lire, dans Le Figaro Économie, que le cours de Disney « a plongé de 32 % depuis le début de l'année », et « encore reculé de plus de 3 % mercredi soir […] après la clôture du New York Stock Exchange ». Conclusion de l’épisode : « Disney reste une des valeurs qui a le plus chuté en quatre mois, parmi les 30 actions représentées dans l'indice Dow Jones. » Cela, même si la fréquentation des parcs du même nom a repris avec le boom du tourisme post-Covid.

On apprend, aujourd’hui, que la cote de popularité de la grande maison est elle aussi sur la pente savonneuse. C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé par Hart Research Associates/Public Opinion Strategies à la demande de NBC News auprès de 1.000 adultes interrogés du 5 au 10 mai. Soit une chute de 77 % à 33 % d’opinions favorables en un an.

Il faut dire que « plus “genrément” correct que Disney, tu meurs ! » La maison de Mickey se veut, en effet, en pointe dans la lutte contre les discriminations de tout poil. Aussi a-t-elle entrepris, dans cette optique, de revisiter tous les classiques ou presque qui ont enchanté notre enfance. Et s’ils ne le sont pas, ils sont interdits au visionnage des enfants sur Disney+ sans un consentement parental explicite.

Parmi les célébrités visées par les nouveaux gardiens de la vertu, citons :

Les Aristochats : désormais affublés d'un message de prévention et réservés aux profils adultes. La cause : un stéréotype envers les Asiatiques avec le chat siamois qui a les yeux bridés. Idem pour La Belle et le Clochard. Même sanction pour Peter Pan en raison de la façon dont les Peaux-Rouges sont représentés dans le film. Dans Dumbo, ce ne sont pas les grandes oreilles de l’éléphant qui posent problème mais une scène, devenue inregardable, où les corbeaux font caricaturalement référence à des Afro-Américains chantant le blues.

En mai 2021, une nouvelle polémique a touché Blanche neige et les sept nains, valeur sûre des parcs à thèmes qui s’est refait une jeunesse pour la réouverture post-Covid. Des travaux et de petites nouveautés ont été ajoutés sur certaines attractions, nous dit-on, notamment la scène mythique du baiser du prince venu dire adieu à Blanche-Neige, endormie par le poison de sa méchante belle-mère. Deux journalistes du San Francisco Chronicle s’en sont vivement indignées : comment Blanche-Neige peut-elle être consentante puisqu’elle dort ?

My body, my choice… Elles réclament une autre fin : « Ne sommes-nous pas d'accord pour dire que le consentement, dans les premiers films de Disney, est un problème majeur ? argumentent-elles. Ou qu'il faut apprendre aux enfants qu'embrasser, quand il n'a pas été établi que les deux parties ont la volonté de s'engager, ne se fait pas ? Il est difficile de comprendre pourquoi Disneyland, en 2021, fait le choix d'ajouter une scène aux idées si rétrogrades sur ce qu'un homme est autorisé à faire à une femme. » Etc.

Il faut que les petites filles aillent au bout de leurs rêves, a dit Mme Borne, mais pas question de rêver au prince charmant. On peut chanter « Nous entrerons dans la carrière » mais pas « Un jour, mon prince viendra ». C’est caca !

Problème : priver Blanche-Neige de son prince et introduire un Jedi transsexuel dans le prochain Star Wars risque de se révéler aussi très caca pour les actionnaires de Disney… Sans compter les démêlés de la firme avec Ron DeSantis, le sénateur républicain de Floride et sa loi baptisée « Don't Say Gay » par ses détracteurs démocrates. Destinée à encadrer l’enseignement scolaire, elle entend lutter contre « l'influence de la théorie du genre et de la théorie critique de la race ». Du côté de Disney, on prétend ne faire que répondre aux exigences des salariés (80.000 en Floride) par une politique propre à « satisfaire toutes les sensibilités, intérêts et préférences ».

Est-ce que ça satisfait le public ? On dirait bien que non.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

50 commentaires

  1. Hé oui, mais quand on voit qui dirige, faut pas s’étonner :

    Une dirigeante de Disney déclare qu’en tant que mère d’un enfant trans et d’un enfant pansexuel, elle souhaite instaurer un quota minimum de 50% de personnages LGBTQIA et appartenant à des minorités raciales dans les films pour enfants. FDS

  2. Il vaut mieux que nos chers enfants aient accès à la pornographie sur leur portables que de regarder les sornettes des comptes de fées avec un prince charmant inaccessible parce qu’irréel. Il vaut mieux qu’ils soient très tôt préparés à être agressés insultés frappés plutôt que bercés par des bisounours sirupeux , il vaut mieux que leur langage et leur comportement soit en accord avec la société que nous leur fabriquons sans illusions aucunes.

