Touche pas à mon drapeau !

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Le jet d’eau, en toile de fond, a beau jaillir de la fontaine de vie, le Président est dans l’embarras. Autour de quoi rassembler ? Les retraites enterrées, la PMA votée, l’école debout, le bien-être animal assuré - dont témoigne Nemo -, reste la GPA. Et c’est mince. Un seul rôle à jouer : celui de sauveur du Covid. D’où cette perspective cavalière d’une année, passée et à venir, avec la fin annoncée du virus pour 2022. Un jeu sans théâtralité, sous le masque - le sens même du mot hypocrisie - pour des affirmations lancées à la volée. L’économie repart. La réindustrialisation se voit partout. L’islamisme radical présent ? La vigilance s’impose. Puis, c’est la petite phrase, à méditer, mélancolique et ironique : « Je continuerai à vous servir. » Sa bonté perdra le prince.

Reste un joker pour le Président à la double casquette, à la veille de la campagne : l’Europe dont il est le chevalier servant. La présidence tournante de l’Union européenne dont il aurait le leadership, il la fantasme. Les vingt ans de l’euro, quelle date ! On se rappelle le discours fleuve de la Sorbonne,  sur une Europe déjà moribonde, en écho à la longue marche du Louvre de la nuit de 2017. D’où cette folle nuit du 1er janvier 2022 où fut hissé, sous l’Arc de Triomphe, à la place du drapeau tricolore, le drapeau bleu aux douze étoiles. Sauf que l’idylle a mal tourné. Le gouvernement a fait marche arrière - nuitamment.

Enraciné, comme il l’est, dans la culture française, Emmanuel Macron aurait dû pourtant savoir que, s’il y a un symbole avec lequel on ne badine pas, c’est le drapeau national, à l’histoire mouvementée. Hisser le drapeau, le déployer, c’est tout un rite. Mais il aime jouer, le Président. Avec les mots, les idées, les symboles. Sans complexe mémoriel, puisque l’Histoire de France commence avec lui, il pourrait reprendre la phrase de Rabaut Saint-Étienne, à la Constituante, en 1793 : « On [les passéistes] s’appuie de l’Histoire ; mais l’Histoire n’est pas notre code. »

Provoquer, il aime. Casser les codes, c’est son truc. L’Arc de Triomphe tagué, en pyjama. McFly et Carlito, les doigts d’honneur des rappeurs. La négation de la culture française. Tout ça ne suffisait pas. Et moi, et moi, et moi ? Restait le drapeau.

En voilà une qui était bonne, d’idée : le drapeau européen sur le Soldat inconnu ! Comment n’y avoir pas pensé ! Ça passait ou ça cassait. Ca aurait pu passer. Ça a cassé. C’était oublier l’ombre de Lamartine « sauvant » le drapeau tricolore, en 1830. Le 2 janvier 2022, le drapeau tricolore revenait. N’en déplaise au dernier carré LREM, il ne s’agit pas, dans cette histoire, d’une phobie européenne des uns ou des autres mais du drapeau européen à la place du drapeau français, dans un lieu symbolique. Clément Beaune aura beau nier toute reculade… « Touche pas à mon drapeau » : voilà ce qu’a dit la France au Président sortant. Au fait, qu’est-ce qui lui a pris, au ¨Président sortant ?

Du moins aura-t-il appris que « notre histoire est notre code ».

Marie-Hélène Verdier
Marie-Hélène Verdier
Agrégée de Lettres Classiques

Vos commentaires

14 commentaires

  1. Cet inculte personnage aurait-il enfin, aux yeux des bisounours, dépassé les limites du supportable? C’est à souhaiter, car il lui reste encore trois mois pour « emmerder » les français…

  2. On a donc un Locataire de l’Elysée qui vise la Présidence complète de l’U.E., et Gouverneur d’une Commune de l’Europe, au détour s’appelant France…

  3. Ce type n’a rien appris , n’a rien compris et n’apprendra jamais , il a encore brillé par ces propos hier .Ou il est gravement malade et faut le soigner ou sinon il mérite d’être jugé et puni pour ses actes et ses paroles .

  4. Quel président avait dit : Si vous hissez le drapeau Blanc contre le drapeau Tricolore, les Chassepots partirons tous seuls !!!

  5. Il ne recule devant aucune humiliation à la France, c’est son jeu favori mais faire disparaître notre drapeau c’est l’apothéose – qu’il sache que ces trois couleurs sont un symbole pour lequel un bon français(pas vous) se battra avec force pour faire vivre sa nation par le biais de cet étendard.

  6. Ce personnage imbu et prétentieux n’ a aucune limite. J’ espère que les Français aperçoivent – cette fois- le mépris pour Notre Pays et son Peuple….Prêt à l’ emmerder, d’ ailleurs….. !!!! En souhaitant la réciprocité sous 3 mois. Jamais un politique m’ aura autant hérissé le poil!!! Honte à lui.

  7. Plutôt que ce drapeau de l’UE pour voisiner avec le drapeau national, j’accepterai le drapeau blanc et fleurs de lys qui a plus d’affinités historiques malgré l’antagonisme.

  8. Aujourd’hui le petit roi a un vrai combat à mener lui qui a tout détruit pourrait peut-être essayser de sauver une entreprise historique : « Caddies » !
    Ah, il est plus facile de parler de ré-industrialisation que d’agir en empêchant une entreprise de disparaitre, ses 140 salariés avec… ah, ce ne sont que 140 voix potentielles… ben voyons !!!

    • Caddies? Connaît il seulement le nom? Et puis dans les 140 il y en a bien qui vont, malgré tout, dans le secret de l’isoloir, lui trouver des excuses et lui apporter leur soutien, l’être humain est tellement imprévisible.

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