
Orlando, Floride : un isla…, pardon, un déséquilibré entre dans une discothèque pour homosexuels, armé d’une mitraillette. Prise d’otages, coups de feu, assaut des forces spéciales. Bilan : 50 morts et 53 blessés. Le coupable n’est pas un illuminé pétri d’évangélisme messianique, ni un Texan admirateur de Trump, mais un étas-unien musulman d’origine afghane. Ils cherchaient Adolf mais ne trouvèrent qu’Omar…
À n’en pas douter, les réactions seront semblables à celles des attentats de Paris et de Bruxelles : humanisme abasourdi et complotisme (in)crédule.
Laissons les irénistes avec leur “padamalgam”, leurs banderoles “Je suis homo” et les langoureux baisers échangés publiquement au son du reggae pour protester contre la haine. Laissons les faux sceptiques qui verront dans cet attentat la main des franc-maçons. Attardons-nous plutôt sur “notre” camp, celui des irréductibles opposants au Système.
Là encore, deux réactions sont envisageables : identitaires d’une part et réactionnaires de l’autre.
D’un côté, les réacs pur jus, vétérans des marches contre le mariage homo qui, sans se réjouir de l’attentat – sentiment religieux et état d’urgence obligent –, se feront néanmoins discrets en la matière, allant parfois jusqu’à clamer que “l’islam est un adversaire du postmodernisme”, mettant dos à dos une orientation sexuelle bénie par nos “élites” et un phénomène politico-religieux d’ampleur planétaire. De telles postures peuvent se retrouver dans les milieux dits “dissidents” où les lecteurs de Soral s’adonnent à une critique acerbe de la modernité et du cortège idéologique qui l’accompagne : LGBT, féminisme, transhumanisme, mondialisme, etc.
Et puis, les identitaires se prenant pour des croisés chargés de délivrer le monde de l’islam. Islam, rien que le mot leur donne une furieuse envie de crier “Montjoie!” et d’enfourcher un scooter (à défaut de destrier) pour s’en aller férir le Sarrasin. Ceux-là seraient prêts à renier toutes leurs oppositions passées au LGBTisme et défileraient lors d’une Gay Pride pour peu que cela “emmerde” les musulmans. L’identitaire serait même prêt à faire de l’homosexualité une valeur, un cheval de bataille contre l’islam. En fait, l’identitaire peut consentir à tout (féminisme, homoparentalité, etc.) pourvu que ça reste entre Français de souche. On les voit donc sans étonnement prendre soudain la défense de la communauté gay.
Quant à l’auteur de ces lignes, vous lui pardonnerez volontiers de ne pas se réjouir de la mort de cinquante innocents et de ne pas considérer l’islam comme un bastion contre la modernité ; tout comme vous l’excuserez – je l’espère – de ne guère souscrire au pathos général qui fait de l’homosexualité une valeur à défendre. Si le choix politique de l’Occident se réduit aux deux options que sont le pseudo-progrès et l’islamisme, permettez-moi d’opter pour la neutralité.
18 juin 2016