La Floride provoque Joe Biden sur l’idéologie LGBTQ+ à l’école

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Mardi dernier, le Sénat de Floride adoptait un projet de loi faisant grincer les dents des démocrates. Il s’agit d’interdire dans les écoles primaires de l’État républicain toute discussion sur « l’orientation sexuelle ou l'identité de genre ». Offusquée, la bien-pensance idéologique avertit que ceci n’est autre qu’une discrimination à l’encontre des enfants LGBTQ+.

On pourrait en rire, tant le bon sens semble éloigné du débat. Pourtant, outre-Atlantique, le sujet est très sérieux et bien plus avancé qu’en France, touchant de plein fouet les jeunes enfants. Le président Joe Biden est d’ailleurs intervenu sur Twitter à cet égard, le 9 février : « Je souhaite que chaque membre de la communauté LGBTQ+ - en particulier les enfants qui souffriront de cette loi haineuse – sache qu’on les aime et qu’on les accepte tels qu’ils sont. Je vous soutiens et mon gouvernement continuera à se battre pour votre protection et votre sécurité. »

Dans la même veine, Jen Psaki, porte-parole de la Maison-Blanche, affirmait en conférence de presse : « Aujourd'hui, les politiciens conservateurs de Floride ont rejeté les valeurs fondamentales de sécurité et de liberté, en proposant une législation conçue pour cibler et attaquer les enfants qui ont le plus besoin de soutien. » Le monde à l’envers.

De son côté, Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, affichait en début de semaine son total soutien au projet. « Il est parfaitement inapproprié que des professeurs puissent avoir des discussions sur l’identité de genre avec leurs élèves. L’école primaire doit apprendre aux enfants à lire et à écrire. » Les discours tels que « Ne vous tracassez pas, ne choisissez pas votre genre dès maintenant » (ou encore les conversations cachées aux parents) n’ont pas lieu d’être.

Aussi, si la loi inquiète tant les militants de la déconstruction, c’est sans doute car elle permettra aux parents de « poursuivre directement les districts scolaires et de demander des dommages-intérêts s'ils pensent qu'un éducateur a enfreint la loi ».

Il y a quelques mois, on vous parlait d’une initiative de « Loi sur la déclaration des droits des parents » (Parents’ Bill of Rights), portée par le sénateur républicain du Missouri, Josh Hawley. L’objectif étant de redonner le contrôle de l’éducation publique aux parents. Ses défenseurs estiment, à bon droit, que ce genre de discussions ne sont pas adaptées à l’âge des élèves. Elles concernent des sujets privés, devant être évoqués au sein de la cellule familiale. L’opposition n’a pas tardé à pousser des cris d’orfraie, qualifiant ces actions de “Don't Say Gay” Bill (« loi anti-gay »).

Sans surprise, les médias américains, en grande majorité de gauche, relaient les témoignages de parents d’enfants identifiés LGBTQ+ outrés par la direction que prend la Floride. Sur NBC News, par exemple, la maman d’un garçon de 11 ans, Cooper - s’identifiant comme fille -, explique : « Suite à cette loi, les familles devront dire à leurs enfants “Je suis désolé, tu peux t'habiller comme tu veux à la maison, mais pas à l'école. Tu ne peux pas être tout le temps toi-même.” C'est très dommageable pour un enfant. » Toujours le même refrain : « il faut vivre avec son temps » ou « cela va pousser les enfants LGBTQ+ au suicide ».

Au-delà de faits divers, la question LGBTQ+ divise profondément la société américaine, où l’on assiste à une guerre intestine. Le cas récent de la Floride est porté aux nues ; sans doute pour pouvoir critiquer plus aisément Ron DeSantis, fidèle de Donald Trump, et potentiel candidat aux primaires républicaines en vue de la présidentielle de 2024. Comme l’« État ensoleillé » du sud-est, d’autres États républicains tentent, pas à pas, de reconquérir l’Éducation nationale. Citons le Texas, l’Oklahoma et le Mississippi pour les plus intraitables, mais aussi l’Arkansas, le Tennessee, le Montana…

Face à ce bloc conservateur, on retrouve toujours les mêmes États démocrates : Californie, Colorado, Connecticut, Illinois, Nevada, New Jersey, Oregon...

 

Illustration : Ron DeSantis, gouverneur de Floride.

Gaëlle Baudry
Gaëlle Baudry
Chroniqueuse à BV, spécialiste des Etats-Unis, consultante indépendante

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Les USA ont été précurseurs avec les gays de Californie, le SIDA ne les a pas calmés; les parents d’élèves veulent tout diriger, la moindre spécificité leur donnant du grain à moudre ou de l’arrière grain à foutre; en continuant ainsi nos ‘Démocrates’ Américains vont lancer une vague d’ Etatxit’ auprès de laquelle la guerre de Sécession sera de la rigolade. Crétins Démocrates l’argent ne fait pas le bonheur, l’obésité sûrement, l’onanisme probablement, la lâcheté évidemment.

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