L’Incorrect privé de banque : liberté de la presse contre persécution sourde

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« La liberté de la presse est garante de la vie démocratique. L'accès à une information libre et transparente, permettant le débat, est clé en cette période. Je salue les journalistes qui, de par le monde, assurent ce travail essentiel dans des conditions parfois difficiles. » De qui, cette belle envolée ? D’Emmanuel Macron, bien sûr, dans un de ces tweets dont il a le génie. Le Président français saluait ainsi la vocation difficile des médias, le 3 mai 2020. Il ne croyait pas si bien dire. Car, à force de lois liberticides et de pratiques douteuses, la France atteint dans ce domaine un niveau de restriction toujours plus préoccupant.


Après C8 et bien d’autres, c’est en effet au tour du magazine L’Incorrect de faire à peu près l'expérience de ce que vit la presse sous les régimes autoritaires. Empêchements, tracasseries, portes fermées, persécution sourde, etc. Dernier épisode en date, un mot de la banque en ligne pour professionnels, QONTO, annonçant tout bonnement, le 24 juillet, que le magazine de droite dispose d’un mois pour vider ses comptes et trouver une autre banque. Du brutal. Pourquoi ? Mystère. « Nous avons été très surpris, témoigne le directeur de la rédaction de L’Incorrect, Arthur de Watrigant, interrogé par BV. Nous n’avons jamais eu de problèmes avec notre banque, elle-même ne nous a rien signalé de particulier et les autres sociétés de notre actionnaire n’ont pas été inquiétées. » Aucune explication n’a été donnée aux dirigeants du magazine. La banque QONTO, qui a pris la décision d’exclure L’Incorrect, s’appuie sur les conditions générales de vente : elles donnent à QONTO le droit d’écarter n’importe quel client sans raison. Voilà quelques mois, les courageuses féministes de Némésis avaient, elles aussi, été raccompagnées vers la sortie par la même banque, elles aussi sans la moindre explication.

« Coup très grave à l'équilibre financier »

Comme un fait exprès, cette curieuse éviction en plein cœur de l’été s’accompagne, pour L’Incorrect, d’une incroyable série de tracasseries de tous ordres. Le 7 juin, le titre est exclu de deux célèbres plates-formes de financement participatif, Ulule et Kiss Kiss Bank Bank, ce qui l’empêche de lancer son hors-série sur le génie français. Aucune justification n’est donnée aux dirigeants de L’Incorrect, selon eux. Le 10 juin, trois jours plus tard, L’Incorrect fait face à une puissante cyber-attaque. Non revendiquée. Le 20 juillet, le site de création de vidéos Intelligence Heygen refuse une campagne de réabonnement de L’Incorrect. Sans raison. Depuis deux semaines, le groupe Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) refuse toute demande de publication promotionnelle payante. Toujours sans motif.

Tout est bon pour semer d’embûches la route d’un magazine d’opposition de qualité indépendant. Ces attaques portent ainsi « un coup très grave à l’équilibre financier » du titre, estime Arthur de Watrigant. Ce qui rappelle les pratiques de régimes pas tout à fait exemplaires sur le sujet de la liberté de la presse et les incessantes tentatives d’atteinte à la loi de 1881 de la part de l’extrême gauche, de la gauche, de la Macronie et de l’Union européenne. Comme dit Macron, « je salue les journalistes qui, de par le monde, assurent ce travail essentiel dans des conditions parfois difficiles ». Surtout en France.

Aucune solidarité médiatique

Dernier point : ces mesures devraient dresser comme un seul homme toute une profession, quels que soient les avis de chacun, pour la défense de la liberté de la presse. Mais le 29 juillet, Télérama n’a pas hésité à titrer : « Arthur de Watrigant appelle à éliminer les musulmans de France. » En toute simplicité, mensonge et impunité, sans le moindre égard pour le risque vital qu’il fait prendre au journaliste ainsi calomnié.

Mais qu’on se le répète en boucle : le camp du Bien ne pratique pas la délation, ne déforme jamais les propos, fait toujours preuve d’une bienveillance admirable pour les confrères et se bat pour la liberté. Sans quoi, ce ne serait pas le camp du Bien.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

58 commentaires

  1. Donc, d’un côté les chaînes privées du groupe Bolloré sont priées d’être passées au crible du pseudo-pluralisme de la gauche diversitaire, et de l’autre les banques et réseaux sociaux peuvent exclure sans problème un média qui leur déplaît… Deux poids, deux mesures, est-ce si surprenant ?

    Il y a de quoi croire de moins en moins à la ‘démocratie’ du monde occidental… pardon, du ‘Camp du Bien’.

  2. Ils ne sont pas les premiers. Il y a une vingtaine d’années, l’association catholique et anti communiste Tradition Famille Propriété a été exclut par la Banque sans explications, malgré 30 ans de gestion rigoureuse de son compte sans aucun déficit.

  3. Martin Lutter King a dit : « Pour se faire des ennemis , pas la peine de déclarer la guerre , il suffit de dire ce que l’on pense  » … Et Platon a dit :  » Personne n’est plus détesté que celui qui dit la vérité  » …..La messe est dite .

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