Sonnez fanfares triomphales : à Orléans, Jeanne d’Arc sera figurée par Clotilde… d’Arc !

Jeanne d'Arc

Selon que l’on est plutôt rose ou réséda, on y verra un signe de la providence ou une coïncidence. Mais le hasard, comme le disait Einstein, n’est-il pas Dieu qui se promène incognito ?

La lycéenne de 15 ans qui incarnera Jeanne, cette année, à Orléans, s’appelle Clotilde Forgeot d’Arc et descend de Pierre d’Arc, l’un des frères de la pucelle chère au cœur des Français.

Selon Bénédicte Baranger, présidente de l'association Orléans Jeanne d’Arc, c’est un clin d’œil de l’Histoire mais cela n’a pas été un critère essentiel dans le choix du jury. Ce comité de sélection, qui réunit une dizaine de personnes issues des trois ordres - religieux (l’évêque et l’aumônier de l’association, aussi recteur de la cathédrale), militaire (le délégué militaire départemental et le chef de corps du 12e régiment de cuirassier) et civil (notamment d’anciennes Jeanne) -, vérifie tout d’abord trois conditions : la jeune fille doit habiter depuis au moins dix ans Orléans ou les communes limitrophes, être catholique pratiquante, être scolarisée à Orléans et donner du temps pour les autres (scoutisme, associations caritatives, soutien scolaire de jeunes…). Les candidates sont ensuite auditionnées. Contrairement à d’autres villes où Jeanne est également fêtée, les seuls talents de cavalière ne suffisent pas pour qui veut la figurer. À Orléans, ce sont d’autres qualités qui sont recherchées et le régiment de cavalerie d'Olivet se charge même de former en accéléré les lauréates néophytes en matière d'équitation.

Scolarisée en seconde au lycée catholique Sainte-Croix (!), Clotilde Forgeot d’Arc, que son prénom place aussi sous le patronage d’une autre grande sainte liant indissolublement christianisme et destin de la patrie, partira dans les prochains jours en pèlerinage. Elle s’imprègnera ainsi, étape après étape, de celle qu’elle aura le grand honneur et la lourde charge de représenter : Domrémy, Vaucouleurs, Reims, Compiègne… et Rouen. De l’avis de Bénédicte Baranger, qui fut jadis Jeanne elle-même, le moment le plus émouvant sera sans doute pour elle celui de la remise de l’épée, vécue, année après année, par chacune de ces toutes jeunes filles comme un engagement. Pour Charlotte d'Ornellas - Jeanne 2002 -, la « signification » particulière que revêt pour chacun le nom de Clotilde « dit bien ce que sont restées les fêtes à travers les siècles ». « Je suis très jalouse ! » rajoute, dans un rire, la jeune journaliste que l'on sait si attachée à Jeanne d'Arc. « J'aurais tellement aimé porter le même ! »

Cela fait près de six siècles que ces fêtes johanniques ont lieu, les seules interruptions - neuf au total - n'ont été causées que par des guerres. Et depuis 1945, il y a toujours eu immanquablement une petite Jeanne à cheval pour entrer dans la ville acclamée par la foule... sauf ces deux dernières années, la crise sanitaire ayant décidément éradiqué toutes les fêtes populaires, y compris les plus chargées, comme celles-ci, de sens et d’espérance. Était-ce bien raisonnable en une période si insensée et pessimiste ?

Il était temps que la pucelle d’Orléans remonte en selle, et après cette interruption, la filiation de Clotilde Forgeot d’Arc sonne comme un trait d’union symbolique, un retour aux sources, un enracinement, une transmission. Du 29 avril au 8 mai prochain, comme dans l’hymne célèbre, les fanfares triomphales sonneront, les cloches des cathédrales s’ébranleront comme au grand jour et la France tout entière (ou presque) saluera la bannière de la Pucelle d’Orléans.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Même sans l’armure elle habite déjà le rôle… Que Dieu la protège car nos ennemis vont se mobiliser…
    Tout est encore possible…

  2. Peut être un clin d œil de sa prestigieuse ancêtre, la grande Jeanne d’Arc, en ces temps difficiles pour la France. Bravo pour l organisation de ce symbole qui est la réunification de la France.

  3. “ Clotilde” Forgeot “d’Arc”.
    Tant de racines chrétiennes résumées en un prénom et un patronyme portés par cette jeune fille.
    Cela est émouvant et plein de clin d’œil qui ne sont pas le fait du hasard, Dieu Est partout.
    Voilà qui va faire frémir d’horreur le monde de la “Woke kulture”, on entend déjà les mots “extrême d—–“ et “fa—-“.
    Reste à Darmanin à assurer la sécurité et la sérénité requisent pour un tel évènement, un défaut de sa part serait impardonnable.

  4. C’est très bien et le choix de cette jeune fille est excellent ..c’est de bonne augure .notre France survivra peut être .

  5. Cette grande Sainte qui a sauvé la France par sa foi et son courage honorée tous les ans est une bonne preuve de reconnaissance de la part des Français et espérons que cette cérémonie perdure et ne tombe pas dans les oubliettes. Ayons confiance, notre beau Pays France retrouvera un jour le chemin de la chrétienté grâce à cette jeunesse formidable qui agit dans l’ombre et nous redonne de l’espoir

  6. En ces temps ou les chrétiens et les églises subissent toutes ces attaques, merci de nous rappeler l’importance de cette fête qui nous donne de l’espoir en un miracle peu vraisemblable électorale mais nous attendons tous un sauveur pour retrouver la fierté d’être français, les politiques actuels nous ont plutôt demandés de baisser la tête et de nous mettre à genoux . Je souhaite le même
    avenir à cette jeune fille que celui de Charlotte d’Ornellas, la France en a bien besoin.

    • Jeanne a été le choix du Ciel pour sauver une France chrétienne. Qu’en est-il aujourd’hui où la plupart des Français ont tourné le dos au Christ, comme nous a pourtant prévenus La TSVM à La Salette en 1848 ?

  7. Comme il n’est jamais fait état de cette cérémonie dans les media, télé, je n’ai jamais su qu’elle avait lieu à Orléans.
    Ce nom prédestiné  » Clotilde » qui a réussi à convertir Clovis, et patronyme d’ARC, semble inespéré et surprenant, est-ce un signe du retour de la France dans le giron du catholicisme ?

  8. Bienvenue Mademoiselle Clotilde dans ce rôle prestigieux de Sainte Jehanne Darc.
    Comme elle l’a dit en son temps;  » Il y a grand péril au royaume de France « 

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