Castaner pleure sur les 75 % de radars hors service ! Mais la faute à qui ?
Tandis qu'Emmanuel Macron poursuit son grand « bla-bla » électoral aux frais des Français, y compris de ceux qui ne rêvent que de sa disparition politique, son acolyte de la place Beauvau hante les plateaux de télévision pour s’épancher sur la destruction des radars qui polluent le quotidien de nombreux conducteurs. Et le ministre de l’Intérieur d’enfoncer un peu plus le clou à chacune de ses apparitions. Ainsi, à ce jour, près de 75 % des radars automatiques seraient hors service.
Pourtant, que Castaner se rassure : certains d’entre eux fonctionnent encore très bien. Notamment celui qui a pris la secrétaire d’État à l’Écologie à 150 km/h au lieu de 110 sur une autoroute ! Ou encore ceux qui continuent de flasher certains automobilistes à 72 km/h (vitesse retenue) pour 70 (du vécu). Seule différence : le traitement. Dans le premier cas, la secrétaire d’État, qui par la voix de son cabinet s’est platement excusée, prétextant une "erreur" due à "l’urgence de son agenda", et qui a promis de payer l’amende de 135 euros afférente. De l’autre, l’automobiliste qui, pour une seconde d’inattention ou bien parce qu’il était en retard pour se rendre sur son lieu de travail ou à un quelconque rendez-vous, sera condamné à la double peine, amende et retrait de point.
Mais au-delà de ce fait divers, dont notre République bananière est désormais coutumière, se pose la véritable question de l’écoute dont font preuve nos dirigeants. Cette limitation de vitesse à 80 km/h sur la plus grande partie du réseau routier français, qui fut également à l’origine du mouvement des gilets jaunes, est devenue l’un des symboles qui caractérisent l’absence de dialogue dans notre pays. Décision unilatérale prise en dépit des avis réservés de nombreux élus de terrain et sur la base de rapports plus que douteux, cette mesure révèle en réalité la violence avec laquelle notre pays est aujourd’hui gouverné. Et cette violence ne réside pas que dans la répression qui a pu viser certains gilets jaunes. Elle se mesure au quotidien, tant par les propos du chef de l’État, qui manque rarement une occasion de signifier le mépris qu’il a pour celles et ceux qui ne pensent pas comme lui, que par des mesures prises de vive force par un gouvernement qui a exclu la concertation de son mode de gouvernance.
Donc, il ne faut pas se tromper. Le grand débat n’est qu’un leurre destiné à parvenir au 26 mai. Il est fait pour endormir les Français, du moins ceux qui le voudront bien, et semer le trouble au sein d’un électorat déjà désorienté par des mois d’un conflit social sans précédent. Tel est, d’ailleurs, le sens de la campagne déguisée que mène actuellement Macron. Nullement fait pour construire un consensus national ou changer de politique, le président de la République, qui dit à l’envi qu’il ne changera pas de cap, n’est que le VRP de son programme ultralibéral déjà vendu à Bruxelles et à la grande finance internationale.
Alors, certes, la destruction des radars à un tel niveau est sans doute regrettable. Mais la faute à qui ? Rarement les Français, pour une part importante d’entre eux, ont été aussi excédés du peu de considération dont ils sont l’objet. Traités comme quantité négligeable, voire comme des ennemis de la République, comment ne pas comprendre leur révolte ? Le 26 mai prochain, une occasion sera donnée à tous les exclus et les marginalisés de la politique macronienne de dire « stop ». Un vrai coup d’arrêt peut être donné et déboucher sur une autre politique, tant au niveau européen qu’au niveau national. Il suffit de le vouloir.
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