C’est bon, la galette des rois. Une bonne pâte feuilletée au beurre de nos campagnes, de la frangipane, la fève aux chanceux et la couronne pour amuser les petits enfants… voilà traditionnellement de quoi égayer les premiers jours de l’année.

C’était également, autrefois – je veux dire avant les années Covid –, une occasion de resserrer les liens en entreprise. Certes, on peut toujours manger sa part de galette et boire sa bolée de cidre avec son copain Zoom devant l’écran de l’ordinateur, mais bon, c’est moins festif. Et puis, en ce début 2022, il y a comme un os dans la galette : son prix. Déjà, on nous annonce que ça va chauffer, et pas seulement pour dorer la croûte mais plutôt du côté du porte-monnaie.

Dans la France qui va mieux que jamais (c’est ce que répète Macron à chacune de ses interventions), le prix du beurre s’envole. Non seulement il n’y en a plus à mettre dans les épinards de bien des familles, mais il est à prix d’or pour les pâtissiers. « Sur le marché Eurex des matières premières, la tonne de beurre qui s'échangeait à 4.600 euros la tonne, en octobre dernier, s'apprête à franchir la barre des 6.000 euros », soit une hausse de 33 % en trois mois, en route pour les 7.000 euros quand arrivera la chandeleur, dit BFM Business.

La faute à qui ? Aux Chinois, comme d’habitude. Avoir un ennemi désigné simplifie les choses, et si on en a deux, c’est encore mieux. Dans le monde actuel, on a donc le choix entre Russes et Chinois. Pour le beurre, ça tombe sur les Chinois qui en sont devenus gourmands. Normal, ils « s’occidentalisent ». Ces gens qui ne mangeaient pas de produits laitiers sont en train de basculer dans la consommation mondialisée, c’est-à-dire standardisée ; bref, sur l’année qui vient de s’achever, la Chine a augmenté de 20 % ses importations de beurre.

C’est là où le citoyen de base se demande pourquoi les Français vendent leur beurre aux Chinois plutôt que de se faire de la galette avec. Les lois du marché, sans doute, qui nous obligent à échanger de la crème fraîche contre des pinces à linge.

Et puis… et puis nous ne produisons plus assez. Et quand on produit, c’est du bas de gamme qui finit en cochonneries sur les pizzas et les burgers bon marché. Pourquoi ? Parce que c’est plus rentable que de faire du beurre de qualité destiné à la pâtisserie. Ce sont, ainsi, 30 % de la production laitière française qui finissent en ingrédients sur les pizzas et hamburgers vendus dans les commerces et les restaurants.

Ajoutons à cela que le printemps pluvieux n’a pas donné de bon fourrage, que les élevages laitiers disparaissent (250.000 vaches laitières en moins, cette année), que la France importe déjà 200.000 tonnes de beurre chaque année en provenance de l’Union européenne et vend à l’extérieur le quart de sa propre production. Cherchez l’erreur…

Le prix du beurre de qualité s’envole et c’est logique. L’AOP [appellation d'origine protégée, NDLR] s’achemine doucement vers les 10 euros le kilo, la qualité moyenne tourne autour de 8 euros. Voilà pourquoi le prix de votre savoureuse galette risque de vous rester sur l’estomac…

Bonne année quand même !

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04 janvier 2022 à 13:00

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13 commentaires

  1. Cela montre bien que réindustrialiser la France ne devrait pas être suffisant, mais relever tous les secteurs de l’élevage et de l’agriculture également pourra nous aider à retrouver notre indépendance, notre souveraineté.

  2. Les décisions de Bruxelles sont depuis le début, contreproductives et destructrices. Des milliers d’agriculteurs disparaissent chaque année, certains se suicident. L’Europe en a décidé ainsi, mais à chaque élections, les européistes l’emportent haut la main.
    En France, les électeurs prennent leurs ordres à la télé et votent comme il faut.

  3. A la télé, la désinformation bat son plein. Il n’y aurait pas d’augmentation des produits alimentaires ou si peu, juste 2,xx%.
    Ils ont même réussi à vouloir nous faire croire que la baguette n’avait pas augmenté, et aux gens qui disaient dans la rue que la baguette valait 1 Franc en 2002, ils ont affirmé qu’elle coutait 4,50 Francs.
    Modifier le passé, Orwell y avait pensé.

  4. Pour la bande à Macron, il y aura toujours du beurre dans les épinards. Pour les français, il n’y aura bientôt même plus d’épinards s’il se maintient au pouvoir.

  5. Nos dirigeants ignorant qu’il faut du lait pour faire du beurre et des vaches pour faire du lait , ils ont tout fait pour décourager les producteurs qui se sont reconvertis et maintenant nous allons revenir à la margarine comme à l’après guerre !!
    Solution : faire un programme à l’ENA expliquant comment faire du beurre !! Pas « leur Beurre » cela ils savent faire !!

  6. Il fut un temps l’Europe avait tellement de beurre qu’elle le congelait et le vendait à bas prix , d’où la décision de tuer les vaches qui faisait trop de lait et trop de beurre, et ce fut le commencement de la fin que nous voyons aujourd’hui,.. c’est chouette l’Europe

  7. Les coupables sont ces élus qui tuent nos agriculteurs, qui délocalisent , ces élus qui font crouler sous les taxes nos exploitants, nos industries .Ne chercher pas les coupables ailleurs .Quand on importe de la merde venue de pays ou l’on exploite les populations et les enfants on est coupables ,quand on délocalise nos entreprises dans des pays ou les populations sont exploitées , mal payées ,on est coupables.Et quand on compare la TVA et les taxes par rapport à d’autres pays ,élus coupables.

  8. Disons qu’ il est plus rentable de vendre du bon beurre à l’ étranger et acheter la merde européenne. Un beurre qui ne laisse que de l’eau en fondant.
    Accuser la Chine ou la Russie en oubliant les impôts et taxes abusives sur nos produits
    est bien digne de nos dirigeants

  9. Nous étions la première agriculture d’Europe il y a encore quelques décennies. Non seulement, nous ne produisons plus pour nos propres besoins et importons , mais nous perdons en qualité et savoir faire. La disparition silencieuse des agriculteurs, la désertification de nos campagnes, la malbouffe agro-industrielle, encore le résultat de décennies d’impéritie, de pusillanimité de nos gouvernants.

    1. Et comme ça fait 50 ans que les français votent pour des « bon à rien » la prédiction, annoncée par les rares qui avaient les yeux ouverts et n’avaient pas fait l’ENA, se réalise. Les générations qui suivent n’ont pas fini d’attraper les virus au vol, d’ingurgiter tous les ARN présents et futurs pour tenter de survivre. Elle est pas belle la vie…

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