L’affaire McKinsey : boule puante ou affaire d’État ?

se boucher le nez

On savait, depuis longtemps, que le cabinet de conseil américain McKinsey, surnommé « la Firme », intervenait dans de nombreux dossiers sensibles de l'État. Il avait contribué aux propositions de la commission Attali – dont un certain Emmanuel Macron était la vedette –, à la rédaction du programme présidentiel du candidat Macron, en 2017, et, plus récemment, à l'élaboration de la stratégie vaccinale contre le Covid-19. Il n'est pas étonnant que ce dossier ressorte, à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, après la publication du rapport sénatorial sur « l’influence croissante » des cabinets de conseil privés. Boule puante lancée par l'opposition ou affaire d'État ?

À moins de deux semaines du premier tour, le président de la République semble empêtré dans ce qui ressemble à un scandale et se montre particulièrement agacé. Ses opposants lui reprochent les nombreux contrats passés par l'État avec des cabinets de conseil, notamment McKinsey. Deux de ses ministres ont expliqué, mercredi, dans une conférence de presse, que le recours à de tels cabinets était « habituel et utile ». Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques a assuré qu'« aucun cabinet de conseil n'a décidé d'aucune réforme et la décision revient toujours à l'État ». Le ministre des Comptes Publics a, de son côté, affirmé que le recours aux cabinets de conseil ne représentait que « 0,3 % de la masse salariale totale de l'État ». Circulez, y a rien à voir !

Cet empressement à minimiser cette affaire incitera sans doute des esprits curieux à poursuivre leurs investigations pour en savoir davantage. Sans doute sont-ce des pratiques courantes, mais ce n'est pas une raison pour ne pas faire toute la lumière sur le rôle que pourraient avoir des cabinets de conseil privés dans des décisions publiques. Il est non moins intéressant de constater que l'affaire ne se limite pas à la sphère du gouvernement. On cite aussi le nom d'une personnalité qui aurait deux casquettes, l'une à droite, dans son engagement politique, l'autre chez McKinsey, comme consultant de Macron.

Si l'on en croit Le Canard enchaîné, généralement bien informé, la politique sanitaire d'Olivier Véran serait ainsi influencée par un consultant dudit cabinet, Maël de Calan. Quand on sait que l'ancien conseiller départemental du Finistère a quitté Les Républicains en 2019 pour rejoindre Libres !, le parti de Valérie Pécresse, dont il soutient aujourd'hui la candidature, on est tenté de s'interroger de nouveau sur les accointances qui pourraient exister entre une partie de la droite et le macronisme. De quoi faire douter, en tout cas, que tous les soutiens de Valérie Pécresse soient des opposants farouches au Président sortant.

Il faut noter, d'ailleurs, que Nicolas Sarkozy, considéré comme le gardien du temple des Républicains, refuse toujours de soutenir publiquement la candidate de son parti. Tout laisse à penser qu'il ne le fera pas et qu'au second tour, il prendra résolument position pour Emmanuel Macron, son candidat préféré. Valérie Pécresse le suivra, tout comme une grande partie des cadres des Républicains, montrant ainsi qu'entre eux et Macron, il n'y a pas, comme le dirait Édouard Philippe, « une feuille de papier à cigarette ». L'affaire McKinsey, cette boule puante, à défaut d'être une affaire d'État, pourrait bien incommoder au-delà du camp macronien.

Philippe Kerlouan
Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Effectivement cela sent très mauvais les conflits d’ intérêt cette volonté de vouloir piquer tous les Français en leur inoculant une thérapie génique au stade encore expérimental et dont le effets secondaires ,trop souvent mortifères,sont sciemment occultés par les médias aux ordres!

  2. Il faudrait creuser l’ingérence des Cabinets de Conseils dans l’aéronautique …..je pense qu’il y a fort à faire.
    On comprendrait peut être comment et pourquoi nos avions nous restent sur les bras.

