21 mai 1918 : Attaque aérienne sur Paris

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Pour ceux qui pouvaient avoir accès aux quotidiens nationaux le mercredi 22 mai 1918 (Action française, Le Journal, Le Figaro…), certains lecteurs auront été peu surpris d’apprendre que les avions ennemis, des Gotha, ont tenté d’attaquer Paris. "Des avions ennemis ayant été signalés par nos postes de guet se dirigeant vers Paris, l’alerte a été donnée hier soir à 22 h 40. Les divers moyens de défense ont été mis en action, de violents tirs de barrage ont été déclenchés et nos escadrilles ont pris l’air. L’ennemi a lancé un certain nombre de bombes sur diverses localités de la banlieue. On signale quelques victimes et des dégâts matériels", relate ainsi Le Journal du mercredi 22 mai.

Après tout, ce n’est pas la première fois que la capitale française et sa banlieue seraient attaquées. Le premier raid aérien n’a-t-il pas eu lieu le 30 août 1914, lorsqu’un avion Taube largua quatre bombes et une série de tracts sur la capitale. Il n’y a eu aucun dégât et aucun blessé. Un autre raid intervient le 29 janvier 1916 quand 17 bombes sont larguées depuis un Zeppelin. Le bilan est lourd : 26 morts et 41 blessés. Puis le 23 mars et le 29 mars 1918, c’est au tour de celle que l’on surnomme à tort Grosse Bertha (elle s’appelle, en fait, Pariser Kanone) de faire pleuvoir des obus sur Paris et sa banlieue. Le vendredi 29 mars, pendant les vêpres du Vendredi saint, un obus perfore l’église Saint-Gervais-Saint-Protais, occasionnant le décès de 91 personnes[ref]Source : www.centenaire.org[/ref]

Ce 22 mai, de nombreux journaux ne font que reprendre le communiqué officiel du ministère de la Guerre.

Mais dans les éditions du lendemain, le nouveau communiqué revient quelque peu sur sa version précédente. Il affirme qu'"aucun appareil n’a survolé Paris. L’un d'eux a lancé quelques bombes sur la région parisienne. On ne signale ni dégât, ni victime." Les journalistes qui ont, semble-t-il, mené l’enquête précisent qu’il y a eu deux alertes : une première à 23 h 30, qui a pris fin à « minuit douze », avec la sonnerie des cloches des églises, précise Le Journal du 23 mai. Une seconde alerte est donnée à 1 h 30 le 22 mai, quand le tir de barrage a repris de manière plus violente. Les quotidiens précisent que "ceux des Parisiens qui ont eu la curiosité d’ouvrir leurs fenêtres ont pu entendre distinctement un ronron de moteur parmi le fracas de la canonnade"[ref]Le Journal du 23 mai 1918[/ref]. Cerise sur le gâteau : la DCA serait parvenue à descendre un avion allemand qui est tombé « près de la ferme de Lormon, à Chevrières, bourg de 1.000 âmes situé à 70 kilomètres de Paris et 14 de Compiègne ». Finalement, il y a eu plus de peur que de mal…

Au total, ce sont 702 projectiles qui vont toucher Paris, provoquant la mort de 265 personnes, entre 1914 et 1918.

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