Yassine Belattar a sa petite idée festive sur les djihadistes français

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"Macron est comme un frère pour moi", déclarait récemment Yassine Belattar. Thierry Ardisson le rappelait samedi soir dans son émission "Salut les Terriens" sur C8, alors qu’il recevait l’intéressé. Rappelons que Yassine Belattar, humoriste et producteur de radio, a été nommé par son Président de « frère », en mars dernier, membre du Conseil présidentiel des villes, un machin qui sera installé officiellement mardi 22 mai et qui contourne soigneusement les élus de terrain puisque, sur ses vingt-cinq membres, on trouve zéro élu. Stéphane Ravier, ancien maire Front national des quartiers nord de Marseille, n’espérait tout de même pas être nommé dans ce cénacle très sélect !

Dans ce conseil, on trouve, outre quelques sportifs et artistes renommés, un président de cabinet de recrutement spécialisé dans la diversité, le délégué général de l’Agence pour la diversité, la fondatrice de l’association Zonzon 93, etc. Peut-on espérer la création prochaine d’un Conseil présidentiel des campagnes, histoire qu’il y en ait pour toutes les diversités dans ce pays ? La question ne semble pas d’actualité.

Représentant de la diversité, comme on dit, Yassine Belattar a aussi des idées bien arrêtées sur la nationalité française. Manuel Valls, par exemple, né en Espagne : "Le plus français de nous deux, c’est moi : je suis né à Conflans-Sainte-Honorine et je n’ai connu que la France, lui est arrivé à 18 ans et ne savait même pas conjuguer le verbe être." Cela dit, d’une certaine façon, il n’a pas tort, Belattar, concernant Valls, non pas tellement parce que l’ancien Premier ministre n’est pas né en France, mais parce qu’il envisageait récemment d’aller se présenter aux élections municipales de Barcelone.

Faut-il comprendre, à travers les propos de Bellatar, qu’il y aurait, en quelque sorte, des degrés divers dans la « francité » ? Si Bellatar est plus français que Valls, c’est que Valls est moins français que Bellatar, aurait dit M. de La Palice. Et pour tous ces terroristes islamistes qui ont perpétré leurs crimes en France, nés outre-Méditerranée ou encore en Tchétchénie, comme le dernier en date, naturalisés français sans qu’on leur ait jamais demandé leur avis, leur « francité » se situe comment, sur l’échelle de Belattar ? Cela aurait été intéressant d’avoir son point de vue sur le sujet. Tout comme, du reste, pour ces dizaines de milliers de personnes à qui l’on distribue à tour de bras une carte d’identité nationale tous les ans. Ils sont français à quel degré ?

Sans tomber dans le débat – que certains trouveront forcément nauséabond - sur ce que c’est, un Français - de souche, de cœur, de papier, par le sang versé aussi puisque nous commémorons, ces jours-ci, Kolwesi, par la grâce de l'assurance sociale ou encore par le simple fait d'habiter l’Hexagone -, Yassine Bellatar aurait probablement des choses intéressantes à apporter dans le débat.

Il est, en tout cas, un « intégriste », ou plutôt, pour être plus positif, un inconditionnel de la nationalité française. Et, quelque part, c’est beau. Ainsi, à propos des « Français » partis faire le djihad en Syrie ou en Irak n’hésite-t-il pas à déclarer : "Si moi, mes enfants, ils foutent le bordel à un anniversaire, j’vais pas dire aux parents : “Gardez-les. J’reviendrai quand ils seront calmes.” C’est aussi des Français. Dans “djihadiste français”, il y a “français”. Faut aller les récupérer. Faut comprendre comment on en est arrivé là…" Pour qu’ils viennent, peut-être, poursuivre la fête chez nous et souffler d’autres bougies ?

Avec des arguments construits sur de telles comparaisons, à la limite de l’indécence, nous voici bien rassurés sur les conseils qui pourront être prodigués à Emmanuel Macron par ce Conseil présidentiel des villes.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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