  3. Mais qui dirige la France, au final? Un président dûment élu ou un cabinet ( endroits ne répondant pas toujours à certains critères d’hygiène) de conseillers, parfaitement inconnus des électeurs ainsi cocufiés?

  4. En 2017 il y a eu plus de tapage pour trois costumes offerts à Fillon que pour ce scandale d’état inadmissible. Encore une preuve de la manipulation de la presse de gauche mal intentionnée.
    Les subventions de l’Elysée assurent la fidélité. Une honte.

  5. A noter qu’au-delà de « l’influence sur Véran », on a vu des politiques similaires dans la plupart des pays étrangers. Conclusion?…

  6. McKinsey est un cabinet conseil privé, certes, mais surtout américain. Il s’agit en outre d’une multinationale vraisemblablement impliquée dans la mise en place de l’ordre mondial voulu par les comparses de K. Schwab.

  7. J’aimerais bien connaitre la plus value de McKinsey dans la politique vaccinale.
    On a injecté de force 3 doses de vaccin à 40 millions de Français avec le résultat que l’on sait : au mieux rien, au pire des effets secondaires fréquents comme l’hypertension ou la perturbation des cycles menstruels.
    Et toujours aucun mea culpa de la part de notre ministre de la santé.

    • J’ ai une amie qui s’ est fait piquer 3 fois et dont les crises de tachycardie avec une tension de 20 l’ ont obligée trois fois en un mois à appeler le SAMU!

    • Attendez! Ce n’est pas fini. Les doses commandées arrivent! 10 prévues par personne (rapport entre nombre de Français et doses commandées). Elle est pas belle la vie? Avec le rétablissement du pass vaccinal en prime.

    • Liste courte ! : Péricardites , eczémas , atteintes oculaires et neurologiques , vertiges, rénales , etc, etc….

  8. Après toutes ces « magouilles » si les Français en redemandent , pourquoi nos dirigeants se priveraient ???? Nous avons le président que nous méritons !! Vive la démocratie !

  9. C’est l’habitude prise par nos politiques de croire que l’exotisme est preuve de réussite. C’est ainsi partout, on va chercher les compétences ailleurs. Dans le Doubs on va chercher un graphiste parisien pour établir le nouveau logo. Celui-ci dans une région fière de ses sapins, les représente couchés.. Ségolène Royale pour son affiche de campagne, s’était octroyé les services d’un photographe … italien. A Besançon dans la patrie d’Alsthom, on a choisi un constructeur espagnol pour le tram…

  10. Scandale d’Etat. Comme l’affaire Benalla. Comme la gestion de l’épidémie. Comme l’affaire Alstom.

    • Certes, mais quand la presse aux ordres va elle faire sa Une de ce scandales d’Etat?
      (et pas seulement, comme aujourd’hui, uniquement les médias style Boulevard Voltaire ou TV Liberté entre autres excellents médias honnêtes)
      Trop de risque de perdre leurs subventions??

      • Les candidats s’expriment sur les médias. Et ZEMMOUR fait le travail. Vraiment très bien. Et les adhérents de RECONQUETE relaient très fort. Et les réseaux sociaux moulinent plein pot. Cette affaire va peut être couter à Macron sa qualification pour le 2° tour.

  11. Sarkozy soutiendra Macron car il a beaucoup d’affaires judiciaires qui pourraient lui valoir un long séjour « à l’ombre »….
    Fillon et le couple Balkany sont les témoins (malchanceux) du « sic transit gloria mundi » :
    il vaut mieux etre « du coté du manche » si on veut échapper à la justice !

  12. Que Pécresse appelle à voter Macron qui peut en douter . pour en revenir à ces histoires de cabinets conseils , une pratique qui n’est pas justifiée , car n’avons nous pas des fonctionnaires assez nombreux ? Certains d’ailleurs très bien payés . Des recours à des conseils pour justifier des décisions prises par le gouvernement. Une façon de dire Voyez nous avions raison! C’est une petite dépense rétorque le gouvernement , les petits ruisseaux , ne font plus les grandes rivières, avec Macron !

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