Mais que veulent donc les femmes ?
Jour après jour, les motifs de grogne des Français se succèdent dans l’actualité, et quand on croit en avoir fait le tour, voici qu’une nouvelle et térébrante calamité nous est révélée par l’IFOP : 35 % des Françaises sont insatisfaites au lit ! Une fois de plus, le mâle blanc est sur la sellette (même si, à lui, on ne demande pas son avis…). Et par rapport à 2016, le taux des déçues a même augmenté de 4 points, même si le Covid y est peut-être pour quelque chose.
Plus humiliant, car l’enquête qui porte sur 5.000 femmes est européenne, c’est la Française qui s’estime la plus mal lotie. Le reste de l’étude ouvre toutefois quelques voies de recherche, lesquelles ne semblent pas intéresser la grande presse, et on comprendra pourquoi.
Surprise, ce mal-être « varie beaucoup en fonction du degré de religiosité. À peine 18 % des femmes pratiquant leur religion régulièrement se disent insatisfaites sexuellement, contre 35 % des non-pratiquantes. » Alors qu’on nous rabâche constamment que les religions sont les pires tue-l’amour…
Mais une éventuelle bonne nouvelle, pour les lectrices de Boulevard Voltaire, la politique a son influence : « Le degré d’insatisfaction sexuelle étant plus fort chez les femmes situées à la gauche de la gauche (33 %) qu’à la droite de la droite (22 %), sachant qu’elles ont généralement une sensibilité féministe plus marquée » (on suppose qu’il s’agit des premières, et il faudrait s’entendre sur le sens que l’on donne au mot « féministe »).
La conclusion s’impose : gauchisme, déchristianisation et laïcité républicaine frénétique étendent leurs méfaits jusque dans la chambre à coucher, et merci les féministes de plateaux !
Mais dans cette déception féminine, l’homme doit bien être pour quelque chose. Peut-être ce qu’un potentiel futur candidat à l’élection présidentielle, dans son livre Le Premier Sexe, avait dessiné de l’homme idéal actuel : « Il croit dur comme fer aux valeurs féminines. Il préfère le compromis à l'autorité et privilégie le dialogue, la tolérance, plutôt que la lutte. L'homme idéal est une vraie femme. Il a rendu les armes. Le poids entre ses jambes est devenu trop lourd. »
Et depuis, grâce à #MeToo, le compliment à visée séductrice a été hissé au rang de tentative de viol, un homme hésite à monter seul avec une femme dans un ascenseur et le contrat écrit de consentement sexuel avant le passage dans la chambre à coucher est chaudement recommandé ici et là.
Allez vous étonner, ensuite, que fantasmer sur Guillaume Gallienne ou Pierre Niney fasse moins sécréter d’ocytocine que Bébel, Alain Delon ou Sylvester Stallone !
Au passage, et puisqu’on est dans le cinéma français, est-ce un hasard si celui-ci semble offrir de plus en plus les rôles à forte teneur en testostérone à des acteurs que l’on dit aujourd’hui racisés, comme les excellents Roschdy Zem, Joey Starr ou encore Omar Sy ? De même que l’attraction, semble-t-il, exercée par les hommes de mêmes origines sur un nombre croissant de Françaises dites « de souche » ?
« Que veut la femme ? » De l'aveu même de Freud, au soir de sa vie, c'est la seule grande question laissée sans réponse par la psychanalyse. Et après tout, ce n’est peut-être pas plus mal…
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