Robert Ménard a été condamné mardi à 2.000 euros d’amende (sans compter dommages et intérêts et frais de justice) pour « provocation à la haine et la discrimination ». Il était poursuivi pour avoir publié, sur Twitter, le 1er septembre 2016, le message suivant : "#rentréedesclasses : la preuve la plus éclatante du #GrandRemplacement en cours. Il suffit de regarder d'anciennes photos de classe". Et pour avoir déclaré sur LCI, le 5 septembre : "Dans une classe de centre-ville de chez moi, 91 % d'enfants musulmans. Évidemment que c'est un problème." Réaction de l'intéressé qui dénonce une condamnation qui tombe, évidemment, entre les deux tours de la présidentielle…

Vous venez d'apprendre que vous avez été condamné dans l'affaire du tweet sur les enfants musulmans dans les écoles de Béziers. À quoi avez-vous été condamné et pourquoi ?

J'ai été condamné à 2.000 € d'amende et 1.000 € de dommages et intérêts à chacune des six associations qui me poursuivaient. Pourquoi ? Pour avoir dit la réalité ? Pour avoir fait mon job de maire ? Mon job de maire, c'est de décrire les choses, pas de les juger. Venez à la sortie d'une école avec moi et vous constaterez que oui, il y a un Grand Remplacement. Pas dans le sens de gens qui tireraient les ficelles mais juste parce que ça saute aux yeux, parce que les photos de classe le disent. Et dire cette réalité, que constatent tous les maires, dont les maires me parlent quand je discute avec eux, dire cette réalité, cela me vaut d'être condamné ? C'est invraisemblable !

Qu'allez-vous faire ?

Je vais bien entendu faire appel de cette décision. Parce que cela ne peut être rien d'autre qu'une décision de circonstance. Tiens, comme par hasard, elle tombe entre les deux tours de l'élection présidentielle ? Ça tombe bien pour, de nouveau, montrer du doigt un certain nombre de gens… Je vous rappelle que j'ai déjà eu des démêlés, qui ne datent pas d'hier, avec certains magistrats. J'étais épinglé sur le mur des cons du Syndicat de la magistrature[ref]NDLR. En avril 2013, des dizaines de portraits de personnalités, d'intellectuels, de journalistes ou de parents de victimes sont épinglés sur un "mur des cons" au sein du Syndicat de la magistrature, provoquant une vague d'indignation. Robert Ménard y figurait et avait alors porté plainte. [/ref] : j'espère que ce n'est pas une façon de régler ses comptes avec quelqu'un qui critique depuis longtemps le fonctionnement de cette société… Oui, je vais faire appel et j'irai jusqu'au bout. C'est une condamnation inique. Toute ma vie est le contraire de ce pourquoi je suis condamné aujourd'hui !

Vous savez, quand je dis qu'il y a 90 % d'enfants dans une école qui sont des enfants issus de l'immigration, et que je dis que c'est un problème, c'est un problème pour eux ! Bien sûr que c'est un problème pour eux, parce qu'ils sont enfermés dans un ghetto, parce que c'est de l'apartheid, parce qu'on les abandonne à cette situation. Alors dire ça et essayer de mettre en place des solutions comme j'essaie de le faire, trouver les moyens de casser ces ghettos, c'est condamnable ?

Vous évoquez une décision qui intervient entre les deux tours. Beaucoup ont dénoncé, aussi bien chez François Fillon que chez Marine Le Pen, le fonctionnement de la justice durant cette élection. Vous êtes une autre victime de cette justice politique ?

Je constate que, comme par hasard, le délibéré est rendu au lendemain du premier tour — il aurait pu l'être avant ou après —, je constate que, comme par hasard, chaque fois que je me retrouve devant des juges, cette histoire du "mur des cons" plane au-dessus de ma tête. Alors, il faudrait demain demander qui vous juge ? Vous vous rendez compte ? Et j'ai surtout l'impression qu'un certain nombre de propos n'ont plus le droit d'être tenus aujourd'hui. C'est juste inadmissible !

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25 avril 2017 à 16:45

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