Lagarde déchire l’alliance qui lui a permis de gagner des sièges au Sénat

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Continuons la chronique de l'atomisation de la droite, ou plutôt des droites. Après son succès aux élections sénatoriales, succès en trompe-l’œil vu le mode d'élection au suffrage indirect, elle a donc repris sa marche vers l'éclatement et l'insignifiance. Cette poignée d'élus supplémentaires a, en effet, donné des ailes à tous les petits roitelets de la droite et du centre désireux d'exister.

Il y eut, d'abord, le ballet des Constructifs LR du Sénat qui voulut créer un groupe puis y renonça, sous l’impulsion de Mme Keller.

Et puis voici que M. Lagarde, toujours président de l'UDI, vient de déclarer au JDD que l'alliance avec LR était caduque. Vieille histoire. Comique de répétition. Ceux du mariage d'intérêts entre l'UDF et le RPR d'antan.

Nous sommes désormais libres de toute alliance. Ce que je veux construire à partir de l’UDI, c’est une force politique qui ne sera plus jamais supplétive des Républicains. Cette page avec LR est tournée.

Le « désormais » est assez plaisant car, pour les sénatoriales, l'alliance fut bien de mise. Dans bien des départements, comme le mien, en Lot-et-Garonne, les deux partis s'étaient présentés unis pour emporter les deux sièges en jeu. Et le soir de l'élection, le couple victorieux UDI-LR local célébrait les vertus de l'union. Mais, une fois l'élection passée, le président de l'UDI dénonce l'alliance qui lui a permis de gagner des sièges ! Et, dans la même salve, il s'en prend à la droite "se recroquevillant sur sa fraction la plus nationaliste, conservatrice, et frileuse". Les 46 % d'électeurs français qui votèrent Fillon, Dupont-Aignan et Le Pen apprécieront.

Mais ce divorce post-sénatoriales était mûrement réfléchi. À peine est-il prononcé que M. Bayrou, lors de l'université d'été du MoDem, a décidé de "saisir la balle au bond" et d'inviter l'UDI à se rapprocher ! Finalement, de ces jeux du dimanche politique, c'est Le Parisien qui parle le mieux : "À peine divorcée de LR, l'UDI de Lagarde draguée par le Modem de Bayrou."

Ce nouvel épisode insignifiant montre que la droite ne parvient toujours pas à s'extraire de son pire travers : les jeux d'ego et d'élus, toujours les mêmes, sans aucune variation. Cela en devient caricatural. Elle n'a plus aucune colonne vertébrale idéologique. À côté d'elle, le macronisme apparaît comme un parti structuré à la pensée claire et cohérente - ce qu'il n'est évidemment pas ! C'est dire l'état de cette droite. Certes, elle peut continuer à se rassurer avec ses élus au palais du Luxembourg et ses vaudevilles usés du dimanche, mais ses jours sont comptés.

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