Le Premier ministre suédois reconnaît la faillite de la politique d’immigration

police suède

Coup de tonnerre dans le ciel de la gauche européenne ! Après un week-end pascal de folie où les principales villes de Suède ont été le théâtre d’émeutes d’une violence inouïe, le Premier ministre Magdalena Andersson (Parti social-démocrate des travailleurs suédois, au pouvoir depuis huit ans) a donné une conférence de presse au cours de laquelle elle a reconnu explicitement la faillite de la politique d’accueil inconditionnel des immigrés menée depuis vingt ans dans son pays. Selon Reuters, elle a affirmé que « la Suède n'a pas réussi à intégrer les nombreux immigrés qu'elle a accueillis au cours des deux dernières décennies, ce qui a donné naissance à des sociétés parallèles et à la violence des gangs […] La ségrégation a été autorisée à aller si loin que nous avons des sociétés parallèles en Suède. Nous vivons dans le même pays mais dans des réalités complètement différentes […] L'intégration a été trop faible, alors que nous avons connu une forte immigration. La société a été trop faible, les ressources pour la police et les services sociaux ont été trop faibles. »

S’il est vrai que les élections législatives auront lieu en Suède en septembre prochain, ce qui peut en partie expliquer cette soudaine franchise, on peut néanmoins s’incliner devant le courage politique de Magdalena Andersson. Que s’est-il réellement passé ?

Rasmus Paludan, membre dano-suédois du parti Ligne dure, a entamé une tournée de manifestations anti-islam dans le pays. La particularité de ces manifestations est d’y brûler publiquement un Coran. Leur caractère provocateur est un indice clair de la dégradation des relations entre les Suédois et la population immigrée extra-européenne d’origine musulmane. Le vivre ensemble a bel et bien vécu.

Bilan de cette Pâque sanglante : une centaine de blessés, un million d’euros de dégâts matériel, 26 policiers blessés. Un déchaînement de violence : aux cris d’Allah Akbar, hommes, femmes mais aussi enfants (!) se sont livrés à des incendies, pillages et jets de pierre contre les policiers. Tout ce qui représentait l’ordre ou même l’État suédois était visé. Le journaliste suédois Henrik Lindell, en poste à La Vie, explique dans les colonnes du Figaro : « Oui, la police suédoise est clairement la cible privilégiée des émeutiers. De ce point de vue, ces événements ressemblent à des émeutes à la française. Mais ce qui a particulièrement surpris les policiers suédois est d'avoir été victimes non seulement de groupes de jeunes – ce qui arrive régulièrement en Suède – mais aussi de femmes et d'enfants leur jetant des pierres. »

Ainsi, consciente d’une présence réellement importante, la population d’origine immigrée s’est sentie suffisamment en position de force pour rejeter ouvertement la civilisation et le style de vie du pays d’accueil. L’heure du grand basculement. Selon une étude menée par Le Figaro, sur les dix millions que compte la population suédoise (dont 87 % vit dans les zones urbaines), deux millions sont d’origine étrangère, soit un cinquième. Et pour un quart des nouveau-nés, un de ses deux parents est allogène.

À cette véritable révolution démographique s’ajoute une explosion de la délinquance, avec constitution de gangs mafieux regroupés selon leurs pays d’origine : gangs turcs, albanais, afghans… La Suède connaît l’un des taux les plus élevés d’Europe de fusillades mortelles : 342 l’an passé. « Le problème de la violence fait partie des enjeux politiques mis en avant depuis longtemps en Suède. L'opposition de droite accuse systématiquement le parti social-démocrate (au pouvoir depuis huit ans) de trop de laxisme et d'inaction, apparemment non sans raison », explique Henrik Lindell.

Ce pays, que l’on a présenté pendant des décennies comme le modèle de la vertu de tolérance et d’antiracisme, au progressisme exemplaire, et, par conséquent, comme la plus éclatante réussite de la social-démocratie de l’Europe du Nord, vit aujourd’hui une situation de partition de fait. Comme en France.

Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

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