Tous les Robert Ménard de France n’ont qu’un tort : avoir raison trop tôt !
Le Tribunal révolutionnaire ne connaissait qu’une alternative : l’acquittement ou la mort. Il pouvait juger sur simples présomptions, en utilisant des « preuves morales ». Robert Ménard a dû y penser lorsque le successeur de Fouquier-Tinville a requis contre lui, le 8 mars dernier, une peine de 1.800 euros d’amende pour « provocation à la haine raciale ». Le tribunal est allé au-delà, en condamnant le maire de Béziers à 2.000 € d’amende, à des dommages-intérêts et à 1.000 € d’indemnité de procédure pour chacune des associations qui s’étaient jointes à la procédure.
La relaxe n’existe pas, ou presque, devant ce tribunal chargé de juger l’opinion. La XVIIe chambre du TGI de Paris a pour attributions les délits de presse. Composée de magistrats spécialisés, volontaires et politisés, elle sanctionne impitoyablement toute pensée déviante. Bras séculier de l’Inquisition antiraciste, elle veille avec rigueur à l’orthodoxie de la pensée, de la parole et des actes. Parfois, elle inflige des stages de citoyenneté, sortes de séances d’autocritique à la lumière des « valeurs de la République ». Souvent, elle condamne à des amendes, parce qu’elle en connaît la valeur dissuasive et le poids pour ceux qui, comme Robert Ménard, ne s’enrichissent pas au contact des puissants.
Son crime ? Avoir déclaré, sur Twitter : « #rentréedesclasses : la preuve la plus éclatante du #GrandRemplacement en cours. Il suffit de regarder d’anciennes photos de classe. » Puis, quelques jours plus tard sur LCI : « Dans une classe de centre-ville de chez moi, 91 % d’enfants musulmans. Évidemment que c’est un problème. »
La loi de 1881 sur la liberté de la presse (on ne rit pas) prévoit, en son article 24 : « Ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende. »
Ce texte, inutilisé lorsqu’un journal satirique publie une caricature de Benoît XVI sodomisant un enfant de chœur, n’a qu’une fonction : empêcher toute critique de l’islam dans notre société démocratique. Il est tellement flou qu’il permet n’importe quelle interprétation. Loin d’expressions de haine outrageante ou d’atteintes à la dignité, les seuls constats d’une réalité visible lui permettent de condamner le déviant, le révisionniste, le suppôt du nazisme et des heures les plus sombres de notre histoire… Déclaré conforme à la Constitution, c’est une arme de guerre terrifiante à laquelle chacun d’entre nous peut être confronté un jour.
On sait comment les « juges » du Tribunal révolutionnaire, et Fouquier-Tinville lui-même, ont fini leur sinistre carrière. Si, ce qu’à Dieu ne plaise, d’autres traditions que les nôtres s’imposent un jour dans la loi française, il ne sera plus temps de juger les « incitations à la haine raciale ». Ceux-là mêmes qui s’érigent aujourd’hui en gardiens du temple s’apercevraient bien vite que tous les Robert Ménard de France n’avaient qu’un tort : avoir eu raison trop tôt.
Le combat de Robert Ménard continue : il a interjeté appel de cette décision inique. Et, avec lui, les millions de Français qui se taisent, mais n’en pensent pas moins…
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