  3. Je crains que la connerie soit le seul et vrai critère de la différence qu’il peut y avoir entre deux individus . Passe encore son intermittence qui nous guette tous mais lorsqu’elle devient endémique à l’échelon nationale c’est pire qu’un virus. Actuellement on installe un nouvel art de vivre réaliste et sans contes de fées il n’y a plus de place pour Peter Pan ,les enfants ont plus facilement accès à la pornographie. Un autre art de vivre ?

    • « on installe un nouvel art de vivre » … je préfère la formulation : on laisse s’installer un nouvel art de vivre. Car il ne tiens qu’à ceux qui ont les pieds sur terre de faire redescendre les cerveaux en lévitation.

  4. J’avoue ma totale ignorance sur ce sujet mais les œuvres ne sont elles pas protégées contre ce genre de contrefaçon ? Je pense aussi au changement de titre des « dix petits nègres « .
    Renier le passé en dénaturant les idées du créateur me semble une erreur

  5. Comme quoi le nihilisme même lorsqu’il se teinte d’intentions pseudo humanistes reste une planche bien savonnée, j’applaudis des deux mains à la sanction financière infligée à tous les dirigeants de ces entreprises qui méprisent le monde qui les nourrit, je dirais même enfin. mais comprendront ils?

  6. Juste retour de manivelle pour ce groupe tellement rapace qu’il a par deux fois amené le congrès américain à prolonger son copyright pour ne pas partager le gâteau ( il n’est pas le seul requin dans le domaine des droits d’auteur). Et il continue sa bataille pour espérer un troisième prolongement. Son souhait: des droits à perpétuité.

  7. Bien fait pour eux ! à trop vouloir jouer au modernistes-limite vicelard, aux oubliettes ! ( pardon , chère Walt !) On se passera d’eux et on gardera nos jolis livres de contes illustrés pour raconter la vraie histoire à nos petits-enfants .Pas besoin de leurs images qui bougent vite et musiques sirupeuses ou autres.

  8. « Ne sommes-nous pas d’accord pour dire que le consentement, dans les premiers films de Disney, est un problème majeur ? » Etc.
    Sauf que dans ce cas, il s’agit de la sortir de son état léthargique, de la guérir, en somme. Alors, pour les paraphraser dans le cas d’un accidenté de la route inconscient et pissant son sang: « Ne sommes nous pas d’accord pour dire qu’on ne peut lui faire une transfusion sans son consentement »?…

    • Et encore : il l’a embrassée mais ne lui a pas donné d’ivermectine pour la soigner.

      Bon c’est vrai son tort a été qu’il ne lui a pas donné de Doliprane afin de respecter le protocole 3 D : Doliprane, Dodo Décès, et qu’il l’a ainsi réveillée de son long sommeil, lui évitant la dernière étape : décès.

      Cela n’a pas du plaire à Bill G et Mackinsey…

  9. Merci, Marie Delarue, d’en parler. J’ai tellement aimé l’esprit Disney de mon enfance, celui de Walt et d’une famille qui avait de vraies valeurs, le sens de l’honneur, une morale, une éducation, des valeurs, des grands sentiments, le don de soi, bref, une culture que tout le monde occidental et chrétien partageait. Et que l’on retrouvait dans ces films incontournables. Mais le diable a fait irruption. Le bien est devenu le mal et le mal est devenu le bien. La chute était inéluctable.

  10. Que dire devant un tel étalage de bêtise ? Que tout excès dans un sens, en appelle toujours un autre de même amplitude, en sens inverse. Autrement dit, un jour (le plus tôt possible, j’espère), le retour de bâton risque de piquer pour les gauchistes de tout poil !

    • c’est mon souhait total, mais hélas vu la tournure que prend ce phénomène, je crois que nous sommes dans la « mouise » encore pour un moment

  11. “Du côté de Disney, on prétend ne faire que répondre aux exigences des salariés (80.000 en Floride) par une politique propre à « satisfaire toutes les sensibilités, intérêts et préférences“, c’est faux, ils ne veulent pas perdre leur boulot , ils votent donc dans le sens de la pensée woke de la directrice générale !

    • Mais les actionnaires perdront tellement d’argent, que ces salariés finiront par être licenciés !
      C’est notre seul force , le boycott du « dieu argent «  de ces entreprises wokistes

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